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nature de l'homme

  • Extrait d'un discours lumineux de J B Willermoz

            Avec la vie, l'homme a reçu un libre arbitre, c'est à dire que, placé entre le bien et le mal il lui est libre de choisir. On lui fait voir tout le bonheur qu'il libre arbitre.jpgdoit retirer en suivant le bien qu'il connaît déjà et on le menace des plus cruels tourments, s'il se livre à un ennemi dangereux qu'on lui montre aussi. Ici, l'impie crie à l'injustice, parce qu'il veut suivre ce dernier parti ; le juste, au contraire, bénit son Créateur qui, par là, donne à l'homme le rang au dessus des anges.

    Le juste et l'impie ont leur libre arbitre, pourquoi donc ce contraste ?
    C'est que la présomption se glisse dans l'homme à l'aide des connaissances qu'il acquière, s'il n'a pas soin de tout rapporter au seul but pour lequel elles lui sont données. Il prend une fausse route; il y marche avec sécurité. Séduit par l'apparence, il s'abandonne entièrement au langage flatteur de son ennemi qui ne cherche que la ruine, jaloux de la supériorité et d'en être supplanté.
    Une fois que l'homme a perdu de vue la vraie lumière, ou que, poussé par une criminelle curiosité, il veut se servir de celle qui lui est donnée, pour passer les bornes qui lui sont prescrites, il ne fait plus que tomber d'erreurs en erreurs, il parcourt des espaces immenses, sa présomption lui fait tout envisager comme des moyens de parvenir au terme qu'il se propose. Ce terme est bien la vérité ou le bonheur, mais privé par sa faute du flambeau qu'il a laissé en arrière, il murmure, par ce que les ténèbres l'empêchent de voir qu'il n'est pas dans bonne voie : au lieu donc de la paix et de la vérité qu'il cherche, il ne rencontre rien de semblable, au contraire toutes sortes de peines, et, il en est trois pour l'homme. Le remord et la confusion s'emparent de lui, il a bien voyagé, il a bien travaillé, mais tant qu'il sera dans cette route, il ne trouvera rien.
    Ce n'est qu'après être rebuté et fatigué de tant de recherches inutiles, qu'après un terris infini si mal employé, qu'après avoir essuyé toutes les fatigues du corps, de l' âme et de l'esprit, qu'enfin, revenant à ce premier penchant pour le vrai, le bon et le beau, nous abjurons nos erreurs, nous secouons nos préjugés et nous revenons sur nos pas à l'aide du trouble de notre conscience. C'est le cris de nos guides bienfaisantes qui se font entendre impérieusement ; ce sont elles qui ne cherchent sans cesse qu'à reprendre leurs droits sur l'homme.
    Mais, pour retrouver le vrai bonheur, il faut qu'il se soumette, qu'il se résigne, qu'il fasse le sacrifice de ce qu'il a de plus cher, qu' il renonce à ses droits, qu'il subisse la mort et la privation de tout ce qu'il avait possédé. et s'il se soumet à ce châtiment trop mérité par sa révolte, l' homme ingrat et pervers obtient sa grâce, lorsqu'il n'attendait que son anéantissement. Quel est cet ami généreux qui intercède pour lui ? c'est son Créateur, c'est la sagesse même
    Qu'exige t on encore de l' homme ? Rien que les suites nécessaires de son péché la honte., le remord, le travail, la peine et les Maux.
    Dés que l'homme rentre sérieusement en lui même y trouve ce rayon de lumière que tous ont reçu, s'il fait cet examen avec le désir sincère de se connaître, de connaître son auteur et la perpendiculaire qui les unit, si le désir le conduit à une pratique plus régulière de ce qu'il connaît déjà de ses devoirs. Si au contraire le découragement et l'étonnement stérile n'en est pas la suite, il est constant qu'avec de la sincérité, de la constance et de la ferveur, l'homme se servira utilement de cette lueur pour parvenir à la grande lumière. Mais n'oublions pas que cette récompense doit être le fruit d'un long et pénible voyage, que nous en étant déjà une fois rendu indignes elle nous être donnée que sous les assurances et les épreuves les plus authentiques de notre fidélité, de notre prudence et de notre soumission.
    Jusques ici l'homme que nous considérons n'est ni nu ni vêtu, il ne sait pas encore précisément se démêler lui même, il ne peut concilier ses penchants et ses facultés, il s'étonne de sa liberté, il se compare; la fidélité, l'amour et la confiance lui sont ordonnées, il s' y soumet, et son repentir, sa pénitence et son aveu lui méritent sa grâce. Il est porté d'autant plus que le souvenir des circonstances de sa création lui fait concevoir toute la noblesse de son origine.
    Mais l' homme n'acquiert ce qu'il désire qu'en consultant la nature, la raison et la justice ; la première est la porte où il doit frapper, la seconde est la route qu'il doit suivre et la troisième est le but où il doit aspirer. Rentrez donc en vous mêmes, étudiez vous et frappez pour être entendus ; cherchez dans la sagesse et hors du matériel ce qu'elle seule peut vous faire trouver, et demandez à l'auteur de toute justice l'intelligence de ce que vous aurez cherché et trouvé.
    L'homme livré à ses passions est dans les ténèbres, il en est offusqué : son origine et sa fin ne lui sont plus présents. Il oublie la partie spirituelle qui entre dans son existence, pour ne se livrer qu'à la partie animale et matérielle. Il se dégrade en ne s'occupant que du temporel, et tant qu'il est dans cet état d'engourdissement, il ne peut s'élever au delà, il n'y aperçoit même rien, parce qu'il met lui même un voile épais entre la lumière et lui.
    Mais lorsque le voile est tombé, il aperçoit, avec les veux du désir et de la confiance, ce que son esprit offusqué par les passions ne pouvait lui laisser voir. Trois grandes étoiles se présentent à lui, ce sont les trois commandements qu'il trouve gravés dans son cœur.
    L'homme avait reçu l'usage des métaux, comme un dépôt et non comme une propriété, mais trompé par la concupiscence, il en abuse par l'usage trop immodéré qu'il en, fait. Il fallut l'en dépouiller. Toutes les passions peuvent être innocentes, elles ne deviennent criminelles que par l'abus que l'homme en fait. En nous rendant ces dons, dont nous avions mérité d'être dépouillé, c'est nous rendre la grâce de bien user des bienfaits de la nature; mais nous rie pouvons rentrer dans nos droits qu'avec un cœur pur, fruit du repentir et d'une bonne résolution.
    L'excellence de l'homme est effectivement appuyée sur trois colonnes ou troisvertus theo.jpg impressions qu'il trouve gravées dans son cœur, s'il veut l'examiner; ce sont les trois vertus théologales. Sans leur pratique, tout l'édifice moral s' écroule l'homme est aussi appuyé sur la force, la sagesse et la beauté qui nous représentent la divinité; l'homme même et les éléments; la nature, la raison et la justice ; le spirituel, l'animal et le matériel ; l'intelligence, la conception et la volonté.

     J-B Willermoz

    je vous demandes de relire ces lignes encore une fois

    et méditez ;-)