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willermoz - Page 5

  • ORIGÈNE ET LE RITE ÉCOSSAIS RECTIFIE

     

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    PROPOS SUR ORIGENE

    INTRODUCTION :origène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenza

     

    Le titre choisi de « propos sur Origène » témoigne dans cette réflexion personnelle d’une volonté particulière, bien en deçà d’un travail exhaustif, exclusivement centré sur l’alexandrin cité, dont certains, de nous bien connus, maitrisent parfaitement l’œuvre, d’essayer de mieux comprendre les raisons de la soudaine apparition sur la scène initiatique, dans le monde de l’édition, sur certains réseaux sociaux et dans quelques cercles ou cénacles d’initiés, d’un nouveau venu appelé : Origène.

     

    Pour être plus clair et plus direct, que vient donc faire ces derniers temps le dénommé Origène dans les échanges, débats et discussions parfois exacerbées entre les pratiquants du RER au sens large et au plus haut niveau ? Quelles sont causes mais aussi les conséquences d’un retour en force de cet illustre, très célèbre, peu connu, origène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenzaAlexandrin, vivant il y a un peu moins de 2000, qui s’est imposé avec force jusqu’à laisser des traces visibles connues sous le vocable d’origénisme ? Est-ce un simple effet de mode, un jeu intellectuel ou un enjeu spirituel ?

    De plus, pourquoi ce rappel d’Origène chez les Rectifiés, Martinésistes, Martinistes et autres…déclenche-t-il de telles réactions ? Quel est donc l’enjeu de ce débat entre partisans et détracteurs d’Origène ? Y-a-t’il d’ailleurs un enjeu ? Qu’à donc écrit de si terrible celui qu’on pourrait qualifier de premier Théosophe, ouvrant la voie à la Réforme et à l’aurore naissance de l’illuminisme chrétien ? …En quoi son œuvre nous concerne-t-elle autant ?

     

    Ces « Propos sur Origène » vont donc tenter de répondre à ces questions en les ordonnant ainsi :

     

    -      I)  Origine

    -      II)  Origène et  Origénisme

    I -  ORIGINE :

     

    A – Préambule

    Depuis 2500 ans, les fidèles n’avaient pas d’autres choix que de débuter l’étude du volume de la Loi Sacrée par le premier verset :

    En latin : In principio creavit Deus caelum et terram

    Et/ou en Hébreux : Bereshit bara Elohim

    Ce qui signifie pour le latin « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » et dans la version hébraïque : « Dans le principe, les dieux créa ».

    origène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenzaL’idée ainsi posée dans le premier verset de la Genèse ou de la Torah, et dans les suivants, affirmait une création de l’univers et de l’homme dans la foulée, par un acte de pur amour, donc gratuit, unique, original et originel, précédé de rien d’autre. Personne, excepté certains groupuscules d’initiés, inconnus du grand public n’allait remettre en cause cette idée fondatrice. Tel était le dogme, intransigeant par essence, intangible et irréfragable, véhiculé par les églises et dans les synagogue d’une création gratuite sous forme d’une grâce que l’on pourrait qualifier de « métaphysique de la charité » (JMV), la chair étant destinée à être spiritualisée dans la résurrection des corps.

    La création n’est pas une nécessité ni un acte nécessaire, elle n’a été imposée par rien ni par personne. C’est un acte de pleine liberté du Tout Puissant qui fait, dès l’origine, un corps de chair à Adam. Ce dernier ayant commis un péché, après sa création est exclu du Paradis Terrestre, avec sa complice. « La chair est le pivot du salut » écrivait Tertullien en l’an 200.

    Mais la providence veillait sur ses enfants. Elle en missionna deorigène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenza nombreux depuis la venue au monde de l’humanité pour allumer si nécessaire les flambeaux de l’éternelle vérité qui, bien sûr, « ne demande pas mieux que de faire alliance avec l’homme »…

     

     Plus près de nous, la sagesse à l’œuvre inspira un traité original et une double rectification nécessaire…par un triple mandatement !

     

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    B- Un Traité original

    Après de nombreuses péripéties et plusieurs éditions fragmentées débutant par celle dite « de Matter » en 1899, c’est en 1995, sous la houlette bienfaisante de Robert Amadou que parut dans sa version définitive le «Traité sur la Réintégration des Etres »

    Cet incroyable document avait circulé sous le manteau depuis 1772, sous forme de catéchisme réservé aux émules de l’instigateur de ce traité : Martinez de Pasqually. Ce traité n’était pas destiné à être connu du grand public et encore moins destiné à être publié et édité, mais la providence en avait décidé autrement. Ainsi s’ouvre au lecteur incrédule qui a achevé la longue et difficile introduction de Robert Amadou, le texte de Martinez de Pasqually rédigé par son deuxième secrétaire Louis Claude de Saint Martin, lui-même :

    « Avant le temps, Dieu émana des êtres spirituels pour sa propre gloire, dans son immensité Divine. Ces êtres avaient à exercer un culte que la divinité leur avait fixé…ces premiers êtres ne peuvent nier ni ignorer les conventions que le Créateur avait faites avec eux…puisque c’était sur ces conventions seules qu’était fondé leur émanation. » Et pendant 350 pages le fondateur des Chevaliers Maçons Elus Coën de l’univers va nous détailler, expliquer et démontrer une création de l’homme et de l’univers bien différente de celle proposée par les autorités religieuses judéo-chrétiennes. Pour appuyer et donner force à ce texte, le schéma appelé « Figure universelle » y sera joint. Ce simple document illustre autant la chute que le retour, bouscule l’ordre établi et remet en cause tout ce qui avait été dit, lu et entendu comme étant l’unique vérité.

    Ce traité, base des rituels pratiqués par les Elus Coën posait pourtant, depuis ses premières éditions, un problème majeur et de taille. Si l’on ne savait rien ou presque rien de son auteur, il en était de même concernant la source originale de ce texte.

    Robert Amadou dans son introduction s’efforce bien de rechercher des traces antérieures, mais sans résultat probant. L’origine de ce midrach restait mystérieuse et inconnue. Ceci étant d’autant plus étrange que ce texte va inspirer en 1778, la création d’un nouveau rite maçonnique, le Rite Ecossais Rectifié…et son Régime !origène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenza

    C – Une double rectification nécessaire.

     

    La première rectificationqui va presque s’imposer d’elle-même c’est celle de la création du RER et de son Régime par Jean Baptiste Willermoz en 1778 et 1782, lors des deux convents, celui des Gaules et celui de Wilhelmsbad.

    En 1767, Jean Baptiste Willermoz, maçon dans l’âme et toujours déçu par l’absence de réalité des grades que la franc maçonnerie distribue, est reçu par Martinez de Pasqually, lui-même, au sein de l’Ordre Coën dans son Temple de Versailles, le Tribunal Souverain. Cette initiation en théurgie opérative et cérémonielle va marquer pour toujours le Lyonnais qui restera proche de Martinez de Pasqually en participant à l’ouverture de nombreux temples, de type Coëns .

    Mais en 1772, le chef de file des Elus Coën part pour Saint Domingue et ce départ sans retour va imposer à Jean Baptiste Wuillermoz de passer à l’action. Pendant deux ans, il va, avec Saint Martin et J.J. d’Hauterive, élaborer un programme d’instruction pour les Elus Coën. En fait ce programme connu sous le vocable « des Leçons de Lyon » va poser les bases du RER en christianisant le texte du Traité, en imprimant le sceau de la Croix du Réparateur là où elle n’était pas.

    origène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenzaEt ce rite Ecossais rectifié va ainsi intégrer les éléments présents dans le traité, en « épurant et purifiant » certains, nous faisant passer ainsi d’un Traité à la Doctrine de la Réintégration, conservée par ce qu’il convient d’appeler le H. et St Ordre.

     

    La deuxième rectification, plus près de nous, est celle qui va intervenir dans le monde de l’édition maçonnique initiatique au sens large en 2006. Cette rectification, c’est la publication d’un livre intitulé « le Martinisme, l’enseignement secret des Maîtres » le 23/03/2006 par Jean Marc Vivenza.origène,rer,rectifié,reintegration des etres,pasqualy,willermoz,clement,copte,vivenza Pendant 270 pages, l’auteur va nous préciser un certain nombre de concepts, expliquer des termes parfois obscurs ou un peu abscons. Plusieurs appendices nous livrent de nombreuses analyses philosophiques, métaphysiques, ontologiques, et initiatiques, du plus grand intérêt pour les cherchant …et à tous les grades…

     Pourtant le point d’orgue de ce véritable chef d’œuvre de la pensée illuministe contemporaine se situe entre les pages 206 et 210.

    Là, pour la première fois, depuis 250 ans J.M.Vivenza lève le voile sur le mystère de l’origine du traité et donc, sur l’origine des racines du RER…et de la source commune aux 2…on peut ainsi lire  P. 206 : 

    « Un seul Père, Origène, hautement loué à sa mort, semble défendre en de nombreux points et à plusieurs égards, des positions voisines de Martinez… Il appert donc à l’examen que la doctrine de Martinez relève d’une très étroite parenté avec l’origenisme, et peut même être regardé comme l’une de ses formulations depuis le 18ème s. les plus fidèles et les plus abouties … » Voilà qui est clair, net, et précis !

    Toutes ces lignes sont bien sur complétées et détaillées par ce que l’auteur nomme «  la doctrine d’Origène »…incroyable révélation !

    Le Traité, comme le RER, participe donc d’une Doctrine commune, maintenant identifiée, véhiculée par la Providence, hasard ou destinée, conservé par le H. et St Ordre, accessible aux H. de Désir, la Doctrine d’un Christianisme Primitif et Transcendant, non ecclésial.

    Les conséquences de ces affirmations sont absolument fondamentales .Cette similitude d’analyse et de points de vue va d’abord donner  encore plus de crédit ce Rite mais va, aussi et surtout, confirmer son caractère de voie de réalisation pleine et entière, caractère non apocryphe, souligné J.M. Vivenza , du fait de sa nature spirituelle  chrétienne et parce qu’il est «  le détenteur de la Sainte Doctrine, héritier de la filiation du H. et St Ordre »…

    Ce rite est donc bien «  la science de l’Homme », dans lequel son rédacteur de génie, par une douce propédeutique, va transférer les éléments du Temple, a L’Homme, qui est invité a passer du Porche au Sanctuaire ! Difficile de faire mieux, en Maçonnerie : tout est là !

     

    A ce stade de nos propos, se pose alors et enfin la question centrale et attendue : qui était Origène et qu’en est-­il de cette doctrine, qui a tant fait parler d’elle et couler beaucoup d’encre ? Quels sont ces éléments communs qualifiés d’hérétiques par certains et tant respectés par d’autres ? Quelle est donc, en fait, cette « pensée universelle et intemporelle » …qui a bien plus que 2000 ans… ?

    II)  ORIGENE

     

    A L’Ecole d’Alexandrie

    C’est en 180, âpres la naissance de notre Divin Réparateur, que Pantène, le Patriarche de la ville d’Alexandrie, en Egypte, aux bords de la Méditerranée, va mettre en place et instituer une école théologique, connue sous le nom d’école d’Alexandrie. Vont s’y agréger pendant 300 ans, des Pères de l’Eglise, des penseurs, des philosophes  des mathématiciens, et des théologiens. Le centre de l’école était bien situé à Alexandrie mais recouvrait plusieurs courants de pensée  centrés sur l’étude de la Bible, des Evangiles, sur la vie du Christ, de sa naissance virginale à sa Résurrection…Christianisme primitif donc !

    L’influence marquante de ces penseurs sera qualifiée de Néoplatonisme, cad croisement réussi de la pensée Occidentale et Orientale, cad développement par des philosophes théologiens  non Occidentaux de la pensée de Platon, qui tentaient de concilier sa philosophie  avec certains courants de la spiritualité Orientale.

    Le 1er Alexandrin qui va s’imposer dans cette école c’est Clément d’Alexandrie. Son successeur sera Origène, entre l’An 220 et 250, dont le 1er disciple, St Grégoire de Nysse qui, professant la même doctrine sans être condamné, passera à la postérité en nous transmettant entre autre, une éblouissante Homélie sur le « Cantique des Cantiques », transformant ce texte, d’un vague soupir amoureux en un incroyable envol mystique et métaphysique digne du voyage du (de la) Simorgh du célèbre Illuminé Iranien : Sohrawardi.

     

    B La doctrine d’Origène

    L’œuvre d’Origène est considérable : Commentaires sur l’Ecriture Sainte, Exégèses, Homélies, Controverses, Apologies, Exhortations…

    mais c’est dans le Péri Archon , traduit par «Traité des Principes », comme le souligne et l’écrit parfaitement J.M.Vivenza , qu’ Origène soutiendra, comme le fait Martinez dans le Traité, que la Création ne relève pas d’une libre décision mais fut le résultat et la conséquence d’un bouleversement négatif survenu dans le monde Divin puisque  tous les êtres matériels sont des substances intellectuelles déchues..

    « Les Ames, a cause de l’excessive déchéance de leur intelligence, ont été enfermées dans des corps épais et compact : c’est pour elles, a qui cela était désormais nécessaire, que ce monde visible a été crée » Origène affirme donc en l’an 230 qu’il existait un monde spirituel dans lequel Dieu avait émané des Ames …que ces Ames avaient fauté …que par nécessité , il fallait les éloigner et les chasser en les enfermant dans un monde matériel , crée à cet effet …que Adam sera lui-même pourvu d’un corps de matière et recouvert de peau …

     

    Pour Origène, la création est un acte d’amour pour donner une 2eme chance a sa créature …qui devra chercher le chemin du retour, à son origine …mais c’est un acte d’Amour qui suit une nécessité et non pas un acte gratuit ! La nécessité a fait force de loi, en quelque sorte …C’est ce que disent et écrivent, très exactement, Martinez de Pasqually, dans un incroyable flot de précisions très détaillées, forçant l’admiration mais aussi J.B.Willermoz (l’union incompréhensible du corps/âme/esprit) .Et c’est à quoi vont s’opposer avec toute l’énergie possible toutes les églises, diverses et variées !

     

    Pour Origène, c’est la création qui est une chute, une descente «  un mouvement descendant du supérieur vers l’inférieur » Les Ames fautives se sont «  refroidies », se sont matérialisées .Elles ont reçues un corps en dégénérant, cad en changeant d’état. Elles ont fauté et « Dieu fit a l’Homme et à la femme des tuniques de peau » Genèse 3/21. Certains Etres Spirituels émanés sont aujourd’hui prisonniers de ces corps grossiers, finis et limités…l’ensomatose.

    Pour Origène encore « les Ames abandonneront les corps qu’elles avaient assumés et dont elles avaient été revêtues .L’état final sera donc incorporel. Toute la matière sera abolie. La création toute entière sera libérée de la servitude matière » C’est ce que Martinez nomme réintégration finale et Willermoz développe individuellement dans sa formule « ascendit unus…»…parfaite identité de points de vue, d’analyse et de conclusions…Mais d’où Origène, lui-même, tenait-il cet enseignement, cette doctrine, cette incroyable proposition ?

    Proposition personnelle issue de son imagination ?...pas du tout !!!

    C’est dans l’étude des textes de la Bible , ancien et nouveau Testament que Origène , déjà influencé par Platon ( monde des idées, et migrations des âmes, par ex ; ) va véritablement mettre en lumière l’Ecriture par une méthode bien spécifique : s’il y a un monde de la chair et du corps , il y a aussi un monde spirituel …et donc plusieurs niveaux de lecture …sens et interprétations littérales , allégoriques , spirituels , mystiques…Cette manière de lire pour découvrir la perle cachée du texte , que Origène va utiliser pour illuminer l’Ecriture est aussi son 2eme legs : une redécouverte des textes et une méthode Initiatique , qui n’a besoin d’aucun code pour protéger ses documents, ou ses Rituels…et c’est en opérant ainsi que Origène , a la lecture de la fondation du monde chez Mathieu , Luc et Jean, va inscrire sa doctrine , Doctrine d’émanation , et de réintégration…

    Ce 2eme legs, cette méthode de lecture, sera logiquement complété par un 3eme : la conviction d’une réalité d’un Christianisme transcendant, cad d’un Christianisme Intérieur…Intime… : ce sera les bases de l’Interne St Martinien, de la Voie Interne de St Martin !

    On comprend mieux alors, toute l’importance de cette mise a jour, de ce retour d’Origène pour les cherchant du RER…bien que Origène ait été mis en cause, et condamné depuis 325 jusqu'à aujourd’hui !

     

    C Origénisme 

    Des 325, le concile de Nicée en posant les bases dogmatiques de la croyance, de la Foi catholique, de la lecture ecclésiale des textes va condamner de fait la doctrine d’Origène .Mais c’est surtout en 553, au concile de Constantinople qu’une grande partie de cette doctrine est qualifiée d’hérétique en 15 anathématisme, sans appel !

    Il faudra attendre 1965 et Vatican II pour que Origène soit réhabilité en partie et attendre que des Hommes de grandes qualités , comme le Cardinal Daniélou reprennent a leur compte les écrits de l’Alexandrin…Pourtant , aujourd’hui encore , l’église et surtout ses défenseurs , Occidentaux et Orientaux , refuse l’idée centrale d’une émanation précédant la création , conséquence d’une révolte des 1ers pervers et d’Adam, émancipé puis éjecté, ayant prévariqué par orgueil et désobéissance, dans la matière corruptible de corruption.

    C’est pourtant cette idée centrale d’une matière destinée à disparaitre, sans aucune chance d’être spiritualisée, qui va présider

    a l’élaboration du Traité et du RER. L’Homme est assigné à résidence et va devoir opérer un culte différent de celui d’Adam :

          Expiation, purification, réconciliation et sanctification…          

     Tels sont les 4 temps de l’œuvre, pour les Hommes et Femmes de Désir, emprisonnés dans la création, délimitée par l’Axe Feu Central.

     

    Le débat anti-origéniste contemporain n'est pas nouveau. Jacques Merlin, grand pénitencier de Notre-Dame de Paris, publia une Apologie d'Origène en 1512. La faculté de théologie tenta en vain, de 1522 à 1527, de faire condamner cette Apologie. Elle soutiendra alors un ouvrage qui attaquait et dénonçait Jacques Merlin comme un hérétique… lui aussi !

    La question qui se pose aujourd’hui, à la lumière de ces éclairages sur Origène et son omni présence dans le Traité et dans le Rectifié, puisqu’il y a de grandes chances que J.B.Willermoz ait lu une traduction de ses œuvres complètes, est la suivante : comment concilier l’appartenance à une Eglise et la pratique de ses dogmes imposées, avec l’appartenance au RER ? Et si on pousse la logique, comment concilier la pratique Martiniste issue de St Martin avec l’Eglise, puisque tout l’Illuminisme, J.Boehme , St Martin et bien d’autres sont en fait des « continuateurs et des développeurs »de la pensée D’Origène , que l’Eglise rejette ?Voilà peut être ce qui divise !

    St Martin, rédacteur du Traité, bouleversé  par la lecture de J.Boeme, n’est ­il pas l’inventeur, le découvreur de la voie Interne , issue directement du Christianisme Intérieur d’Origène, l’hérétique ?

    Ne faut-­il pas être logique, et en accord avec soi même ? Surtout en relisant J. de Maistre : «  La vraie religion naquit le jour que naquirent les jours » et Eckartshausen, le père de l’Eglise intérieure « Dans notre Sanctuaire, qui est le plus intérieur, tous les mystères de l’Esprit et de la Vérité y sont conservés purement…ce Sanctuaire est invisible »

     

    Christianus…In Ordine ...Eques a Caritate Christi

  • L’ILLUMINISME

     

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    INTRODUCTION:

    A la lecture du Larousse et du Robert, nous apprenons que l’illuminisme est définit comme une doctrine de la croyance à l’illumination intérieure, mais aussi que c’est un terme général pour désigner une doctrine métaphysique et mystique fondé sur la croyance à une illumination intérieure inspirée directement par Dieu et d’indiquer plus précisément que c’est la Connaissance des réalités divines de nature ésotérique supérieure donnant accès au salut et désignée par la Gnose, en citant les cas en particulier pour Jacob BÖHME et Louis-Claude de Saint MARTIN.


    Les titres :

    Le sujet de ce soir mais aussi les cinq titres présentés signifient la même chose pour celui qui pratique la « docte science » sur le chemin de la spiritualité vers l’unité retrouvée appelée la réintégration. Du titre le plus simple au titre le plus ésotérique et secret, ils indiquent le même parcours de l’Homme cherchant, persévérant et soufrant sur le chemin de l’éveil personnel.

    - la Science universelle

    - le Christianisme transcendant

    - La Gnose Johannique, apophatique, non dualiste, de la voie cardiaque

    - Gnose-Apocalypse-Parousie

    Nous commencerons par la présentation de la gnose Johannique, apophatique, non dualiste, de la voie cardiaque. Celle-ci présentée, nous verrons très succinctement les autres.

     

     Les mots utilisés :

    l’utilisation des mots, comme doctrine, réintégration, théosophie, gnose, apocalypse, parousie, occasionnent souvent des troubles de l’incompréhension, voire des rejets parfois violents, de la part des personnes dans l’ignorance de leur sens véritable. Donner du sens aux mots employés, permet d’éviter les rejets catégoriques et le scepticisme dus au manque d’ouverture de la pensée.


    L’esprit ouvert :

    C’est l’esprit ouvert que nous allons aborder ce soir le sujet de l’initiation dans une recherche permanente de sens sur les mots cités.

     

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    Chercher le sens des mots :

    Jeune Apprenti, mon ancien maître spirituel me répétait souvent : « cherche le sens, donne du sens au sens ».

     

    LA GNOSE :

      Le Noùs : l’éveil de la conscience supérieure

    La gnose peut être définie comme un éveil de la conscience supérieure par opposition à la conscience ordinaire ; nous en parlerons plus loin. On désigne la gnose comme la fine pointe de l’âme ou Esprit.( le Noùs).

     L’éveil de la conscience :

    La gnose n’est pas un savoir surajouté, mais une conscience de plus en plus vive à chaque pas sur le chemin de l’éveil ; c’est avoir une oreille et un corps attentifs à la proximité de l’Etre .La gnose de Jésus est un enseignement, une doctrine qui cherche à nous éveiller à son propre état de conscience ; c’est ce qu’il affirme dans l’évangile de Jean : « là où je suis, je veux que vous soyez aussi. L’esprit que le Père m’a donné, je vous l’ai donné aussi : moi en vous, vous en moi »


    Le Royaume :

    Jésus nous invite à prendre conscience de notre origine incréée, de notre liberté sans limites au coeur des difficultés de la vie. Il faut nous éveiller à la Réalité absolue ou Divine à l’image du Père. Ainsi le Royaume, c’est le règne de l’Esprit en nous. C’est dans cette reconnaissance spirituelle partagée que nous devenons Frères et Soeurs en Humanité.

     

    LA NON DUALITE:

    - « Rendre à César ce qui appartient à César…» : on ne peut pas vivre dans la dualité ; c’est invivable ; on ne peut aimer et haïr en même temps. Il s’agit seulement de mettre chaque chose à sa place dans l’ordre : « rendre à César ce qui appartient à César, et rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu».

    La dépendance – dicton de sagesse :

    Il ne s’agit pas de réduire l’un à l’autre, car nous serions alors dans la confusion. Il ne faut pas entrer dans le débat qui oppose matérialiste et spiritualiste car ils ne sont pas de même nature. Il faut récuser la dépendance, et le manque d’autonomie qui peut exister dans les rapports matière et esprit, chair et âme .La dépendance, la confusion empêche de vivre chaque niveau de l’Etre.


    Dicton de sagesse :

    L’Homme sage sait tirer de son trésor du vieux et du neuf ; c’est-à-dire la dualité qui est le climat de la conscience ordinaire.


    L’unification :

    Atteindre la Gnose c’est parvenir à nous unifier ; la non dualité c’est le repos, la paix. Ce qui paraissait contradictoire devient complémentaire : être dans le présent en totalité à chaque instant.


    Conscience ordinaire= dualité :

    La conscience ordinaire, c’est la dualité.

    La présence de soi – le passage :

    La pratique de la non dualité libère l’espace de l’instant. La présence à soi-même provoque l’ouverture d’un « passage » et libère l’éternel présent.

    « Je suis celui qui est »

    Le gnostique est le fils de l’ « instant ».


    La quête :

    Reconnaître le moment présent, l’éprouver, le goûter, dans toutes ses dimensions matérielles et spirituelles et dans ce qui touche le soi au-delà de l’espace et du temps ; C’est le sens de la « queste ». Chercher pour trouver.


     

     Exemples de recherche gnostique :


    Mont Athos :

      Pour les moines du Mont Athos, le but de la vie chrétienne est de faire l’expérience de la lumière incréée, celle qui a brillé dans le buisson ardent au Mont Thabor et au jour de la résurrection.


    Orthodoxe Russe :

      Pour Séaphim de SAROV , moine orthodoxe Russe, la gnose est une expérience de lumière ; une participation à son rayonnement incréé.


    Bouddhisme :

       Pour Chandogya upanishad (III,13) « la lumière qui brille au-delà de ce ciel, au-delà de tout, dans les plus hauts mondes, au-delà desquels il n’y a pas de plus haut, est en vérité la même lumière à l’intérieur de l’homme »

    e.t.c….

     

    JOHANNIQUE :

    Le témoignage:

    La Bible, prologue de Jean, nouveau testament : le témoignage de la gnose ou lumière de l’Esprit issu du Verbe, est attribué à Jean le Baptiste dans la Bible ouverte au prologue de Jean. Toutes les loges maçonniques de tous les pays sont ouvertes au prologue de Jean ; d’où le nom de loges de St Jean, et l’appellation de Gnose Johannique. Tous les Frères et les Soeurs dans cette approche de la nature de l’Esprit sont les enfants de la Lumière incréée.

     

    APOPHATIQUE :

    Dieu est caché. Le mot désigne une philosophie par la négation.

    Pae ex. lorsque Jésus demande à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Thomas refuse de répondre : « Maître ma bouche ne peut dire à quoi tu ressembles. »

    Enseignement de Jésus :

             Jésus lui-même, lorsque Pilate lui demande : « Qu’est-ce que la Vérité ? » ; Jésus se tait. Aussi avant de dire Jésus « Il est ceci, Il est cela », il nous faut garder un profond silence, à la manière des Gnostiques, qui ne sont pas des théologiens soucieux de donner des noms à l’innommable ; le gnostique pratique « la docte ignorance » ; d’où le terme apophatique, car Dieu ne peut être défini.

    Dans le prologue il est dit par Jean :

    « Nul n’a jamais vu Dieu ;

    Le Fils unique tourné vers le sein du Père,

    Lui, l’a fait connaître »

     

    Jésus disait :

    « Si l’on vous demande : d’où êtes- vous ? Dites- leur : nous sommes nés de la

    Lumière.

    Qui êtes-vous ? nous sommes ses Fils les biens aimés du Père, le Vivant, et

    nous retournerons à la lumière »

    La Vérité :

    La vérité, l’aletia, est un processus de dévoilement : quitter ses illusions, enlever les revêtements du Soi, ou enlever les voiles qui obscurcissent la vue. Rappelons nous le symbole du voile du Sanctuaire du Temple à Jérusalem qui s’est déchiré à la mort de Jésus sur la croix. La gnose est cachée à l’intérieur de chacun de nous, dans les ténèbres de notre ignorance et de notre inconscience. Ni nu, ni vêtu, et dépouillé de tous ses métaux, ainsi est reçu le profane : le futur Franc Maçon.

    Le Dieu caché :

    « et tenebrae eam non comprehenderunt » ( et les ténèbres ne l’ont point saisie) : nous avons pris l’habitude de dire : la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisi.

    « L’OUVERT » :

    Dans le nouveau Testament, Jésus disait aussi : « le ciel est ouvert ; je suis Celui qui est issu de Celui qui est l’Ouvert ». L’ouvert, est le nom le moins blasphématoire de Dieu, celui qui l’enferme le moins. Tout le processus de transformation de l’homme est un processus d’ouverture, que ce soit physique, psychique ou spirituel. Tant qu’il y a peur, crispation, fermeture, tant que le coeur est partagé, c’est-à-dire dans la dualité, non ouvert, la lumière ne peut entrer.

     

    LA VOIE CARDIAQUE :

    Voie du coeur et de l’intelligence :

    La Gnose est une attitude du coeur et de l’intelligence, orientée vers la Divine Présence. C’est une attitude de recherche de la Connaissance, elle est intemporelle et concerne toutes les époques de l’humanité depuis sa naissance.


    Dépassement de l’ego :

    La voie cardiaque est d’aller au-delà de l’égo, dans un accomplissement de notre humanité. L’adhésion du coeur et de l’intelligence est d’une grande puissance, mais aussi une grande lucidité.


     Etre ressuscité :

    Être ressuscité, c’est demeurer dans l’amour de l’Autre et dans la profondeur de soi.

     Citation de Louis Claude de Saint Martin :

    « Le coeur est le rendez-vous et l’expression continuelle de l’âme et de l’Esprit. Ce retournement de l’être vers son centre, cette contemplation intérieure est la prière véritable ».

     

    LE CHRISTIANISME TRANSCENDANT :

     Martinez de PASQUALLY : je le cite

    « Le Christianisme transcendant est celui qui sublime et franchit la barrière de notre conscience. C’est un christianisme de révélation personnelle, qui est en totale opposition avec un christianisme dogmatique où tout est imposé de l’extérieur par une structure sacerdotale. Le christianisme Transcendant est une voie de recherche et d’accomplissement personnelle ».


    R.E.R :

    Le christianisme primitif transcendant se pratique dans une assemblée de Frères ou de Frères et de soeurs. Le rituel du Rite Ecossais Rectifié est le détenteur de cet enseignement.


    L’ecclésia :

    Ces assemblées de Frères et de Soeurs sont appelées « ecclésia », où chacun livrera son ressenti personnel dans une liberté absolue de conscience.


     

    GNOSE----> APOCALYPSE----> PAROUSIE


    Nous avons vu que la Gnose désigne une expérience de lumière de l’Esprit. Le mot apocalypse a pour sens : le dévoilement, et le mot parousie le sens de présence de l’Esprit. Ces trois mots sont très chargés de sens ésotériques. A la suite de la présentation de ce soir, nous pouvons très simplement lire ces trois mots ainsi : la lumière de l’esprit opère un dévoilement de la divine présence.

     

    CONCLUSION :

    Pour clore cette présentation de la gnose Johannique, je vais citer Jean-Baptiste WILLERMOZ

    et Joseph de MAISTRE :

    Citation J.B. WILLERMOZ :

    « Tout ce que nous savons, tout ce que nous pouvons vous révéler de ce secret, c’est qu’il

    existe encore des Maîtres dans cette science importante : vous apprendre à les chercher,

    vous dire à quels signes ils peuvent vous reconnaître, c’est satisfaire à tous nos

    engagements, et nous osons le dire, vous avoir rendu le plus important service que

    l’homme puisse attendre de ses semblables ».

    Citation Joseph De Maistre :

    « Que d’autres que leur génie appelle aux contemplations métaphysiques cherchent dans

    la nature même des choses les preuves de notre doctrine ». ( R.E.R 1782)

    Le Vendredi 22 Mars 2013

    Ludovicus I.O.Eques ad lumen quaerandum

  • La gnose et le gnosticisme

    Proposé par Mr Robert Castro.

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