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LES COURANTS ESOTERIQUES

  • LE MARTINISME ET LES DIFFERENTS ORDRES MARTINISTES DU DEBUT DU XIXème A NOS JOURS

    A – LE MARTINISME

     

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    Lors de la dernière réunion, je vous avais proposé un survol de la vie, l’œuvre et la pensée de Louis-Claude de Saint Martin. Survol audacieux car Saint Martin ne saurait se survoler : il se lit, se décortique, s’étudie et se médite pour que l’on puisse, si on le désire, s’approprier sa pensée et faire nôtre la voie de l’interne qu’il propose.

    Aujourd’hui, ce qui va nous occuper est le Martinisme et les différents Ordres Martinistes du début du XIXème à nos jours.

     

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    Il semblerait que le mot « Martinisme » ait vu le jour dans les dernières années du 18ème pour désigner le courant illuministe des adeptes de Martinès de Pasqually, Saint Martin et Willermoz, qui se regroupaient sous trois formes différentes mais partageant les mêmes idées et le même but :

    -       - Les Coëns, Martinésistes

    -       - Le cercle des Intimes de Saint Martin

    -       - Les franc-maçons suivant Willermoz

    Leur but commun : œuvrer à la réhabilitation de l’homme.

    De nos jours, le terme « Martinisme » recouvre des réalités à la fois distinctes et multiples dont la plus traditionnelle est celle qui place le Martinisme sous les auspices posthumes de Saint Martin, autrement nommé le Philosophe Inconnu. Le mot « posthume » est pertinent puisqu’il n’existe aucune filiation directe avérée provenant de Saint Martin qui n’a pas fait école et qui n’a, à ma connaissance, rédigé aucun rituel pouvant encadrer un quelconque ordre Saint Martinien.

    Je dois cependant vous signaler qu’il est fait mention dans certains ouvrages d’une filiation Russe qui remonterait, nonPortrait_of_Nikolai_Novikov.jpg pas à Papus, mais à Saint Martin lui-même, via le Prince Galitzine ou Nicolas Novikov sans qu’il y ait de preuves historiques pour l’affirmer ni d’ailleurs pour aller contre.

    Avant de remonter la filière du Martinisme, il est bon à mon sens, de dire en quoi il consiste et qui peut légitimement se dire Martiniste.

    Au sens large, le Martinisme inclut l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus coëns de l’Univers qui a mis en œuvre la doctrine de Martinès de Pasqually.

    Il inclut aussi le Régime Ecossais Rectifié puisque Willermoz, disciple également de Martines de Pasqually, après avoir réformé la Stricte Observance Templière, introduisit au sein du R.E.R. les éléments majeurs de la doctrine de Martinès.

    Au sens restreint, le Martinisme ne devrait indiquer que la pensée Saint Martinienne telle que l’expose le Philosophe Inconnu dans ses ouvrages.

    Le Martinisme inclut enfin la Société des Indépendants, l’Ordre Martiniste fondé par Papus et tous les ordres qui en découlent et que nous mentionnerons plus loin.

    Qu’est ce donc que le Martinisme ?

    D’une manière large, on peut dire que c’est un processus d’évolution spirituelle qui se déroule en quatre étapes et qui concerne les quatre hommes :

    -     L’homme du torrenthomme ange.jpg

    -     L’Homme de désir

    -     Le nouvel homme

    -     L’homme esprit capable d’exercer son ministère

     

     

    Il s’agit d’une voie de transformation intérieure qui doit conduire l’homme du torrent à devenir un homme de désir qui devra faire mourir en lui le vieil homme pour donner vie au nouvel homme afin que celui-ci, dans une ultime transformation parvienne à exercer le ministère de l’homme esprit. L’homme du torrent est le profane qui se laisse entraîner et submerger par les désirs ordinaires, qui est ballotté par les flots impétueux de la matière et de l’illusion. Il cherche à s’approprier le monde et à être le centre de tout. L’homme de désir, est celui qui prend conscience qu’il désire Dieu mais aussi qui comprends et admet qu’il est désiré par Dieu. Il s’agit bien d’un double désir : l’homme désirant Dieu et Dieu désirant l’homme. Il place alors Dieu au centre de tout et spécialement en son propre centre. Le Nouvel homme et l’homme esprit, est l’homme régénéré ou en voie de régénération, car fort peu d’entre nous atteignent cet état de régénération ici-bas.

    A chaque étape, bien évidemment, correspond un degré spécifique, de celui d’associé à celui de Supérieur Inconnu, et la suite.

    On peut dire aussi que le Martinisme est une philosophie de l’Unité car il englobe tout en postulant :

    -     La présence de Dieu dans l’homme et dans l’Univers

    -     La présence de l’homme en Dieu et daamadou.jpgns l’Univers

    -     La présence de l’Univers en Dieu et en l’homme

    Le Martinisme est aussi une théosophie parce qu’il unit le désir de l’homme et la Grâce de Dieu sans lien de causalité car, si la Grâce de Dieu suscite le désir de l’homme, le désir de l’homme appelle la Grâce de Dieu, et ce, de façon simultanée.

    Qu’est ce qu’une théosophie ? Robert Amadou nous dit « la théosophie est un illuminisme, car la Lumière, même parfois physique, est le symbole privilégié de la Sagesse et, la quête sophianique est celle de l’illumination. Et c’est une quête en profondeur, de l’intérieur par l’intérieur (l’interne de Saint Martin), donc un ésotérisme. » C’est par la sagesse retrouvée que nous ferons naitre en nous le nouvel homme comme nous le rappelle encore Amadou : « la médecine vraie, la Royauté vraie, la poésie vraie, le sacerdoce vrai, ne peuvent être exercés que par l’homme régénéré, autrement dit, le nouvel homme. La théosophie Saint Martinienne est une mystagogie de la génération spirituelle. »

    La pratique du Martinisme est une sophiurgie qui est à la fois l’action de la Sagesse Divine dans l’homme et l’action de l’homme envers la Sagesse de Dieu. Le Martiniste désire la Sagesse de Dieu et l’attire en lui en mettant ses pensées, ses paroles et ses actes en conformité avec la Sagesse.

    Mais on peut dire aussi que, s’il est fidèle à sa vocation, le Martinisme est aussi une école de prière. C’est aussi un authentique séminaire où sont progressivement découverts par l’initié les « objets » du culte intérieur, les instruments sacrés qu’il aura à utiliser pour se présenter devant la face de Dieu nous dit Jean Marc Vivenza, et il continue en nous disant « c’est une voie cardiaque d’adoration, s’appuyant et se fondant sur la pratique de la contemplation et de la louange, le Martinisme est donc en quelque sorte, une Arche où, pieusement, est conservée la pratique de la célébration de l’alliance du Créateur avec l’homme, mais avec un homme sanctifié, régénéré, afin que puisse s’accomplir la principale religion, celle qui consiste à relier et réunir notre esprit et notre cœur à Dieu, pour que l’homme soit rétabli dans les prérogatives de sa première origine, accomplissant enfin son indispensable réconciliation ».

    Le martinisme enfin est strictement chrétien. Il semblerait donc, pour qui a lu Saint Martin, que pour être Martiniste il faut être chrétien. Il faut donc :

     

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    • -      Admettre Jésus comme le fils de Dieu fait homme pour accomplir à notre place la Loi Mosaïque, vrai homme et vrai Dieu.
    • -     Reconnaître la Sainte Trinité
    • -     Croire à la résurrection du Christ dans son corps de gloire et à son immaculée conception
    • -     Ne pas croire en la résurrection de la chair mais à la résurrection dans un corps de gloire semblable à celui que nous avions avant la chute.
    • -     Enfin, et ce n’est pas le plus facile, mettre en pratique dans nos vies quotidiennes l’enseignement du Christ donné dans les évangiles.

     

    B – LES ORDRES

    1 – Les coëns

    Nous avons vu que le Martinisme inclus, les coëns, le RER et leslogo elus co.jpg Martinistes. Qu’est devenu l’Ordre des Chevaliers Maçons élus Coëns de l’Univers ? A la mort de Martinès c’est Caignet de Lestère qui occupe, selon les vœux de Martinès, la charge de Grand Souverain de l’Ordre. Mais il meurt lui-même le 19 décembre 1779 (ou 1778). C’est Sébastien de Las Casas qui prendra sa suite mais il conseille en 1780 aux chapitres Coëns qui souhaitaient plus de fermeté de sa part, de se dissoudre purement et simplement. Quelques uns cependant continuent d’opérer, tel le chapitre Toulousain encouragé par d’Hauterive.

    Nous avons vu la dernière fois que, sans renier les Coëns, Saint Martin privilégiait la pratique de l’interne et Willermoz, celle de la Franc-Maçonnerie. Alors quid des Coëns ?

    En 1822, dans une lettre du Baron de Turkheim, datée du 21-31 mars, Willermoz déclare : « de tous les Réaux-Croix que j’ai connus particulièrement, il n’en reste point de vivants ». Il faut donc supposer que les survivants étaient pour le moins rares et sans communication entre eux. Ceci permet de penser que l’ordre avait disparu sans que personne ne s’attachât à le réveiller.

    A la fin du 19ème très vaguement, puis au 20ème plus précisément, sont nées des sociétés qui revendiquèrent, soit une filiation coën directe, soit une filiation indirecte. Selon Robert Amadou, il semble que l’Ordre des élus coëns ait disparu avant la révolution et sa survivance du début du 19ème est douteuse.

    Selon Robert Ambelain, Sébastien de Las Cases ne jugea pas à propos de renouer les relations interrompues entre les divers Orients coëns et de refaire l’union et l’unité du rite. Petit à petit, les temples se mirent en sommeil mais les élus Coëns continuèrent à propager la doctrine de l’Ordre, soit individuellement et de bouche à oreille, soit collectivement en des groupes secrets composés de 9 membres et qui portaient le nom d’Aréopages cabalistiques. Et en 1806, les fameuses opérations communes avaient encore lieu aux équinoxes.

    L’enseignement de Martinès fut donc transmis dans le courant du 19ème, d’une part, par les Elus Coëns dont un des derniers représentants directs fut le très puissant maître Destigny mort en 1868, et d’autre part, par quelques affiliés au Rite Ecossais Rectifié, dénommés encore Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte. Ces affiliés étaient détenteurs des instructions secrètes réservées aux Réaux-Croix que leur avait transmises Jean Baptiste Willermoz. Là s’arrête la filiation directe des Chevaliers maçons élus Coëns de l’univers et va naitre, dès lors, le mouvement martiniste animé par les disciples initiés par Saint Martin et ceux de Willermoz.

    Va resurgir une résurgence que l’on pourrait qualifier de néo-Coën :

    -   papus.jpg  Papus le premier reparle des élus Coëns comme d’un ordre vivant.

    -     Bricaud, revendique quand il devient Grand Maître de l’Ordre Martiniste, la succession coën en ligne directe et pour l’Ordre Martiniste, l’héritage martinésiste en même temps que celui de Saint Martin.

    -     Robert Ambelain, quant à lui, reconstitue l’Ordre des Elus Coëns en 1942 sous le patronnage de 2 CBCS, Georges Bogé de Lagrèze et de Camille Savoire.

    -     En 1967, Ambelain démissionne et laisse place à Ivan Mosca qui reprend pour son ordre en même temps que l’indépendance son titre primitif « Ordre des chevaliers Maçons Elus Coëns de l’univers » et se proclame « Grand Souverain de l’Ordre » mais, se posant des questions sur la légitimité du réveil de 1942, il va mettre l’ordre en sommeil.

    Alors les néo-Coëns sont ils des héritiers légitimes ?

    Robert Amadou nous dit que l’histoire nous assure que les détenteurs qualifiés pour transmettre ont existés jusque dans le premier tiers du 19ème, toutes réserves faites sur le nombre de grades que chacun avait ou n’avait pas le pouvoir de transmettre. La seule prétention contemporaine connue d’Amadou à détenir la succession Coën en ligne directe a été exprimée par Jean Bricaud mais sans dire pour autant quel aurait été son initiateur, théorie que Robert Ambelain met à mal en démontrant qu’aucun des personnages cités par Bricaud, ni Bricaud lui-même, n’a été certainement en possession de la succession Coën.

    Pour clore ce chapitre sur l’Ordre des Coëns, je sais qu’il en existe à l’heure actuelle des résurgences, mais comme j’ai fait  personnellement le choix de la voie de l’interne Saint Martinienne, et le Christ étant mort sur la croix pour notre réconciliation générale (à nous d’opérer, ou pas, notre réconciliation individuelle), je ne vois pas la nécessité qu’ont les néo-Coën de recommencer imprudemment ce que le Christ a fait si bien et si douloureusement. C’est donc par ces mots que je cesse l’exploration des différents ordres coëns très certainement existants.

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    2 – L’ordre Martiniste

    Il est bon de rappeler encore que jamais Louis-Claude de Saint Martin n’a créé un Ordre Martiniste. L’enseignement qu’il dispensa ne le fut que de bouche à oreille en tenant avec ceux et celles qu’il jugeait initiables, de multiples conférences privées. Il dispensa surtout son enseignement par ses livres, source vive ouverte à tous les hommes et les femmes de désir. Cet enseignement a, pendant le dernier quart du 18ème et presque tout le 19ème guidé des hommes et des femmes dont le nombre est généralement sous-estimé, qui connurent Saint Martin, soit en personne, soit par ses écrits, soit par ses disciples.

    Filiation Martiniste de Saint Martin à nos jours mis au point par Robert Amadou :

    Louis Claude de Saint Martin

     

    Abbé de la Noue

    Antoine Marie Hennequin

    Henri de La Touche

    Adolphe Desbarolles

    Amélie de Boisse-Mortemart

    Augustin Chaboseau

     

     

    Jean-Antoine Chaptal

     

    Henri Delaage

     

     

    Gérard Encausse

     

     

    Selon robert Amadou, il résulte de ce tableau que la filiation des Martinistes actuels initiés par Chaboseau est incontestable. Celle des Martinistes de Papus se reliant uniquement à la branche Chaptal-Delaage est entachée d’un doute car il y a un décalage de dates. Chaptal mourut en 1832 et n’a donc pas pu initier Delaage qui est né en 1825. Mais la régularité Martiniste de Papus est certaine car il avait reçu d’autres initiations, notamment celle de Chaboseau.

     

    Le docteur Gérard Encausse (1865-1916) autrement nommé Papus, pensa qu’il était nécessaire de préserver le dépôt de la doctrine Martiniste et en développer l’étude, la mise en œuvre et la diffusion. Il lui paru alors pertinent de fonder un ordre initiatique. De premières initiations individuelles eurent lieu en 1884. Peu après une loge fut fondée. Des cahiers d’instructions furent rédigés et parurent à partir de 1887. En 1891, le Suprême Conseil est constitué. Papus qui était Président de ce Suprême Conseil prit le titre de Grand Maitre. L’Ordre créé par Papus portait bien évidemment le nom d’Ordre Martiniste. Citons Papus sur sa conception et l’organisation de l’Ordre : «Il ne demande à ses membres ni cotisation ni droit d’entrée dans l’Ordre ; n’exigeant non plus aucun tribut régulier de ses loges au Suprême Conseil, le Martinisme est fidèle à son esprit et à ses origines en faisant de sa pauvreté matérielle sa première règle. Par là aussi, il a pu demander à ses membres un travail intellectuel soutenu, créer des écoles, distribuant leurs grades exclusivement à l’examen et ouvrant leurs portes à tous, à condition de justifier d’une richesse intellectuelle ou morale et renvoyant ailleurs les oisifs et les pédants qui pensaient arriver à quelque chose avec de l’argent ».

    Procédons maintenant à une chronologie récapitulative qui pour être simplifiée n’en sera malgré tout pas moins longue !

    Nous l’avons vu plus haut, Papus diligente en 1884, les premières initiations, éditions des premiers cahiers et création des premières loges en 1887-1890.

    En 1891, fondation du Suprême Conseil de l’Ordre Martiniste dont Papus s’attachera, jusqu’à sa mort, à en perfectionner l’organisation.

    Papus meurt en 1916. Détré (Tréder) lui succède mais il meurt à son tour en 1918.

    Bricaud devient Grand Maitre et affirme détenir la succession Coën dont Papus n’aurait, selon lui, jamais eu connaissance.

    Constantin Chevillon en 1934, Henri-Charles Dupont en 1944, Philippe Encausse en 1960 sont les Grands Maitres suivants.

    Philippe Encausse avait, de son côté, réveillé en 1952 l’Ordre Martiniste fondé par son père.

    En 1958, Philippe Encausse avait, avec son Ordre Martiniste, Dupont avec son Ordre désormais nommé Ordre Martiniste-Martinésiste et enfin Robert Ambelain avec son ordre des élus Coën, renommé l’Ordre Martiniste des Elus Coëns, ont constitué l’Union des Martinistes.

    Quand Philippe Encausse succéda à Dupont, il fusionna l’Ordre Martiniste et l’Ordre Martiniste-Martinésiste.

    En 1962, l’Ordre Martiniste et l’Ordre Martiniste des Elus Coëns s’unirent à leur tour pour ne plus former que l’Ordre Martiniste.

    En 1967, Ambelain démissionne en tant que Souverain Grand Commandeur de l’Ordre des Elus Coëns en faveur d’Ivan Mosca qui dès lors choisit l’indépendance et le sommeil de l’ordre.

    En 1971, Philippe Encausse démissionne à son tour au profit d’Irénée Séguret de la présidence de l’Ordre Martiniste. Il en devient président d’honneur et secrétaire général et le 1er janvier 1975, il succède à Irénée Séguret alors démissionnaire.

    Entre les deux guerres mondiales, naissance de l’Ordre Martiniste Traditionnel fondé par son premier Grand Maitre, Victor-Emile Michelet et Augustin Chaboseau qui lui succèdera après son décès en 1931.

    L’OMT fut réveillé en septembre 1945 avec toujours pour grand Maitre Augustin Chaboseau, auquel succèdera son fils Jean après la mort d’Augustin en 1946. Cet Ordre sera dissous par Jean Chaboseau un an plus tard.

    En août 1934 à Bruxelles, Augustin Chaboseau conféra le titre de Souverain Légat de l’Ordre Martiniste Traditionnel pour les USA à Spencer Lewis « Imperator » de l’Ordre Rosicrucien AMORC.

     

    Ralph Lewis, fils de Spencer fut reçu Supérieur Inconnu Initiateur dans l’OMT par Georges Bogé de Lagrèze.

    Le 13 Juillet 1959, Ralph Lewis reçut dans l’Ordre Martiniste Traditionnel, Raymond Bernard, Grand Maitre de l’AMORC pour les pays de langue française, de même que Ralph Lewis est à la fois Souverain Grand Maitre de l’OMT et Imperator de l’AMORC.

    L’Ordre Martiniste Synarchique fondé par Victor Blanchard en 1934 est présent en Grande Bretagne, au Canada, aux Etats Unis et une branche française se réveille.

    L’Ordre Martiniste rectifié fondé par Jules Boucher en 1948 n’a pas perduré.

    L’Ordre Martiniste Initiatique fut fondé en 1968 par Robert Ambelain après qu’il eut abandonné l’Ordre des Elus Coëns.

     

    Voilà pour l’historique auquel il manque, parce qu’elle ne relève d’aucun des prédécesseurs cités ci-dessus, la Société des Indépendants  a été créée le 14 octobre 2003. les fondateurs ont  souhaité créer, non pas un ordre supplémentaire, mais une société telle qu’aurait pu la souhaiter Saint Martin, à savoir, la réunion des Serviteurs Inconnus, de ces indépendants qui ont accueilli le message de l’évangile et se considèrent simplement comme de pauvres disciples du Christ Jésus, notre Divin Maitre, Réparateur et Seigneur.  telle est l’œuvre que se sont fixés les membres de cette société pensée par Saint Martin comme une fraternité du Bien, une société quasi religieuse, à savoir la société des frères silencieux et invisibles, consacrant leurs travaux à la célébration des mystères de la naissance du Verbe dans l’âme. Cercle intime des pieux serviteurs regroupés selon le vœu même du philosophe Inconnu en « société des indépendants » qui n’a « nulle espèce de ressemblance avec aucune des sociétés connues (extrait du crocodile) « cette société que je vous annonce comme étant la seule de la terre qui soit une image réelle de la Société Divine et dont je vous préviens que je suis le fondateur ».

      Et enfin, pour conclure, outre la Société des Indépendants, quelles sont les différents Ordres fonctionnant à l’heure actuelle ?

     

    ORDRE MARTINISTE DE Belgique

    L’ordre Martiniste de Belgique a été fondé en 1968 par Gustave-Lambert Brahy, écrivain et poète avec le parrainage de Philippe Encausse

     

    ORDRE MARTINISTE HERMETIQUE DE Belgique

    L’Ordre Martiniste Hermétique a une Eglise Gnostique Apostolique, un Ordre Martiniste, un Ordre des Elus Coëns, un Ordre Kabalistique de la Rose-Croix, un Ordre des CBCS

     

     

    ORDRE MATINISTE  INITIATIQUE

    Crée en Juin 1968 par Robert Ambelain, poursuivi par Gérard Kloppel puis mis en sommeil, l’Ordre Martiniste Initiatique est réveillé le 1er Juillet 2010 par Sar Glorifer (Joseph Castelli). Il s’inscrit dans la continuité de la filiation Russe : Galitzine, Moscou 1788, Petrograd 1802, Tchernigov, 1820.

     

    ORDRE MATINISTE OPERATIF

    Créé à Montréal le 20 avril 1984 par 7 dignitaires de l’Ordre Martiniste et Synarchique (victor Blanchard).

     

    L’ORDRE MARTINISTE DES PAYS BAS

    Avec le parrainage de Philippe Encausse, création en 1968 de l’Ordre Martiniste des Pays-bas, refondé en 1974, totalement indépendant en 1975. Son activité s’étend outre l’Europe à l’Afrique et l’Amérique. Il revendique une filiation directe avec Augustin Chaboseau, ainsi que Russe (Kourakine) et Allemande (Von Baader, Harthman).

     

    L’ORDRE MARTINISTE –PARIS

    L’Ordre Martiniste revendique légitimement sa filiation directe avec l’Ordre fondé par Papus.

     

     

    L’ORDRE MARTINISTE DES RITES UNIS

    Issu de la filiation Ambelain et Kloppel. Il s’inscrit dans la continuité et de la filiation Russe tout en reconnaissant l’Ordre Papusien.

     

    L’ORDRE MARTINISTE TRADITIONNEL

    L’OMT est dans la continuité de celui créé en 1931 par Chaboseau et Victor-Emile Michelet. Il s’agit donc d’un réveil ce qui fait de l’OMT le successeur direct de l’OM. Ordre certainement le plus important à l’heure actuelle par son nombre.

     

     

    L’ORDRE MARTINISTE TRADITIONNEL PRIMITIF – Espagne

    Cet ordre se crée en 2007 mais reste flou sur sa filiation.’c

     

    L’ORDRE MARTINISTE S.I.

    Grand Prieuré Martiniste-Martinéziste International – Luxembourg – Marc Jones

    S’il reconnait Gérard Encausse comme fondateur de l’Ordre Martiniste, c’est Maitre Phillipe que l’OMSI retient comme son chef spirituel.

     

    Il y en a un certain nombre d’autres que j’ai choisi de ne pas lister en raison du manque d’information qu’elles donnent sur leur filiation et leur fonctionnement.

     

     

     

    Joëlle Soulier, 17 Janvier 2014

     

    Mes sources : Saint Martin, Robert Amadou, JM Vivenza, Robert Ambelain, Sagi Nahor et Xavier Cuvelier-Roy qui m’a permis de consulter sa liste des Ordres existant aujourd’hui.

     

     

     

     

     

  • La Renaissance du Phénix à Lyon (d'apres Semper Rectificando)

    Texte sur le blog de nos amis semper rectificando

    Les principes fondamentaux ont été réaffirmés le 14 décembre 2013 à Lyon,

    afin que puisse renaître de ses cendres le Phénix,

    et soit engagée l’oeuvre de réintégration des êtres

    dans leur première propriété vertu et puissance spirituelle divine !

     

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          Lors de sa Tenue de Grande Loge Ecossaise, le samedi 14 décembre 2013 à Lyon,

    correspondant au premier anniversaire du réveil du Grand Directoire des Gaules (15 XII

    2012), le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaules, a ratifié

    avec le Gran Priorato Rectificado de Hispania et le Grand Prieuré Indépendant et

    Traditionnel des Gaules, des Traités d’Amitié et Reconnaissance,portant sur le rappel des

    fondements historiques, organisationnels et doctrinaux du Régime Ecossais Rectifié.

    Cet acte solennel, qui dépasse largement les accords classiques conclus communément

    entre Puissances maçonniques, puisqu’il s’appuie, de façon claire et explicite, sur les

    bases authentiques du Régime rectifié, représente un moment significatif de l’Histoire de

    l’Ordre fondé lors du Convent des Gaules en 1778.

    En effet, les trois Puissances signataires, relevant d’une même origine – puisqu’elles proviennent toutes du réveil du Régime Ecossais Rectifié effectué en 1935 – ont voulu, par cette décision importante, signifier qu’elles entendaient oeuvrer à la défense de l’Ordre, en le considérant comme un système initiatique indépendant, autonome et souverain visà-vis des structures obédientielles qui, depuis des décennies, se sont emparées du « Rite », en imaginant le soumettre à des vues profondément étrangères aux principes de la Réforme de Lyon.

    Ainsi, les trois Puissances rectifiées réunies à Lyon le samedi 14 décembre 2013, ont souhaité rappeler en préambule, leur indéfectible attachement à l’essence du Régime rectifié par les points suivants :

    · 1) – Le souhait de conserver en fidélité l’esprit des Convents fondateurs de l’Ordre ;

    · 2) – La volonté de respecter les critères explicites exposés dans les Codes de 1778, qui seuls            définissent le Régime ;

    · 3) – Le souci de la conservation et préservation, de la légitimité historique initiatique et doctrine du Régime Ecossais Rectifié.


    a) L’Histoire du Régime rectifié, rappelée et respectée

    Lors de son discours d’orientation, le Sérénissime Grand Maître du D.N.R.F.-G.D.D.G.,

    a souligné ce qui avait motivé, initialement, Camille Savoire (1869-1951) dans sa décision

    de réveiller le Grand Directoire des Gaules en 1935, en rompant avec le Grand

    Orient de France : « Une séparation absolue de l’organisation rituelle et initiatique

    du Régime rectifié d’avec le Grand Orient de France, pour qu’il puisse vivre selon les

    formes arrêtées lors du Convent des Gaules et comme décidé lors du Traité d’Union

    avec les Directoires en 1776. » [1]


    Face au refus du Grand Orient de France de respecter cette séparation, s’imaginant

    « détenteur du Rite », le 23 mars 1935 se déroulait à Paris la tenue historique de la

    Préfecture de Genève, où fut remise une Patente officielle à Camille Savoire, lui octroyant,

    en tant que Grand Maître et Grand Prieur du Grand Directoire des Gaules, toute

    autorité pour créer en France des ateliers du Rite Écossais Rectifié.

    Dans son discours Camille Savoire soulignait que le G.O.D.F. s’opposait à la pratique

    authentique du R.E.R. et que le Grand Directoire des Gaules formerait donc, pour

    répondre aux exigences willermoziennes, un Ordre autonome et indépendant,

    composé de membres « désireux de quitter les Obédiences françaises dont les

    agissements sont en contradiction avec le caractère de la Franc maçonnerie.» [2]


    b) Retour aux bases fondatrices du Régime rectifié

    Avec le recul des années, et alors que l’initiative de Camille Savoire allait être menacée

    rapidement par plusieurs événements conjoints qui firent disparaître de la scène

    maçonnique le Grand Directoire des Gaules dès 1939, et ce pour de longues

    décennies, que puissent se retrouver les Puissances rectifiées désireuses d’unir leurs

    efforts en vue de respecter les critères du « Réveil » de 1935, est un signe extrêmement

    encourageant, et gros d’espérance pour ceux qui aspirent à ce que le Régime Ecossais

    Rectifié parvienne, enfin, à vivre en liberté véritable sous le seules ailes du Phénix.

    Il n’est d’ailleurs pas anodin, que les trois Puissances signataires de ce samedi 14

    décembre 2013 (D.N.R.F.-G.D.D.G., G.P.R.D.H., G.P.I.T.G.), qui proviennent du

    « Réveil » de 1935, soient toutes issues de la transmission de Camille Savoire, et que si

    le Grand Directoire des Gaules a été réveillé le 15 décembre 2012 par des Frères

    provenant du Grand Prieuré des Gaules de 1946 qui s’est écarté des critères rectifiés par

    son multiritualisme aberrant et sa dérive ecclésiale, ainsi que des Frères du Grand

    Prieuré Indépendant de France, juridiction rectifiée du Grand Orient de France, que

    le Gran Priorato Rectificado de Hispania s’est constitué le 16 octobre 2010 en

    rompant avec une désorientation dogmatique qui s’était imposée au sein du Gran Priorato

    de Hispania, on retiendra que la naissance du Grand Prieuré Indépendant des

    Gaules en 1965, participait déjà, d’un mouvement de refus de la Convention signée entre

    le G.P.D.G. et la G.L.N.F. en 1958, dont on sait les conséquences funestes qu’elle eut par

    la suite sur le Régime [3].

    c) L’unité de l’Ordre

    C’est donc conscientes des démarches qui les portèrent, respectivement, et selon des

    circonstances spécifiques, à refuser des situations devenues totalement inacceptables

    pour le Régime, que les trois Puissances signataires ont décidé d’unir leurs efforts ce

    samedi 14 décembre 2013 à Lyon, en scellant, d’une commune volonté, leur engagement

    au service de l’héritage willermozien.

    Il s’agit donc bien, d’une « unité » constituée et édifiée, afin que puisse de nouveau

    rayonner « l’Esprit » de l’Ordre, dans la mise en oeuvre concrète de la « science de

    l’homme » entendue dans le sens de la «doctrine» dont le Régime est dépositaire,

    cherchant à construire, pour ceux qui se rangeront à ses côtés en acceptant de cheminer

    avec lui en se dirigeant du Porche vers le Sanctuaire, un nouveau destin commun en forme

    d’invitation en s’appuyant, avec confiance, sur les seules bases rituelles et doctrinales du

    Régime Écossais Rectifié, ceci pour le plus grand bonheur des âmes de désir en quête de

    la Vérité, et celui de toute la famille humaine au bien de laquelle sont, par définition,

    consacrés tous ses travaux.

    Conclusion:

    Sachant que le Régime rectifié, car il s’agit bien d’un « Régime » lorsqu’on parle du

    système initiatique élaboré au Convent des Gaules en 1778, est fondé sur des principes

    intangibles, le caractère préoccupant de la situation maçonnique contemporaine a donné

    l’occasion aux trois Puissances rectifiées réunies à Lyon, de rappeler leur attachement à la

    conception willermozienne de l’Ordre, de sorte de sauvegarder l’esprit du Régime, ce qui

    donna au Grand Maître du Grand Directoire des Gaules de réaffirmer : « L’Ordre

    apour objet de se consacrer à l’étude et à la conservation d’une doctrine dont il est le

    dépositaire de par l’Histoire, doctrine sacrée qui a un but essentiel et très élevé que peu

    d’hommes sont dignes de connaître. De ce fait, « l’Ordre », du point de vue rectifié,

    lorsqu’on y fait allusion, entendu dans son principe le plus profond, le plus

    authentique, ne réfère donc pas à une structure administrative et temporelle, mais

    relève d’une dimension purement spirituelle. » [4]

    De la sorte, il n’est pas niable qu’en ce samedi 14, du mois de décembre 2013 à Lyon, par

    ces Traités signés et ces principes fondamentaux réaffirmés, un pas significatif vient

    d’être effectué, afin que puisse renaître de ses cendres le Phénix symbole d’éternité, et de

    la réintégration des êtres, attendue et espérée, dans leur première propriété, vertu et

    puissance spirituelle divine !*

     

    Enfin, en réponse à ceux qui se révèlent aveugles face à ce projet de "Refondation du

    Régime", croyant, naïvement, qu’on peut régler les questions touchant aux lois

    historiques, initiatiques et doctrinales, par de vulgaires, et d’ailleurs tristement profanes,

    dispositions administratives et disciplinaires, la seule réponse, fraternelle, entendue ce

    jour fut celle-ci :

    « L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.

    Le vent redouble ses efforts,

    Et fait si bien qu’il déracine

    Celui de qui la tête au Ciel était voisine

    Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts. » [5]

     

    chc3aane-et-roseau.jpg



    Notes.

    1. Camille Savoire, Lettre à Adrien Pouriau (1874-1948), Président du Conseil de l’Ordre du

         G.O.D.F., 20 mars 1935.

    2. Camille Savoire précisait : « Voilà comment nous avons régulièrement réveillé en

         France le Rite Rectifié : ce réveil ayant été fait en accord et avec le concours de la seule

          puissance ayant l’autorité suprême du Rite au monde et en conformité des décisions des

         divers Convents de 1778, 1781, 1808, et 1811, et en exécution de la décision prise en 1828

         par le Directoire de la 5e Province de Neustrie déléguant à la dernière de ses

          préfectures, dite de Zurich, ses archives, prérogatives, droits, etc…, avec mission de les

         conserver jusqu’au jour où le réveil du Rectifié pourrait s’effectuer en France et lui

         permettrait de s’en dessaisir. »

    3. Au Convent du G.P.D.G. à Paris, les 23, 24 et 25 septembre 1960, le Frère Louis Didier,

        alors Préfet des Flandres, avait exprimé, non sans vigueur, son rejet des dispositions de la

        Convention de 1958, et de ce refus catégorique, naquit à Lille l’idée d’ériger un Grand

        Prieuré. La Charte constitutive, qui rappelait que les décisions de la Convention 1958

        furent prises sans « consultation préalable », fut transmise à André Moiroux le 8 mai

        1961. Le G.P.D.G., le 14 octobre 1965, déposait de sa charge René Rucart, Préfet des

        Flandres. Celui-ci, loin de prendre acte et de se retirer, prit l’initiative de la création d’un

        « Directoire provisoire du Rite Rectifié en France », qui faisait parvenir le 30 novembre

        une lettre circulaire à tous les Chevaliers du G.P.D.G., et à certains de ceux rattachés au

         G.O.D.F. et à la G.L.N.F.-Opéra, et le 12 décembre 1965 constituait le « Grand Prieuré

         Indépendant des Gaules », placé sous la présidence de René Rucart, son siège social étant

         déposé à Lille.

    4. Johannes Marcus i.O. Eq. A Crucis Mysterio, Discours d’Orientation, Lyon, 14

       décembre 2013.

    5. Jean de La Fontaine, Le Chêne et le Roseau, Liv. I, XXe, Fables, 1698.

        En lien sur le même sujet :

    L’unité du Régime Écossais Rectifié selon les principes de l’Ordre

    http://www.directoirerectifiedefrance.org/?page_id=493

     

    El Fénix renace de nuevo en Lyon

    http://www.masoneriacristiana.es/noticias/renaceElFenixEnLyon.html

  • Jean -Baptiste WILLERMOZ

     

    willermoz


    Un jeune « mystique »lyonnais

    – né à LYON le 1 juillet 1730 d'une famille d'origine franc -comtoise

    – son grand -père Claude – Pierre Willermoz est sculpteur sur bois à Saint – Claude

    – baptisé le 11 juillet 1730 en la paroisse de Saint – Nizier.

    – Suit jusqu'à 12 ans des études au collège de la Trinité chez les Pères Jésuites et acquiert 

     ainsi une écriture parfaite déliée , de solides bases ,et une excellente connaissance du latin et 

     des auteurs anciens.

    – devient « fabricant d'étoffes et d'argent » comme son père et « commissionnaire en soi 

    ries »

    – de famille très catholique, un rien austère , assidue aux offices religieux, d'autant plus que 

    son oncle Léonard Willermoz est prêtre et vicaire de l'église Saint- Nizier quartier de Lyon 

    qui est le cœur commercial de la ville .

    – Baignant dans une atmosphère mêlée de labeur et de piété ,les dons de J B Willermoz ne 

    tardent pas à se manifester .

    – Entrepreneur ,doué d'un rare talent organisateur .

    – Acharnement au travail

    – Se soucie précocement des questions religieuses , réelle familiarité avec les textes des Pères 

    de l'église ; son oncle le vicaire a vraisemblablement encourager non neveu à se conformer 

    aux exigences d'une vive religiosité catholique ???

    – Adolescent , il possède un substantiel bagage philosophique , patristique et théologique , 

    accédant avec une rapidité stupéfiante aux plus hautes responsabilités dans la société secrète 

    dont il allait devenir membre .

     

    L' entrée en Franc -maçonnerie

    – Son succès dans son activité commerciale signe sa réussite sociale.téléchargement.jpg

    – En 1754 à 24 ans , il s'installe définitivement à son compte maître fabricant ,lui donnant 

    ainsi l'introduction dans différents milieux aisés et cultivés de la capitale des Gaules .

    L'un de ces milieux , plutôt fermé et réservé , la Franc-maçonnerie va jouer un rôle considérable 

    dans sa vie ,.la Franc-maçonnerie attirant alors dans tous les salons du royaume une foule de 

    curieux .

    – Introduit en 1750 ,à 20 ans ,au sein d'une loge ,peut-être les « Les Amis Choisis « , le nom 

    nous reste inconnu d'après le témoignage de JB Willermoz .

    – Deux ans plus tard , à 22 ans ,il est nommé VM .Il s'attache alors à une idée puisée chez 

    Clément d'Alexandrie , à savoir que le christianisme est porteur d'une authentique initiation . 

    Il fera cette déclaration dans un courrier à Charles de Hesse en 1781 : »Je fus persuadé , dés 

    mon entrée dans l'Ordre que la Maçonnerie voilait des vérités rares et importantes et cette 

    opinion devint ma boussole ... »

     Un étonnant activisme initiatique

    -en 1753 ,à 23 ans , alors qu'il vient d'être élu VM dans la loge dans laquelle il avait reçu la 

     lumière , il fonde un nouvel atelier « La parfaite Amitié » une des loges les plus anciennes de 

     Lyon.

    – En 1756 une autre loge était fondée « L'amitié » reconnue par la Grande Loge en 1758 avec

     Jacques Grandon comme VM .

    – Le 10 mars 1760 ,Willermoz et Grandon constituent la loge « Les Vrais Amis »dont le VM 

    Jean Paganucci futur membre du Temple coen deLyon participera , 15 ans plus tard à la 

    rédaction des rituels de la « Réforme « 

    – Les Maîtres de la « Parfaite Amitié « l'Amitié » et les « Vrais Amis » créent en1760 un 

     « Comité des Loges de Lyon » ,intitulé Grande Loge des Maîtres Réguliers » dont JB W sera

     désigné Grand Maître à partir de 1761 , puis prendra le titre de Garde des sceaux et d'archiviste 

     à compter de 1763 , ce qui lui donnera d'accéder à un nombre considérable de documents 

     infiniment précieux pour parfaire sa connaissance des degrés et grades pratiqués à cette époque

     Hermétisme et légende templière 

    – JB Willermoz va alors se passionner pour les degrés hermétistes dont ceux de « Chevalier

    du Soleil »ou des « Adeptes » ,de « l'Aigle « , du « Pélican » , de « Saint - André »ou encore 

    « Maçons d'Heredon » que l'on regardait comme des grades suprêmes .

    – De 1761 à 1765 JB Willermoz s'oriente vers la recherche de ce qui lui apparaîtra comme 

    étant l'essence véritable de la Maçonnerie, son objectif caché et authentique : la quête du 

    secret de la Vérité voilée aux yeux des profanes.

    – JB Willermoz convainc Meunier de Précourt de lui révéler le degré de « Grand Inspecteur 

    Grand Elu »( ou Chevalier Kadosch). Il soupçonne une influences des thèses des Frères 

    allemands de la Rose + Croix dans ce rituel et le lien qui pouvait être établi entre la légende 

    du Temple et la recherche de la « Pierre Philosophale »

    – C'est ainsi qu'en 1765 est constitué un chapitre des « Chevaliers de l'Aigle noir Rose+Croix

    – Bien qu'ayant manifesté un fort intérêt pour tous ces grades aux noms imposants , il est 

    désabusé et las ,il reste convaincu que la Maçonnerie est détentrice d'un véritable secret , 

    mais malgré l'intensité de ses efforts , il sent qu'il n'est pas parvenu à le mettre à jour .

     Martinez de Pasqually et les Elus coens

     -Au printemps 1767 il se déplace à Paris et apprend par Bacon de la Chevalerie l'existence d'un PASQUALLY.jpg

     nouvel Ordre secret installé à Versailles sous le nom de « Tribunal Souverain », Ordre d'un 

     niveau supérieur à tout ce qu'il avait connu (travaux , cérémonies ,ect …) Le chef de cet Ordre

     est Martinez de Pasqually qui introduisait les candidats qui se présentaient à la porte de son 

     Temple dans une société avec pour titre étrange « Ordre des Chevaliers Maçons Elus coens 

     de l'Univers « . JB Willermoz est reçu par Martinez de Pasqually lui -même, qui fait que 

     cette première réception scellera l'union définitive .

    – Il découvre une doctrine originale et cohérente ( explications sur les sujets touchant à 

    l'origine, la condition temporelle et les lois auxquelles elle obéit et la destination ultime de 

    l'homme. 

    – JB Willermoz conservera toute sa vie un attachement au trésor spirituel légué par 

    Martinez de Pasqually

    – En mai 1768 , JB Willermoz est reçu Réau+Croix par son Substitut Universel , Bacon de 

    la Chevalerie.

     Les  Leçons de Lyon 

     -Le 5 mai 1772 ,Martinez de Pasqually quitte brusquement Bordeaux dans la nécessité de

     recueillir un héritage familial , s'embarque sur un navire en partance pour ST Domingue 

     aux Antilles ou il décédera deux années plus tard en septembre 1774.

    – Louis -Claude de Saint Martin, secrétaire de Martinez de Pasqually , désormais seul àL C _saint-martin.jpg

     bordeaux , se rend à Lyon sur une invitation de JBW et y reste jusqu'en avril 1776.

    – Avec JBW il organise la série des « Leçons « dites de Lyon , destinées à l'étude et 

    l'approfondissement de l'enseignement de Martinez de Pasqually 

    – Il va engager dans les Leçons de Lyon une relecture générale des enseignements 

    martinésiens à la lumière des vérités de la Révélation afin de rendre conforme la doctrine 

    de la « Réintégration « avec l'initiation chrétienne qu'il souhaitait réaliser de tous ses 

    vœux.

    3 maitres.png

     Des Elus coens à la Stricte Observance dite « Templière »

     -Désorienté par le départ de Martinez ,très inquiet par l'état de la Maçonnerie en FranceJ B W PORTRAIT.jpgORDRE DE CHEVALIERS.jpg

     consécutif au désordre généré par le conflit entre les grades écossais , demande un 

     rattachement formel à la Stricte Observance dite « Templière » par une lettre adressée au 

     Baron de Hund le 18 décembre1772.

     -JBW sera reçu Chevalier sous le nom d'Eques Baptista ab Eremo( Chevalier Baptiste du 

     Désert) ,son blason représentant un ermite portant une lance sur l'épaule et ayant pour 

     devise « Vox in déserto » ,avec douze autres membres de la loge nouvellement créée :

     « La Bienfaisance ».

    – JBW trouva dans la Stricte Observance une structure incomparable , plus stable que

     celle de l'Ordre des Élus coens. L'Ordre des Élus coens étant désorganisé , les rituels 

     toujours désespérément incomplets , les instructions inachevées ,les catéchismes manquants

     Le Régime Ecossais Rectifié 

     1- Le Convent des Gaules 

     Les décisions prises par Convent des Gaules sont à l'origine du rite ou plus exactementJB LE CONVENT.jpg

     du « Régime Écossais Rectifié « transformant en profondeur la Stricte Observance.

     Le Convent propose l'adoption du nom suivant « Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la 

     Cité Sainte « .

     Seront publiés deux textes essentiels le « Code Maçonnique des Loges réunies de France « 

     et le Code Général de la Cité Sainte « ,constituant une Maçonnerie symbolique fondée non

     plus sur trois grades mais sur quatre conduisant à un Ordre de Chevalerie dit « Ordre Intérieur » formé des Écuyers Novices , des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte , Ordre Intérieur

     auquel était adjoint une classe secrète dite « non ostensible « de Chevaliers Profes et Grands 

     Profes .

     Le vœu de JB Willermoz , dans sa volonté de réforme et de rectification de la Stricte 

     Observance ,fut donc d'instituer un Ordre capable de répondre à l'exigence secrète de l’Évangile

     d 'édifier une authentique Chevalerie Chrétienne se fixant pour objet non la conquête des

     biens temporels , d’où son rejet des rêves chimériques de certains souhaitant que soit réédifié

     dans sa puissance initiale l'Ordre du Temple , mais que les « Pauvres Chevaliers du Christ « 

     élèvent au contraire ,un nouvel édifice en leur cœur dédié à la Gloire de l' Éternel et consacré

     à l'adoration active du Père, édifice qui puisse échapper à la vindicte du temps et à la folie 

     hommes , en étant une demeure invisible , un Temple mystique , un Tabernacle sacré éclairé 

     par la prière , un autel pur entièrement habité par l'Esprit . « Esprit « qui est le seul guide ,

     l'instructeur et le bienveillant protecteur et la divine et sainte lumière de l'Ordre des Chevaliers

     Bienfaisants de la Cité Sainte.

     2- Le Convent de Wilhelmsbad

     Une règle en neuf articles fut écrite montrant bien le lien étroit entre la pensée de Martines RER WILLERMOZ.jpg

     et le nouveau Régime Écossais Rectifié, soit la concrétisation de son projet d'accomplir la 

    transformation de la nature même de la Maçonnerie écossaise regardée selon les critères de 

    Martinez de Pasqually comme « apocryphe » en une Maçonnerie « non apocryphe » cad détentrice 

    de la doctrine de la « Réintégration ».

     L'Héritage initiatique 

     Pendant la Terreur , dans la nuit du 24 août 1793 ,son dévouement fut exemplaire ,puisqu'il

     porta dans ses bras les malades menacés par l'incendie des hôpitaux ,organisant , quasi seul

     leur évacuation .

     Avec un rare courage ,il fit de vifs reproches aux chefs de Paris .Il sera arrêté trois fois ,sa

     mort est inévitable et imminente mais un soldat chargé de sa garde impressionné par son courage 

     et sa dignité déclarera « Citoyen tu m'as l'air d'un brave homme . Sauve-toi « .Willermoz

     se cacha pendant des jours et surtout réussira à sauver les précieuses archives secrètes du 

     collège métropolitain .

     Il épousera tardivement , à l'age de 66 ans une jeune femme de 24 ans Marie Pascal avec 

     laquelle il aura trois enfants qu'il perdra tous ..L' aînée une fille morte à sept jours , le deuxième

     un garçon à l'age de sept ans et sa dernière fille morte en naissant . Il écrira pour le garçon né en

     1805 et décédé en 1812 donc à l'age de sept ans une doctrine composée de neufs cahiers 

     intitulée « Instruction particulière et secrète à mon fils pour lui être communiqué lorsqu'il 

     aura atteint l'age de parfaite virilité , si alors il se montre digne de la recevoir « Ces neufs 

     cahiers seront écrits de 1795 à 1805 et assemblés en 1818.

     Quant à son épouse, elle disparaît dix jours après son troisième accouchement à l'age de trente

     six ans.

     

     JB Willermoz quittera cette terre le 29 mai 1824 , à l'age de 94 ans .

     Il nous reste un héritage considérable en provenance de JB Willermoz dont la plus belle  réalisation , conservée par l'histoire est bien évidemment le Rite Écossais Rectifié dispensateur

     de tant de « bienfaisantes « lumières aux « âmes de désir » , ceci sans interruption depuis la 

     disparition de son fondateur .

     

     Le Rite Écossais Rectifié eut l'ambition de réformer et de « rectifier » la Franc-maçonnerie

     afin de lui transmettre ces bienfaisantes lumières de la doctrine de la réintégration « christianisée

     qui éclaire d'une manière unique ce que fut l'homme à son origine , son état actuel et sa 

    destination future .

     Le principe du Rite Écossais Rectifié est intangible et catégorique : c'est l'Ordre et non 

     une structure obédientielle qui légitime et fonde la régularité des loges et de tout le système 

     initiatique … 

     Le Rite Écossais Rectifié travaille à la réédification du vrai Temple qui n'est point fait de

     mains d'homme.....

     Le but de JB Willermoz était clair : rétablir l'unité de la Maçonnerie sur un fondement 

    initiatique véritable .

     Le système pensé par JB Willermoz repose donc sur un Ordre de chevalerie qui ne fait pas 

     que « couronner » l'édifice du Rite Écossais Rectifié , il lui confère son essence , son esprit 

     et sa vie .

     En conclusion :

    – JB Willermoz fut un génial visionnaire , doublé d' un travailleur infatigable .Il a 

     écrit à Paris en 1806 à l'age de 76 ans : « Je sais que des Frères forts occupés de leurs 

     affaires personnelles ne peuvent pas y donner beaucoup de temps ; que tous n'ont pas 

     un caractère d'écriture propre à cette destination ; et que par conséquent il est des cas

     ou il faut accorder un temps plus long ; mais je sais aussi qu'en veillant un peu plus et

     se levant plus matin , au moins quelques jours de la semaine , on avance hautement.... »

     En effet , il a eu une idée très claire : il a agencé son système le Rite Écossais Rectifié

     dans l'unique but de rendre réelles et actives les potentialités et virtualités inscrites dans

     l'être même de l'homme .

     En habit d'architecte , il a agencé les matériaux pré- existants s'inscrivant dans la 

     tradition . Alors quels sont ces matériaux ?

     1 En premier lieu les usages maçonniques de l 'époque( puis du Rite Français)

        soit :

    - La Position des colonnes J et B attribuées aux Apprentis et aux compagnons

     -L 'emplacement des Surveillants

     -Les signes aux 3 grades

     -La marche en partant du pied droit 

     -Le port de l’épée en loge pour tous les frères et bien d'autres similitudes 

     2 En deuxième source ,les usages allemands empruntés à la Stricte Observance

     dite maçonnerie rectifiée ou réformée, système maçonnico- chevaleresque:

    Institué par Charles de Hund vers 1755 ; Ce sont pour l’essentiel ,des tableaux de loges relatifs aux 4

     grades , à ne pas confondre avec les tapis de loge , comme la colonne tronquée avec Adhucstat

     et la phrase « Sic Transit Gloria Mundi «  3 En Troisième source la doctrine martinésienne que Willermoz s'est approprié

     en la synthétisant avec la tradition chrétienne .

     JB Willermoz était profondément convaincu ( l'un des rares de son époque )que la Franc- 

     Maçonnerie est porteuse de Vérité .

     En Franc-maçonnerie il est sans cesse question de quête de la Vérité , du Temple de la

     Vérité ect ….mais quelle vérité ? JB Willermoz a la certitude que la vérité détenue et 

     véhiculée par la Franc-maçonnerie n'est pas constituée de vérités partielles ,fragmentaires

     circonstancielles donc changeantes , susceptibles d'être infiniment remises en question

     mais que c'est la Vérité immuable et absolue . Bref ,que la Franc-maçonnerie détient

     la signification de la condition humaine .

     Tel a été l'unique moteur de l'existence et de l’œuvre maçonnique de JB Willermoz :

     la quête inlassable et obstinée de la vérité durant prés de 20 ans par un homme d'ordre ,de

     régularité, de moralité , de décence (sa rigidité déplaisait à certains ). Puis la découverte 

     de la vérité et enfin la diffusion de la vérité par la constitution du Rite Écossais Rectifié .

     Il faut noter que Willermoz fut souvent dénigré , critiqué jusqu'à être qualifié de 

     « tâcheron mystique « ; car il atteignit une haute spiritualité et une largeur de vue peu 

     commune, comme l'a écrit Antoine Faivre en 1973 dans le livre « l’ésotérisme au 

     XVIII ° siècle « :

     « Il se montra doué autant pour la méditation et l'illumination intérieure que pour

     l'organisation ou l'administration . La révolution faillit être fatale à son œuvre , mais

     on le considère toujours comme l'un des plus grands personnages de l'histoire 

     maçonnique .