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SIECLE DE LA LUMIERE

  • Jean -Baptiste WILLERMOZ

     

    willermoz


    Un jeune « mystique »lyonnais

    – né à LYON le 1 juillet 1730 d'une famille d'origine franc -comtoise

    – son grand -père Claude – Pierre Willermoz est sculpteur sur bois à Saint – Claude

    – baptisé le 11 juillet 1730 en la paroisse de Saint – Nizier.

    – Suit jusqu'à 12 ans des études au collège de la Trinité chez les Pères Jésuites et acquiert 

     ainsi une écriture parfaite déliée , de solides bases ,et une excellente connaissance du latin et 

     des auteurs anciens.

    – devient « fabricant d'étoffes et d'argent » comme son père et « commissionnaire en soi 

    ries »

    – de famille très catholique, un rien austère , assidue aux offices religieux, d'autant plus que 

    son oncle Léonard Willermoz est prêtre et vicaire de l'église Saint- Nizier quartier de Lyon 

    qui est le cœur commercial de la ville .

    – Baignant dans une atmosphère mêlée de labeur et de piété ,les dons de J B Willermoz ne 

    tardent pas à se manifester .

    – Entrepreneur ,doué d'un rare talent organisateur .

    – Acharnement au travail

    – Se soucie précocement des questions religieuses , réelle familiarité avec les textes des Pères 

    de l'église ; son oncle le vicaire a vraisemblablement encourager non neveu à se conformer 

    aux exigences d'une vive religiosité catholique ???

    – Adolescent , il possède un substantiel bagage philosophique , patristique et théologique , 

    accédant avec une rapidité stupéfiante aux plus hautes responsabilités dans la société secrète 

    dont il allait devenir membre .

     

    L' entrée en Franc -maçonnerie

    – Son succès dans son activité commerciale signe sa réussite sociale.téléchargement.jpg

    – En 1754 à 24 ans , il s'installe définitivement à son compte maître fabricant ,lui donnant 

    ainsi l'introduction dans différents milieux aisés et cultivés de la capitale des Gaules .

    L'un de ces milieux , plutôt fermé et réservé , la Franc-maçonnerie va jouer un rôle considérable 

    dans sa vie ,.la Franc-maçonnerie attirant alors dans tous les salons du royaume une foule de 

    curieux .

    – Introduit en 1750 ,à 20 ans ,au sein d'une loge ,peut-être les « Les Amis Choisis « , le nom 

    nous reste inconnu d'après le témoignage de JB Willermoz .

    – Deux ans plus tard , à 22 ans ,il est nommé VM .Il s'attache alors à une idée puisée chez 

    Clément d'Alexandrie , à savoir que le christianisme est porteur d'une authentique initiation . 

    Il fera cette déclaration dans un courrier à Charles de Hesse en 1781 : »Je fus persuadé , dés 

    mon entrée dans l'Ordre que la Maçonnerie voilait des vérités rares et importantes et cette 

    opinion devint ma boussole ... »

     Un étonnant activisme initiatique

    -en 1753 ,à 23 ans , alors qu'il vient d'être élu VM dans la loge dans laquelle il avait reçu la 

     lumière , il fonde un nouvel atelier « La parfaite Amitié » une des loges les plus anciennes de 

     Lyon.

    – En 1756 une autre loge était fondée « L'amitié » reconnue par la Grande Loge en 1758 avec

     Jacques Grandon comme VM .

    – Le 10 mars 1760 ,Willermoz et Grandon constituent la loge « Les Vrais Amis »dont le VM 

    Jean Paganucci futur membre du Temple coen deLyon participera , 15 ans plus tard à la 

    rédaction des rituels de la « Réforme « 

    – Les Maîtres de la « Parfaite Amitié « l'Amitié » et les « Vrais Amis » créent en1760 un 

     « Comité des Loges de Lyon » ,intitulé Grande Loge des Maîtres Réguliers » dont JB W sera

     désigné Grand Maître à partir de 1761 , puis prendra le titre de Garde des sceaux et d'archiviste 

     à compter de 1763 , ce qui lui donnera d'accéder à un nombre considérable de documents 

     infiniment précieux pour parfaire sa connaissance des degrés et grades pratiqués à cette époque

     Hermétisme et légende templière 

    – JB Willermoz va alors se passionner pour les degrés hermétistes dont ceux de « Chevalier

    du Soleil »ou des « Adeptes » ,de « l'Aigle « , du « Pélican » , de « Saint - André »ou encore 

    « Maçons d'Heredon » que l'on regardait comme des grades suprêmes .

    – De 1761 à 1765 JB Willermoz s'oriente vers la recherche de ce qui lui apparaîtra comme 

    étant l'essence véritable de la Maçonnerie, son objectif caché et authentique : la quête du 

    secret de la Vérité voilée aux yeux des profanes.

    – JB Willermoz convainc Meunier de Précourt de lui révéler le degré de « Grand Inspecteur 

    Grand Elu »( ou Chevalier Kadosch). Il soupçonne une influences des thèses des Frères 

    allemands de la Rose + Croix dans ce rituel et le lien qui pouvait être établi entre la légende 

    du Temple et la recherche de la « Pierre Philosophale »

    – C'est ainsi qu'en 1765 est constitué un chapitre des « Chevaliers de l'Aigle noir Rose+Croix

    – Bien qu'ayant manifesté un fort intérêt pour tous ces grades aux noms imposants , il est 

    désabusé et las ,il reste convaincu que la Maçonnerie est détentrice d'un véritable secret , 

    mais malgré l'intensité de ses efforts , il sent qu'il n'est pas parvenu à le mettre à jour .

     Martinez de Pasqually et les Elus coens

     -Au printemps 1767 il se déplace à Paris et apprend par Bacon de la Chevalerie l'existence d'un PASQUALLY.jpg

     nouvel Ordre secret installé à Versailles sous le nom de « Tribunal Souverain », Ordre d'un 

     niveau supérieur à tout ce qu'il avait connu (travaux , cérémonies ,ect …) Le chef de cet Ordre

     est Martinez de Pasqually qui introduisait les candidats qui se présentaient à la porte de son 

     Temple dans une société avec pour titre étrange « Ordre des Chevaliers Maçons Elus coens 

     de l'Univers « . JB Willermoz est reçu par Martinez de Pasqually lui -même, qui fait que 

     cette première réception scellera l'union définitive .

    – Il découvre une doctrine originale et cohérente ( explications sur les sujets touchant à 

    l'origine, la condition temporelle et les lois auxquelles elle obéit et la destination ultime de 

    l'homme. 

    – JB Willermoz conservera toute sa vie un attachement au trésor spirituel légué par 

    Martinez de Pasqually

    – En mai 1768 , JB Willermoz est reçu Réau+Croix par son Substitut Universel , Bacon de 

    la Chevalerie.

     Les  Leçons de Lyon 

     -Le 5 mai 1772 ,Martinez de Pasqually quitte brusquement Bordeaux dans la nécessité de

     recueillir un héritage familial , s'embarque sur un navire en partance pour ST Domingue 

     aux Antilles ou il décédera deux années plus tard en septembre 1774.

    – Louis -Claude de Saint Martin, secrétaire de Martinez de Pasqually , désormais seul àL C _saint-martin.jpg

     bordeaux , se rend à Lyon sur une invitation de JBW et y reste jusqu'en avril 1776.

    – Avec JBW il organise la série des « Leçons « dites de Lyon , destinées à l'étude et 

    l'approfondissement de l'enseignement de Martinez de Pasqually 

    – Il va engager dans les Leçons de Lyon une relecture générale des enseignements 

    martinésiens à la lumière des vérités de la Révélation afin de rendre conforme la doctrine 

    de la « Réintégration « avec l'initiation chrétienne qu'il souhaitait réaliser de tous ses 

    vœux.

    3 maitres.png

     Des Elus coens à la Stricte Observance dite « Templière »

     -Désorienté par le départ de Martinez ,très inquiet par l'état de la Maçonnerie en FranceJ B W PORTRAIT.jpgORDRE DE CHEVALIERS.jpg

     consécutif au désordre généré par le conflit entre les grades écossais , demande un 

     rattachement formel à la Stricte Observance dite « Templière » par une lettre adressée au 

     Baron de Hund le 18 décembre1772.

     -JBW sera reçu Chevalier sous le nom d'Eques Baptista ab Eremo( Chevalier Baptiste du 

     Désert) ,son blason représentant un ermite portant une lance sur l'épaule et ayant pour 

     devise « Vox in déserto » ,avec douze autres membres de la loge nouvellement créée :

     « La Bienfaisance ».

    – JBW trouva dans la Stricte Observance une structure incomparable , plus stable que

     celle de l'Ordre des Élus coens. L'Ordre des Élus coens étant désorganisé , les rituels 

     toujours désespérément incomplets , les instructions inachevées ,les catéchismes manquants

     Le Régime Ecossais Rectifié 

     1- Le Convent des Gaules 

     Les décisions prises par Convent des Gaules sont à l'origine du rite ou plus exactementJB LE CONVENT.jpg

     du « Régime Écossais Rectifié « transformant en profondeur la Stricte Observance.

     Le Convent propose l'adoption du nom suivant « Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la 

     Cité Sainte « .

     Seront publiés deux textes essentiels le « Code Maçonnique des Loges réunies de France « 

     et le Code Général de la Cité Sainte « ,constituant une Maçonnerie symbolique fondée non

     plus sur trois grades mais sur quatre conduisant à un Ordre de Chevalerie dit « Ordre Intérieur » formé des Écuyers Novices , des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte , Ordre Intérieur

     auquel était adjoint une classe secrète dite « non ostensible « de Chevaliers Profes et Grands 

     Profes .

     Le vœu de JB Willermoz , dans sa volonté de réforme et de rectification de la Stricte 

     Observance ,fut donc d'instituer un Ordre capable de répondre à l'exigence secrète de l’Évangile

     d 'édifier une authentique Chevalerie Chrétienne se fixant pour objet non la conquête des

     biens temporels , d’où son rejet des rêves chimériques de certains souhaitant que soit réédifié

     dans sa puissance initiale l'Ordre du Temple , mais que les « Pauvres Chevaliers du Christ « 

     élèvent au contraire ,un nouvel édifice en leur cœur dédié à la Gloire de l' Éternel et consacré

     à l'adoration active du Père, édifice qui puisse échapper à la vindicte du temps et à la folie 

     hommes , en étant une demeure invisible , un Temple mystique , un Tabernacle sacré éclairé 

     par la prière , un autel pur entièrement habité par l'Esprit . « Esprit « qui est le seul guide ,

     l'instructeur et le bienveillant protecteur et la divine et sainte lumière de l'Ordre des Chevaliers

     Bienfaisants de la Cité Sainte.

     2- Le Convent de Wilhelmsbad

     Une règle en neuf articles fut écrite montrant bien le lien étroit entre la pensée de Martines RER WILLERMOZ.jpg

     et le nouveau Régime Écossais Rectifié, soit la concrétisation de son projet d'accomplir la 

    transformation de la nature même de la Maçonnerie écossaise regardée selon les critères de 

    Martinez de Pasqually comme « apocryphe » en une Maçonnerie « non apocryphe » cad détentrice 

    de la doctrine de la « Réintégration ».

     L'Héritage initiatique 

     Pendant la Terreur , dans la nuit du 24 août 1793 ,son dévouement fut exemplaire ,puisqu'il

     porta dans ses bras les malades menacés par l'incendie des hôpitaux ,organisant , quasi seul

     leur évacuation .

     Avec un rare courage ,il fit de vifs reproches aux chefs de Paris .Il sera arrêté trois fois ,sa

     mort est inévitable et imminente mais un soldat chargé de sa garde impressionné par son courage 

     et sa dignité déclarera « Citoyen tu m'as l'air d'un brave homme . Sauve-toi « .Willermoz

     se cacha pendant des jours et surtout réussira à sauver les précieuses archives secrètes du 

     collège métropolitain .

     Il épousera tardivement , à l'age de 66 ans une jeune femme de 24 ans Marie Pascal avec 

     laquelle il aura trois enfants qu'il perdra tous ..L' aînée une fille morte à sept jours , le deuxième

     un garçon à l'age de sept ans et sa dernière fille morte en naissant . Il écrira pour le garçon né en

     1805 et décédé en 1812 donc à l'age de sept ans une doctrine composée de neufs cahiers 

     intitulée « Instruction particulière et secrète à mon fils pour lui être communiqué lorsqu'il 

     aura atteint l'age de parfaite virilité , si alors il se montre digne de la recevoir « Ces neufs 

     cahiers seront écrits de 1795 à 1805 et assemblés en 1818.

     Quant à son épouse, elle disparaît dix jours après son troisième accouchement à l'age de trente

     six ans.

     

     JB Willermoz quittera cette terre le 29 mai 1824 , à l'age de 94 ans .

     Il nous reste un héritage considérable en provenance de JB Willermoz dont la plus belle  réalisation , conservée par l'histoire est bien évidemment le Rite Écossais Rectifié dispensateur

     de tant de « bienfaisantes « lumières aux « âmes de désir » , ceci sans interruption depuis la 

     disparition de son fondateur .

     

     Le Rite Écossais Rectifié eut l'ambition de réformer et de « rectifier » la Franc-maçonnerie

     afin de lui transmettre ces bienfaisantes lumières de la doctrine de la réintégration « christianisée

     qui éclaire d'une manière unique ce que fut l'homme à son origine , son état actuel et sa 

    destination future .

     Le principe du Rite Écossais Rectifié est intangible et catégorique : c'est l'Ordre et non 

     une structure obédientielle qui légitime et fonde la régularité des loges et de tout le système 

     initiatique … 

     Le Rite Écossais Rectifié travaille à la réédification du vrai Temple qui n'est point fait de

     mains d'homme.....

     Le but de JB Willermoz était clair : rétablir l'unité de la Maçonnerie sur un fondement 

    initiatique véritable .

     Le système pensé par JB Willermoz repose donc sur un Ordre de chevalerie qui ne fait pas 

     que « couronner » l'édifice du Rite Écossais Rectifié , il lui confère son essence , son esprit 

     et sa vie .

     En conclusion :

    – JB Willermoz fut un génial visionnaire , doublé d' un travailleur infatigable .Il a 

     écrit à Paris en 1806 à l'age de 76 ans : « Je sais que des Frères forts occupés de leurs 

     affaires personnelles ne peuvent pas y donner beaucoup de temps ; que tous n'ont pas 

     un caractère d'écriture propre à cette destination ; et que par conséquent il est des cas

     ou il faut accorder un temps plus long ; mais je sais aussi qu'en veillant un peu plus et

     se levant plus matin , au moins quelques jours de la semaine , on avance hautement.... »

     En effet , il a eu une idée très claire : il a agencé son système le Rite Écossais Rectifié

     dans l'unique but de rendre réelles et actives les potentialités et virtualités inscrites dans

     l'être même de l'homme .

     En habit d'architecte , il a agencé les matériaux pré- existants s'inscrivant dans la 

     tradition . Alors quels sont ces matériaux ?

     1 En premier lieu les usages maçonniques de l 'époque( puis du Rite Français)

        soit :

    - La Position des colonnes J et B attribuées aux Apprentis et aux compagnons

     -L 'emplacement des Surveillants

     -Les signes aux 3 grades

     -La marche en partant du pied droit 

     -Le port de l’épée en loge pour tous les frères et bien d'autres similitudes 

     2 En deuxième source ,les usages allemands empruntés à la Stricte Observance

     dite maçonnerie rectifiée ou réformée, système maçonnico- chevaleresque:

    Institué par Charles de Hund vers 1755 ; Ce sont pour l’essentiel ,des tableaux de loges relatifs aux 4

     grades , à ne pas confondre avec les tapis de loge , comme la colonne tronquée avec Adhucstat

     et la phrase « Sic Transit Gloria Mundi «  3 En Troisième source la doctrine martinésienne que Willermoz s'est approprié

     en la synthétisant avec la tradition chrétienne .

     JB Willermoz était profondément convaincu ( l'un des rares de son époque )que la Franc- 

     Maçonnerie est porteuse de Vérité .

     En Franc-maçonnerie il est sans cesse question de quête de la Vérité , du Temple de la

     Vérité ect ….mais quelle vérité ? JB Willermoz a la certitude que la vérité détenue et 

     véhiculée par la Franc-maçonnerie n'est pas constituée de vérités partielles ,fragmentaires

     circonstancielles donc changeantes , susceptibles d'être infiniment remises en question

     mais que c'est la Vérité immuable et absolue . Bref ,que la Franc-maçonnerie détient

     la signification de la condition humaine .

     Tel a été l'unique moteur de l'existence et de l’œuvre maçonnique de JB Willermoz :

     la quête inlassable et obstinée de la vérité durant prés de 20 ans par un homme d'ordre ,de

     régularité, de moralité , de décence (sa rigidité déplaisait à certains ). Puis la découverte 

     de la vérité et enfin la diffusion de la vérité par la constitution du Rite Écossais Rectifié .

     Il faut noter que Willermoz fut souvent dénigré , critiqué jusqu'à être qualifié de 

     « tâcheron mystique « ; car il atteignit une haute spiritualité et une largeur de vue peu 

     commune, comme l'a écrit Antoine Faivre en 1973 dans le livre « l’ésotérisme au 

     XVIII ° siècle « :

     « Il se montra doué autant pour la méditation et l'illumination intérieure que pour

     l'organisation ou l'administration . La révolution faillit être fatale à son œuvre , mais

     on le considère toujours comme l'un des plus grands personnages de l'histoire 

     maçonnique . 

     

     

     

     

     

  • Le traité de la réintégration des êtres dans leur première propriété, vertu et puissance spirituelle divine dicté par Martinès de Pasqually, rédigé par Louis-Claude de Saint Martin


     




    Proposé par I.O. Eq. Justitia Salutare

     


     

    Introduction :

     

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    Le Traité sur la réintégration, écrit à la veille de la révolution française, constitue un des fondements du RER et du martinisme. Écrit à la manière d’un midrach judéo-chrétien, il pose un regard ésotérique sur les grands épisodes rapportés par la Bible : la création de l’univers, l’exil d’Adam loin du Paradis, Moïse, le Christ… Il témoigne de la nécessité d'un retour vers le divin : la réintégration, dont il s’efforce de présenter les étapes à travers l’histoire de l'humanité. On peut dire que le Traité de Martinès de Pasqually est l’un des textes fondamentaux de l'ésotérisme occidental, et plus particulièrement de l’illuminisme et de la théurgie.

     

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    Tous les êtres proviennent de Dieu, nous dit Martinès de Pasqually : directement, les esprits ; par le ministère des anges, les corps matériels. La matière manque donc de réalité, quoiqu'elle se prête, dans l'état présent du monde, aussi bien à un bon qu'à un mauvais usage ; mais le lieu normal des esprits est la cour divine. Or, maints esprits, dont l'homme originel, se sont laissés aveugler par la gloire de leurs dons divins, au point d'en vouloir oublier la gloire de Dieu. À chaque homme, à certains particulièrement, d'opérer, en compagnie des anges fidèles, avec la grâce de Dieu et selon ses instructions, afin d'être réconciliés et d'aider à la réconciliation du genre humain. En fin de compte, la matière éclatera dans le néant, et tous les esprits seront réintégrés.

     

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    silouhette pasqually jpeg.jpg 

     


     


     


     


     


     

    Problématique :

     

     

     

    Comment cette réconciliation et cette réintégration sont-elles devenues nécessaires ?

     

    Un très rare maître d'initiation, Martinès de Pasqually, répond:

     

     Une science la développe et l'applique, autour de ce mot clef: la réintégration. Science de l'homme assurément, et qui comble seule notre plus haut désir. Elle est science divine, en effet, et l'homme est homme-Dieu. Où étudier cette science aux techniques efficaces, avant de maîtriser son objet, sinon dans le Traité sur la réintégration?traite.jpg

     

     Martinès de Pasqually remettra cet ouvrage aux Réaux –Croix dernier Grade des Elus Cohens maçons de l’univers ,constitués selon ses Statuts généraux de 1767 .

     

     Cet unique ouvrage de Martinès de Pasqually reste malheureusement inachevé , il nous appartient peut-être de  poursuivre cette oeuvre avec les moyens et les éclairages qui sont les nôtres aujourd’hui !

     

     Cette Doctrine, cet enseignement, Martines le dispensa dans son école, oralement et au moyen des instructions des différents grades.

     

     

     

     

     

    manuscrit traité.jpg

     

     

     

    Ordre Des Elus Coëns Maçons de l’Univers : a qui a été dispensé la doctrine de la réintégration

     

     

     

    L'Ordre était constitué des grades suivants, eux-mêmes souvent répartis en sept classes :

     

           -Apprenti, compagnon, maître (1ère classe) ;

     

           -Maître élu (2e classe) ;

     

           -Apprenti coën, compagnon coën, maître coën (3e classe);logo sphinx.jpg

     

           -Grand architecte (4e classe) ;

     

           -Chevalier d'orient (5e classe) ;

     

           -Commandeur d'orient (6e classe) ;

     

            -Réau-croix (7e classe) .seau reaux croi.jpg

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

    Le Traité :

     

     

     

    De toute éternité, avant le temps comme le précise Martinès : Dieu engendre des êtres.

     

     Il émane pour sa propre gloire des esprits libres qui composent sa cour, ou Diapositive7.JPGimmensité divine.

     

     Certains de ces êtres spirituels vont se rebeller  contre le Créateur, et leur faute spirituelle contamine même les   esprits demeurés fidèles à l'Eternel.

     

     Dieu va devoir donc protéger ces derniers, punir les esprits infidèles, mais leur permettre tout de même de   retrouver leur état originel , perdu.

     

    ange2.jpgIl les chasse de sa cour Divine, pour les enfermer dans l’univers matériel qu’il créé à cet effet .

     

    Les mauvais esprits  ayant souillé les anges fidèles , Dieu émane un gardien, également éducateur, à son image et à sa ressemblance, il s’agit d’une nouvelle classe d’esprits, supérieurs aux premiers car non souillés, c’est l’homme .

     

    Puis Dieu détache de cette nouvelle classe un esprit particulier qui aura pour mission de veiller sur les démons, et d'aider à leur réintégration: c'est Adam, l'homme-Dieu de l'univers.

     

    Mais l’orgueil s’empare d’Adam qui pêche à son tour, après que le prince des esprits déchus lui ait suggéré d'engendrer seul une autre créature, qui dépendrait de lui, comme lui-même dépendait de Dieu.

     

     C’est un échec : Eve, engendrée par Adam, sera une créature pourvue d'un corps ténébreux.

     

      Logiquement Adam se verra lui aussi affligé d'un corps semblable.

     

     Ce sera la seconde chute : Adam, emprisonné  dans la matière, va entrer dans le monde et perdra le contact direct avec l’Eternel.

     

     Il est évident que cet état le prive de ses pouvoirs initiaux, il est obligé d’envisager la mise en pratique d’un culte pour pouvoir retrouver sa grandeur initiale.

     

    Dès lors, selon Martinès, Adam, et ses descendants dont nous sommes, ne seront plus capables d'opérations purement spirituelles, mais seulement d'actions « spirituelles temporelles ».

     

     D'où la théurgie cérémonielle, spirituelle et temporelle, avec certes de elu co.jpggrandes, belles et efficaces prières, mais aussi avec des rites qui impliquent noms, gestes, parfums, cercles et symboles.

     

     Ces opérations de magie divine, selon Martinès, devront permettre à l'homme repenti d'obtenir le pardon de   Dieu, et de recouvrer provisoirement les pouvoirs dont l'Eternel avait investi Adam.

     

     L'homme peut  alors entrer en rapport avec les êtres spirituels, les anges demeurés fidèles à Dieu, dont il lui   faut requérir l'assistance en vue d'exorciser les démons et de les réintégrer, ainsi qu'Adam en avait reçu la  primitive mission.

     

     

     

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    Conséquences applicatives du Traité : La théurgie

     

    temple coen.jpg

     

    L’élu Cohen  a donc le droit et le devoir de célébrer le culte primitif. Mais cette pratique théurgique,   exige une véritable consécration à la fonction sacerdotale, puisque les coëns sont bien, selon Martines, de véritables prêtres de l'Eternel.

     

     D’ailleurs pour Papus, le martinésisme consiste «en l'acquisition, par la pureté corporelle, animique et spirituelle des pouvoirs qui permettent à l'homme d'entrer en relations avec les êtres invisibles, ceux que les églises appellent les anges, et de parvenir ainsi, non seulement à la réintégration personnelle de l'opérateur, mais encore à celle de tous ses disciples de bonne volonté”.

     

    Le terme ‘théurgie’ nous vient du grec théos, Dieu, et ergon, ouvrage.cardiac.jpg

     

    Il signifie  opération divine, il paraît avoir été introduit dans le vocabulaire philosophique et théologique par les Alexandrins qui pensaient que les  humains pouvaient se mettre effectivement en relation avec la divinité ou, plus généralement, avec les puissances surnaturelles  .

     

    Chez les Coëns , la Théurgie est issue du changement des lois cérémoniales d’opération, que la chute d’Adam nécessita.

     

    Le théurge s’imposera une hygiène de corps , d’âme et d’esprit rigoureuse .

     

    “Vous ne mangerez plus, de votre vie Durant , du sang de pas une espèce d’animaux…vous jeunerez soigneusement les temps qui vous seront ordonnés”

     

    Le théurge devra bien entendu prier plusieurs fois par jour, à six heures du matin ,à midi, à six heures du soir et à minuit. Etc…

     

    Ces règles strictes permettaient donc aux élus coëns de pratiquer des opérations visant à entrer en contact avec des entités, cette méthode nommée  externe , ne satisfaisait pas pleinement Louis Claude de Saint Martin, qui s’oriente plus volontiers vers une méthode visant à solliciter l”interne”, c’est à dire à entrer en communion avec Dieu par la prière sans utilisation d’intermédiaires :” Nous avons toujours l’autel avec nous qui est notre Coeur, le Sacrificateur qui est notre parole et le Sacrifice qui est notre Corps” (leçon de lyon n.76 SM)

     

     

     

    Quelle influence le Traité a-t-il eu sur le RER ? :

     

     

     

    Willermoz a confié au Rite écossais rectifié la doctrine des élus coëns, mais il

     

    logo elus co.jpg

     

    n'y a pas transmis la pratique théurgique. Et s'il est vrai que beaucoup de coëns se sont retrouvés dans l'Ordre des chevaliers bienfaisants de la Cité sainte, aucun n'y a rien révélé de la théurgie cérémonielle, ni même de l'existence de cette théurgie elle- même.

     

     

     

     

     

    La doctrine de la réintégration a donc été exposée dans le RER, sous une forme symbolique dans les premiers grades, puis de plus en plus clairement dans l'Ordre intérieur, et enfin d'une manière complète, quoique résumée, dans la double classe secrète qui coiffe le régime.

     

     « Que demeure-t-il du mouvement lancé par Martines de Pasqually, et où peut-on retrouver une filiation ? rituelle indiscutable, ininterrompue? »

     

    A cette question Robert Ambelain répondait:  « déjà en 1948, au sein du Régime Ecossais Rectifié !…. »

     

    Et de s'en expliquer: «En effet, nous avons soigneusement étudié les divers Rituels et Instructions tant de ses Loges de Saint-Jean que des Loges de Saint-André ou de son Ordre Intérieur. Tout y est indiscutablement marqué du sceau martinèsiste. On peut comparer les instructions des divers degrés des Elus-Cohen [...] avec celles figurant dans le "Rituel des Loges Ecossaises Rectifiées". La volonté très nette d'une perpétuation théorique des enseignement du Maître s'y avère indiscutable »

     

    A son tour, Robert Amadou confirme :

     

    Le rituel du premier grade, celui d'apprenti, contient quelques allusions à la réintégration, à peine intelligibles pour le récipiendaire. A l'autre extrémité, l'instruction secrète de la grande profession résume (sans le dire) le Traité de la réintégration. Entre le début et la fin, les références sont, à chaque degré, plus nombreuses et plus claires, et chaque rituel  annonce que l'on en saura davantage à la prochaine étape »

     

     

     

    signature pasqually.jpg

     

    Essai de synthèse :

     

     

     

    L’étude de la doctrine du Régime Ecossais Rectifié , et surtout sa mise en pratique , procure des bienfaits certains.

     

     La recherche de cette communion , de cette rencontre avec le Divin est personnelle, elle relève de l’intime .

     

     Chacun d’entre nous peut trouver à travers la théurgie pratiquée dans un cadre précis, ou bien la pratique de l’Oraison , ou prière interne, un moyen de se relier à l’essence , à cette source unique de tout bien et de toute perfection .

     

    sol phi inc.jpgLouis-Claude de Sant Martin trouvait ces méthodes ‘dangereuses’ , il interrogeait son maître Martines “Maître a-t-on besoin de tout cela pour prier le bon Dieu ? Alors que Martinès s’affairait  pour installer son Temple Coën , il lui répondait que le travail intérieur n’était pas suffisant et que depuis la chute, la théurgie cérémonielle était devenue indispensable.  “Il faut bien faire avec ce que l’on a !”

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Conclusion :

     

     

     

    Cette doctrine , qui est au centre des réflexions de notre Cercle d’étude nous traite.jpgprépare à retourner au sein de l’unité, de l’un primordial, non pas dans un but étroitement personnel de “divinisation” individuelle, mais de ‘réintégration universelle” de la totalité des mondes et des êtres, visibles et invisibles, dans l’unité divine, ce qui est bien autre chose.

     

    Je terminerai en citant Saint Martin encore une fois, qui nous confirme que cet enseignement  n’est rien        d’autre que le meilleur moyen d’appréhender  le mystère contenu dans le christianisme primitif :

     

    « Le christianisme est le complément du sacerdoce de Melchisédec ; il est l'âme de l'Evangile ; c'est lui qui fait MINISTER H ES.jpgcirculer dans cet évangile toutes les eaux vives dont les nations ont besoin pour se désaltérer. (...) le christianisme nous montre Dieu à découvert au sein de notre être, sans le secours des formes et des formules. (...) le christianisme ne peut être composé que de la race sainte et sacerdotale qui est l'homme primitif, ou de la vraie race sacerdotale. »

     

    (Le Ministère de l'homme-esprit, 3e partie, « De la Parole ».)

     

    Post- scriptum 

     

     méthode pour lire le traité :

     

     

     

            Lettre du 25 mars 1822 de Jean-Baptiste Willermoz à Jean de Türkheim,

     

    lettre turkeim.jpg

     

     

  • LE CONTEXTE HISTORIQUE DANS LEQUEL EST NE LE RER

     

    Chronologie:  XVIIIe Siècle

    1701:

     Début de la Guerre de la succession d’Espagne (1701-1713). Quand le roi d’Espagne (qui possède aussi Milan, Naples, une partie des Pays-Bas et des colonies du Nouveau Monde) meurt sans enfant, les héritiers les plus direct se trouvent être le fils de Louis XIV ou bien le second fils de l’empereur d’Autriche. C’est le petit fils de Louis XIV, Philippe d’Anjou, qui devient Philippe V d’Espagne, mais la France se trouve aux prises avec l’Autriche et l’Angleterre qui craignent une « surpuissance » française. La Traité d’Utrecht (1713-1715) mettra fin à la guerre: Philippe reste roi d’Espagne et garde ses colonies, mais doit renoncer ses droits à la succession de France. La guerre empire une situation financière désastreuse en France (mauvaise récoltes et famine en 1709).

    1715:

    Mort de Louis XIV. La monarchie, en apparence si solide, n’est pas loin de la crise dynastique. Le fils du roi, le Grand Dauphin étant mort de maladie en 1711, ainsi que son fils et premier petit-fils en 1712. L’héritier direct du Roi-Soleil est donc le dernier fils du duc de Bourgogne, l’arrière petit fils du roi né en 1710, le futur Louis XV. Le neveu de Louis XIV, Philippe d’Orléans, assurera la régence pendant sa minorité.


    1715-1723:

    Régence de Philippe d’Orléans. A l’atmosphère solennelle et dévote qui entourait le vieux roi succède vite une ambiance nouvelle où la gaieté et les audaces abondent. La haute société accueil avec ferveur le nouveau style « rocaille » et multiplie les bals, les fêtes. La situation financière du royaume reste cependant désastreuse. Le Régent soutient l’expérience audacieuse d’un Ecossais, John Law. Selon le « système » de Law, l’augmentation de la masse monétaire produira une hausse d’activité commerciale et l’extinction progressive de la dette publique. Law introduit du papier-monnaie (1716) et crée une banque privée qui deviendra Banque Royale (1718), dont le principal investissement est la Compagnie du Missippi. Les actions montent en flèche et tombent aussitôt. Des fortunes sont créées, mais beaucoup d’autres sont détruites. Ruiné, Law fuit à Bruxelles (1720), et le Régent perd beaucoup de sa crédibilité. Il meurt brusquement en décembre 1723.

    1721:

    Fin de la peste de Marseille.  la première loge maçonnique de source anglaise a été fondée   « l'Amitié et Fraternité » à Dunkerque.

     

    1723-1774:

    Règne personnel de Louis XV. C’est un homme très privé qui supporte mal l’étiquette de la Cour. Il aime le café, les discussions entre intimes, les oiseaux et un gros chat angora. Sa femme, la reine Marie Leszcynska, lui donne 10 enfants auxquels il est dévoué, mais sa grande confidente restera sa maîtresse, Madame de Pompadour, grande patronne des arts et protectrice de l’Encyclopédie. Son règne se caractérise par des problèmes fiscaux et politiques et par des tentatives de réforme sporadique. En politique étrangère, la rivalité avec l’Angleterre mènera à la Guerre de Sept Ans. A l’intérieur de la France, l’opinion publique subit l’influence des critiques des philosophes contre un pouvoir « arbitraire. » En somme, pourtant, la France connaîtra une hausse du niveau de vie (essor de l’alphabétisation, disparition des famines). La langue, l’art, et le goût français sont l’objet de l’admiration de toute l’Europe.

    1728:

    les francs-maçons français décident de reconnaître comme « grand maître des francs-maçons en France », Philippe, Duc de Wharton

    1734:

    Voltaire, Lettres philosophiques. Voltaire prône les avantages de la vie politique et culturelle anglaise (monarchie constitutionnelle, tolérance religieuse, noblesse commerçante).

     1736:

    Le chevalier de Ramsay prononce un discours développant l'idée d'une origine chevaleresque de la franc-maçonnerie.

    1751:

    Publication du premier tome de L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

    1755:

    Tremblement de terre à Lisbonne. Le désastre provoquera un débat dans toute l’Europe sur la providence divine et inspirera en partie le conte Candide de Voltaire (1759).

              Rousseau, Discours sur les origines de l’inégalité.

    1756-1763:

    La France doit céder à l’Angleterre presque toutes ses colonies : le Sénégal, le Canada, la rive gauche du Mississippi. La France conserve les Antilles et ses ports en Inde.

    1757:

    Tentative d’assassinat de Louis XV par Damiens. Le supplice public de Damiens par écartèlement deviendra un symbole du pouvoir brutal de la monarchie absolue.

    1758:

    Condamnation de l’Encyclopédie pour irréligion. Le mouvement « antiphilosophique » atteint somme maximum. Avec l’appui de Madame de Pompadour et quelques ministres éclairés, Diderot réussira à publier les derniers tomes sous « privilège tacite » ou permission non-officielle. (La publication s’achèvera en 1772.)

    1761:

    Rousseau, La Nouvelle Héloïse. Roman de sentiment, étude psychologique, et vision sociale, ce sera le best-seller de l’époque.

    1762:

    Rousseau, Emile ou l’éducation ; Du contrat social.

    1773:

    « LA GRANDE LOGE DE FRANCE » devient « le Grand Orient de France », qui regroupe quelque 600 loges

    1774-1792:

    Règne de Louis XVI. Le fils de Louis XV hérite d’un royaume politiquement affaibli. Il renvoi les ministres réformateurs mis en place par son père ; ses propres tentatives de réforme échoueront devant une opposition hétéroclite. Deux tendances antagonistes se dessinent, entre lesquelles le roi hésitera sans cesse : d’un côté les philosophes et nobles libéraux, qui recommandent l’égalité de tous devant l’impôt, le libéralisme économique, et les réformes juridiques et éducatives au nom du progrès. A l’opposé, les milieux privilégiés, le haut clergé, la noblesse d’épée et les hauts magistrats ou noblesse de robe, qui sont hostiles aux réformes fiscales et qui mènent une sorte de « réaction nobiliaire » durant tout le règne.

    1776-1781:

    Guerre d’indépendance américaine. Paradoxalement, le redressement militaire et diplomatique de la France survient au moment où la monarchie semble s’enliser dans des difficultés intérieures graves. Ce relèvement diplomatique accélère la crise intérieure dans la mesure où les fortes dépenses entraînées par la guerre viennent s’ajouter à la dette. D’Amérique, enfin, souffle un vent libéral : de grands textes constitutionnels où il est question de liberté, de droits, de souveraineté du peuple, de la limitation et de la séparation des pouvoirs… circulent dans les milieux éclairés.

    1785-1786:

      L'affaire du collier de la reine.  Quoique parfaitement innocente, la reine Marie-Antoinette est impliquée dans ce scandale; elle devient l'objet d'attaques virulentes dans les pamphlets qui circulent à Paris.  D'une grande beauté, la reine est gracieuse, mais frivole, irréfléchie et dépensière--et de plus en plus impopulaire.

    1788:

    Crise financière. Convocation des Etats-généraux.

    1789:

    La Révolution.

    • 17 juin : le Tiers Etat se proclame Assemblée nationale
    • 20 juin : Serment du Jeu de Paume
    • 14 juillet : la prise de la Bastille
    • 4 août : l’abolition des privilèges
    • 26 août : Déclaration des droits de l’homme

    Il y eut en des francs-maçons dans tous les camps. Ainsi le Duc de Luxembourg, bras droit du Grand Maître et initiateur de la fondation du Grand Orient de France, émigre dès juillet 1789. Une loge aristocratique comme « La Concorde », de Dijon se saborde dès août 1789. Le Grand Maître du Grand Orient lui-même, devenu « Philippe-Égalité » renie publiquement la maçonnerie en 1793, peu de temps avant de finir sur l'échafaud. Et si le Grand Orient proclame son attachement à la forme démocratique de gouvernement dès janvier 1789, il est contraint de cesser ses activités par la Terreur de 1793 à 1796. Alors qu'on dénombrait près de 1000 loges à la veille de la Révolution, 75 loges seulement seront en mesure de reprendre leurs travaux en 1800.

    1790:

    Constitution civile du clergé. Révolte des Noirs de Saint-Domingue.

    1791:

    Déclaration de la monarchie constitutionnelle et de l’Assemblée législative. La famille royale fuit Paris et est arrêtée à Varennes.

    1792:

    Déclaration de guerre à l’Autriche (pays de la reine Marie-Antoinette). Guerre de la coalition européenne contre la France. Poussée par le parti Girondin et son chef Danton, l’Assemblée se transforme en Convention. Proclamation de la République et du calendrier républicain : mené par le parti Jacobin, la Révolution entre dans une phase de radicalisation progressive. Procès de Louis XVI. Les Jacobins demandent la peine de mort ; ils accusent les Girondins de modérantisme.

    1793 Janvier :

    Exécution de Louis XVI. Chute des Girondins. Appuyé par les militants révolutionnaires de Paris (les « sans-culottes »), le Comité de Salut Public, peuplé de Jacobins et présidé de Maximilien de Robespierre, domine la Convention. Été : l’insurrection contre-révolutionnaire éclate dans la Vendée. Exécutions en masse à Paris et en province. Automne : exécution de Marie-Antoinette et des révolutionnaires féministes Manon Roland et Olympe de Gouges.

    1794:

    Sous Robespierre, la Convention proclame la Grande Terreur : suspension des droits civils, tribunaux révolutionnaires, épurations, exécutions. Avril : exécution de Danton. Robespierre s’isole de plus en plus ; d’autres membres du Comité complotent contre lui. Le 27 juillet (9 thermidor selon le calendrier révolutionnaire) Robespierre est arrêté, puis guillotiné le lendemain.

    1794-1799:

    C’est une longue phase de reflux. La vague révolutionnaire et populaire s’épuise tandis qu’une opposition royaliste réapparaît. D’abord, la « réaction thermidorienne » mène une nouvelle terreur contre les Jacobins ; la Convention conclut la paix avec les insurgents de la Vendée et les autres pays Européens, mais n’arrive pas à rétablir l’ordre économique. Une nouvelle constitution inaugure le Directoire (1795-1799), mais les contrastes sociaux, la situation économique et les tensions politiques augmentent. Le 18 Brumaire de l’an VIII (9 novembre, 1799), un héros militaire, le général Napoléon Bonaparte organise un coup d’état et proclame un nouveau gouvernement, le Consulat. La Révolution est terminée.

    (Chronologie établie avec l'aide de Daniel Rivière, Histoire de la France (Paris : Hachette, 1986),