A – LE MARTINISME
Lors de la dernière réunion, je vous avais proposé un survol de la vie, l’œuvre et la pensée de Louis-Claude de Saint Martin. Survol audacieux car Saint Martin ne saurait se survoler : il se lit, se décortique, s’étudie et se médite pour que l’on puisse, si on le désire, s’approprier sa pensée et faire nôtre la voie de l’interne qu’il propose.
Aujourd’hui, ce qui va nous occuper est le Martinisme et les différents Ordres Martinistes du début du XIXème à nos jours.
Il semblerait que le mot « Martinisme » ait vu le jour dans les dernières années du 18ème pour désigner le courant illuministe des adeptes de Martinès de Pasqually, Saint Martin et Willermoz, qui se regroupaient sous trois formes différentes mais partageant les mêmes idées et le même but :
- - Les Coëns, Martinésistes
- - Le cercle des Intimes de Saint Martin
- - Les franc-maçons suivant Willermoz
Leur but commun : œuvrer à la réhabilitation de l’homme.
De nos jours, le terme « Martinisme » recouvre des réalités à la fois distinctes et multiples dont la plus traditionnelle est celle qui place le Martinisme sous les auspices posthumes de Saint Martin, autrement nommé le Philosophe Inconnu. Le mot « posthume » est pertinent puisqu’il n’existe aucune filiation directe avérée provenant de Saint Martin qui n’a pas fait école et qui n’a, à ma connaissance, rédigé aucun rituel pouvant encadrer un quelconque ordre Saint Martinien.
Je dois cependant vous signaler qu’il est fait mention dans certains ouvrages d’une filiation Russe qui remonterait, non pas à Papus, mais à Saint Martin lui-même, via le Prince Galitzine ou Nicolas Novikov sans qu’il y ait de preuves historiques pour l’affirmer ni d’ailleurs pour aller contre.
Avant de remonter la filière du Martinisme, il est bon à mon sens, de dire en quoi il consiste et qui peut légitimement se dire Martiniste.
Au sens large, le Martinisme inclut l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus coëns de l’Univers qui a mis en œuvre la doctrine de Martinès de Pasqually.
Il inclut aussi le Régime Ecossais Rectifié puisque Willermoz, disciple également de Martines de Pasqually, après avoir réformé la Stricte Observance Templière, introduisit au sein du R.E.R. les éléments majeurs de la doctrine de Martinès.
Au sens restreint, le Martinisme ne devrait indiquer que la pensée Saint Martinienne telle que l’expose le Philosophe Inconnu dans ses ouvrages.
Le Martinisme inclut enfin la Société des Indépendants, l’Ordre Martiniste fondé par Papus et tous les ordres qui en découlent et que nous mentionnerons plus loin.
Qu’est ce donc que le Martinisme ?
D’une manière large, on peut dire que c’est un processus d’évolution spirituelle qui se déroule en quatre étapes et qui concerne les quatre hommes :
- L’homme du torrent
- L’Homme de désir
- Le nouvel homme
- L’homme esprit capable d’exercer son ministère
Il s’agit d’une voie de transformation intérieure qui doit conduire l’homme du torrent à devenir un homme de désir qui devra faire mourir en lui le vieil homme pour donner vie au nouvel homme afin que celui-ci, dans une ultime transformation parvienne à exercer le ministère de l’homme esprit. L’homme du torrent est le profane qui se laisse entraîner et submerger par les désirs ordinaires, qui est ballotté par les flots impétueux de la matière et de l’illusion. Il cherche à s’approprier le monde et à être le centre de tout. L’homme de désir, est celui qui prend conscience qu’il désire Dieu mais aussi qui comprends et admet qu’il est désiré par Dieu. Il s’agit bien d’un double désir : l’homme désirant Dieu et Dieu désirant l’homme. Il place alors Dieu au centre de tout et spécialement en son propre centre. Le Nouvel homme et l’homme esprit, est l’homme régénéré ou en voie de régénération, car fort peu d’entre nous atteignent cet état de régénération ici-bas.
A chaque étape, bien évidemment, correspond un degré spécifique, de celui d’associé à celui de Supérieur Inconnu, et la suite.
On peut dire aussi que le Martinisme est une philosophie de l’Unité car il englobe tout en postulant :
- La présence de Dieu dans l’homme et dans l’Univers
- La présence de l’homme en Dieu et dans l’Univers
- La présence de l’Univers en Dieu et en l’homme
Le Martinisme est aussi une théosophie parce qu’il unit le désir de l’homme et la Grâce de Dieu sans lien de causalité car, si la Grâce de Dieu suscite le désir de l’homme, le désir de l’homme appelle la Grâce de Dieu, et ce, de façon simultanée.
Qu’est ce qu’une théosophie ? Robert Amadou nous dit « la théosophie est un illuminisme, car la Lumière, même parfois physique, est le symbole privilégié de la Sagesse et, la quête sophianique est celle de l’illumination. Et c’est une quête en profondeur, de l’intérieur par l’intérieur (l’interne de Saint Martin), donc un ésotérisme. » C’est par la sagesse retrouvée que nous ferons naitre en nous le nouvel homme comme nous le rappelle encore Amadou : « la médecine vraie, la Royauté vraie, la poésie vraie, le sacerdoce vrai, ne peuvent être exercés que par l’homme régénéré, autrement dit, le nouvel homme. La théosophie Saint Martinienne est une mystagogie de la génération spirituelle. »
La pratique du Martinisme est une sophiurgie qui est à la fois l’action de la Sagesse Divine dans l’homme et l’action de l’homme envers la Sagesse de Dieu. Le Martiniste désire la Sagesse de Dieu et l’attire en lui en mettant ses pensées, ses paroles et ses actes en conformité avec la Sagesse.
Mais on peut dire aussi que, s’il est fidèle à sa vocation, le Martinisme est aussi une école de prière. C’est aussi un authentique séminaire où sont progressivement découverts par l’initié les « objets » du culte intérieur, les instruments sacrés qu’il aura à utiliser pour se présenter devant la face de Dieu nous dit Jean Marc Vivenza, et il continue en nous disant « c’est une voie cardiaque d’adoration, s’appuyant et se fondant sur la pratique de la contemplation et de la louange, le Martinisme est donc en quelque sorte, une Arche où, pieusement, est conservée la pratique de la célébration de l’alliance du Créateur avec l’homme, mais avec un homme sanctifié, régénéré, afin que puisse s’accomplir la principale religion, celle qui consiste à relier et réunir notre esprit et notre cœur à Dieu, pour que l’homme soit rétabli dans les prérogatives de sa première origine, accomplissant enfin son indispensable réconciliation ».
Le martinisme enfin est strictement chrétien. Il semblerait donc, pour qui a lu Saint Martin, que pour être Martiniste il faut être chrétien. Il faut donc :
- - Admettre Jésus comme le fils de Dieu fait homme pour accomplir à notre place la Loi Mosaïque, vrai homme et vrai Dieu.
- - Reconnaître la Sainte Trinité
- - Croire à la résurrection du Christ dans son corps de gloire et à son immaculée conception
- - Ne pas croire en la résurrection de la chair mais à la résurrection dans un corps de gloire semblable à celui que nous avions avant la chute.
- - Enfin, et ce n’est pas le plus facile, mettre en pratique dans nos vies quotidiennes l’enseignement du Christ donné dans les évangiles.
B – LES ORDRES
1 – Les coëns
Nous avons vu que le Martinisme inclus, les coëns, le RER et les Martinistes. Qu’est devenu l’Ordre des Chevaliers Maçons élus Coëns de l’Univers ? A la mort de Martinès c’est Caignet de Lestère qui occupe, selon les vœux de Martinès, la charge de Grand Souverain de l’Ordre. Mais il meurt lui-même le 19 décembre 1779 (ou 1778). C’est Sébastien de Las Casas qui prendra sa suite mais il conseille en 1780 aux chapitres Coëns qui souhaitaient plus de fermeté de sa part, de se dissoudre purement et simplement. Quelques uns cependant continuent d’opérer, tel le chapitre Toulousain encouragé par d’Hauterive.
Nous avons vu la dernière fois que, sans renier les Coëns, Saint Martin privilégiait la pratique de l’interne et Willermoz, celle de la Franc-Maçonnerie. Alors quid des Coëns ?
En 1822, dans une lettre du Baron de Turkheim, datée du 21-31 mars, Willermoz déclare : « de tous les Réaux-Croix que j’ai connus particulièrement, il n’en reste point de vivants ». Il faut donc supposer que les survivants étaient pour le moins rares et sans communication entre eux. Ceci permet de penser que l’ordre avait disparu sans que personne ne s’attachât à le réveiller.
A la fin du 19ème très vaguement, puis au 20ème plus précisément, sont nées des sociétés qui revendiquèrent, soit une filiation coën directe, soit une filiation indirecte. Selon Robert Amadou, il semble que l’Ordre des élus coëns ait disparu avant la révolution et sa survivance du début du 19ème est douteuse.
Selon Robert Ambelain, Sébastien de Las Cases ne jugea pas à propos de renouer les relations interrompues entre les divers Orients coëns et de refaire l’union et l’unité du rite. Petit à petit, les temples se mirent en sommeil mais les élus Coëns continuèrent à propager la doctrine de l’Ordre, soit individuellement et de bouche à oreille, soit collectivement en des groupes secrets composés de 9 membres et qui portaient le nom d’Aréopages cabalistiques. Et en 1806, les fameuses opérations communes avaient encore lieu aux équinoxes.
L’enseignement de Martinès fut donc transmis dans le courant du 19ème, d’une part, par les Elus Coëns dont un des derniers représentants directs fut le très puissant maître Destigny mort en 1868, et d’autre part, par quelques affiliés au Rite Ecossais Rectifié, dénommés encore Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte. Ces affiliés étaient détenteurs des instructions secrètes réservées aux Réaux-Croix que leur avait transmises Jean Baptiste Willermoz. Là s’arrête la filiation directe des Chevaliers maçons élus Coëns de l’univers et va naitre, dès lors, le mouvement martiniste animé par les disciples initiés par Saint Martin et ceux de Willermoz.
Va resurgir une résurgence que l’on pourrait qualifier de néo-Coën :
- Papus le premier reparle des élus Coëns comme d’un ordre vivant.
- Bricaud, revendique quand il devient Grand Maître de l’Ordre Martiniste, la succession coën en ligne directe et pour l’Ordre Martiniste, l’héritage martinésiste en même temps que celui de Saint Martin.
- Robert Ambelain, quant à lui, reconstitue l’Ordre des Elus Coëns en 1942 sous le patronnage de 2 CBCS, Georges Bogé de Lagrèze et de Camille Savoire.
- En 1967, Ambelain démissionne et laisse place à Ivan Mosca qui reprend pour son ordre en même temps que l’indépendance son titre primitif « Ordre des chevaliers Maçons Elus Coëns de l’univers » et se proclame « Grand Souverain de l’Ordre » mais, se posant des questions sur la légitimité du réveil de 1942, il va mettre l’ordre en sommeil.
Alors les néo-Coëns sont ils des héritiers légitimes ?
Robert Amadou nous dit que l’histoire nous assure que les détenteurs qualifiés pour transmettre ont existés jusque dans le premier tiers du 19ème, toutes réserves faites sur le nombre de grades que chacun avait ou n’avait pas le pouvoir de transmettre. La seule prétention contemporaine connue d’Amadou à détenir la succession Coën en ligne directe a été exprimée par Jean Bricaud mais sans dire pour autant quel aurait été son initiateur, théorie que Robert Ambelain met à mal en démontrant qu’aucun des personnages cités par Bricaud, ni Bricaud lui-même, n’a été certainement en possession de la succession Coën.
Pour clore ce chapitre sur l’Ordre des Coëns, je sais qu’il en existe à l’heure actuelle des résurgences, mais comme j’ai fait personnellement le choix de la voie de l’interne Saint Martinienne, et le Christ étant mort sur la croix pour notre réconciliation générale (à nous d’opérer, ou pas, notre réconciliation individuelle), je ne vois pas la nécessité qu’ont les néo-Coën de recommencer imprudemment ce que le Christ a fait si bien et si douloureusement. C’est donc par ces mots que je cesse l’exploration des différents ordres coëns très certainement existants.
2 – L’ordre Martiniste
Il est bon de rappeler encore que jamais Louis-Claude de Saint Martin n’a créé un Ordre Martiniste. L’enseignement qu’il dispensa ne le fut que de bouche à oreille en tenant avec ceux et celles qu’il jugeait initiables, de multiples conférences privées. Il dispensa surtout son enseignement par ses livres, source vive ouverte à tous les hommes et les femmes de désir. Cet enseignement a, pendant le dernier quart du 18ème et presque tout le 19ème guidé des hommes et des femmes dont le nombre est généralement sous-estimé, qui connurent Saint Martin, soit en personne, soit par ses écrits, soit par ses disciples.
Filiation Martiniste de Saint Martin à nos jours mis au point par Robert Amadou :
Louis Claude de Saint Martin
Abbé de la Noue
Antoine Marie Hennequin
Henri de La Touche
Adolphe Desbarolles
Amélie de Boisse-Mortemart
Augustin Chaboseau
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Jean-Antoine Chaptal
Henri Delaage
Gérard Encausse
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Selon robert Amadou, il résulte de ce tableau que la filiation des Martinistes actuels initiés par Chaboseau est incontestable. Celle des Martinistes de Papus se reliant uniquement à la branche Chaptal-Delaage est entachée d’un doute car il y a un décalage de dates. Chaptal mourut en 1832 et n’a donc pas pu initier Delaage qui est né en 1825. Mais la régularité Martiniste de Papus est certaine car il avait reçu d’autres initiations, notamment celle de Chaboseau.
Le docteur Gérard Encausse (1865-1916) autrement nommé Papus, pensa qu’il était nécessaire de préserver le dépôt de la doctrine Martiniste et en développer l’étude, la mise en œuvre et la diffusion. Il lui paru alors pertinent de fonder un ordre initiatique. De premières initiations individuelles eurent lieu en 1884. Peu après une loge fut fondée. Des cahiers d’instructions furent rédigés et parurent à partir de 1887. En 1891, le Suprême Conseil est constitué. Papus qui était Président de ce Suprême Conseil prit le titre de Grand Maitre. L’Ordre créé par Papus portait bien évidemment le nom d’Ordre Martiniste. Citons Papus sur sa conception et l’organisation de l’Ordre : «Il ne demande à ses membres ni cotisation ni droit d’entrée dans l’Ordre ; n’exigeant non plus aucun tribut régulier de ses loges au Suprême Conseil, le Martinisme est fidèle à son esprit et à ses origines en faisant de sa pauvreté matérielle sa première règle. Par là aussi, il a pu demander à ses membres un travail intellectuel soutenu, créer des écoles, distribuant leurs grades exclusivement à l’examen et ouvrant leurs portes à tous, à condition de justifier d’une richesse intellectuelle ou morale et renvoyant ailleurs les oisifs et les pédants qui pensaient arriver à quelque chose avec de l’argent ».
Procédons maintenant à une chronologie récapitulative qui pour être simplifiée n’en sera malgré tout pas moins longue !
Nous l’avons vu plus haut, Papus diligente en 1884, les premières initiations, éditions des premiers cahiers et création des premières loges en 1887-1890.
En 1891, fondation du Suprême Conseil de l’Ordre Martiniste dont Papus s’attachera, jusqu’à sa mort, à en perfectionner l’organisation.
Papus meurt en 1916. Détré (Tréder) lui succède mais il meurt à son tour en 1918.
Bricaud devient Grand Maitre et affirme détenir la succession Coën dont Papus n’aurait, selon lui, jamais eu connaissance.
Constantin Chevillon en 1934, Henri-Charles Dupont en 1944, Philippe Encausse en 1960 sont les Grands Maitres suivants.
Philippe Encausse avait, de son côté, réveillé en 1952 l’Ordre Martiniste fondé par son père.
En 1958, Philippe Encausse avait, avec son Ordre Martiniste, Dupont avec son Ordre désormais nommé Ordre Martiniste-Martinésiste et enfin Robert Ambelain avec son ordre des élus Coën, renommé l’Ordre Martiniste des Elus Coëns, ont constitué l’Union des Martinistes.
Quand Philippe Encausse succéda à Dupont, il fusionna l’Ordre Martiniste et l’Ordre Martiniste-Martinésiste.
En 1962, l’Ordre Martiniste et l’Ordre Martiniste des Elus Coëns s’unirent à leur tour pour ne plus former que l’Ordre Martiniste.
En 1967, Ambelain démissionne en tant que Souverain Grand Commandeur de l’Ordre des Elus Coëns en faveur d’Ivan Mosca qui dès lors choisit l’indépendance et le sommeil de l’ordre.
En 1971, Philippe Encausse démissionne à son tour au profit d’Irénée Séguret de la présidence de l’Ordre Martiniste. Il en devient président d’honneur et secrétaire général et le 1er janvier 1975, il succède à Irénée Séguret alors démissionnaire.
Entre les deux guerres mondiales, naissance de l’Ordre Martiniste Traditionnel fondé par son premier Grand Maitre, Victor-Emile Michelet et Augustin Chaboseau qui lui succèdera après son décès en 1931.
L’OMT fut réveillé en septembre 1945 avec toujours pour grand Maitre Augustin Chaboseau, auquel succèdera son fils Jean après la mort d’Augustin en 1946. Cet Ordre sera dissous par Jean Chaboseau un an plus tard.
En août 1934 à Bruxelles, Augustin Chaboseau conféra le titre de Souverain Légat de l’Ordre Martiniste Traditionnel pour les USA à Spencer Lewis « Imperator » de l’Ordre Rosicrucien AMORC.
Ralph Lewis, fils de Spencer fut reçu Supérieur Inconnu Initiateur dans l’OMT par Georges Bogé de Lagrèze.
Le 13 Juillet 1959, Ralph Lewis reçut dans l’Ordre Martiniste Traditionnel, Raymond Bernard, Grand Maitre de l’AMORC pour les pays de langue française, de même que Ralph Lewis est à la fois Souverain Grand Maitre de l’OMT et Imperator de l’AMORC.
L’Ordre Martiniste Synarchique fondé par Victor Blanchard en 1934 est présent en Grande Bretagne, au Canada, aux Etats Unis et une branche française se réveille.
L’Ordre Martiniste rectifié fondé par Jules Boucher en 1948 n’a pas perduré.
L’Ordre Martiniste Initiatique fut fondé en 1968 par Robert Ambelain après qu’il eut abandonné l’Ordre des Elus Coëns.
Voilà pour l’historique auquel il manque, parce qu’elle ne relève d’aucun des prédécesseurs cités ci-dessus, la Société des Indépendants a été créée le 14 octobre 2003. les fondateurs ont souhaité créer, non pas un ordre supplémentaire, mais une société telle qu’aurait pu la souhaiter Saint Martin, à savoir, la réunion des Serviteurs Inconnus, de ces indépendants qui ont accueilli le message de l’évangile et se considèrent simplement comme de pauvres disciples du Christ Jésus, notre Divin Maitre, Réparateur et Seigneur. telle est l’œuvre que se sont fixés les membres de cette société pensée par Saint Martin comme une fraternité du Bien, une société quasi religieuse, à savoir la société des frères silencieux et invisibles, consacrant leurs travaux à la célébration des mystères de la naissance du Verbe dans l’âme. Cercle intime des pieux serviteurs regroupés selon le vœu même du philosophe Inconnu en « société des indépendants » qui n’a « nulle espèce de ressemblance avec aucune des sociétés connues (extrait du crocodile) « cette société que je vous annonce comme étant la seule de la terre qui soit une image réelle de la Société Divine et dont je vous préviens que je suis le fondateur ».
Et enfin, pour conclure, outre la Société des Indépendants, quelles sont les différents Ordres fonctionnant à l’heure actuelle ?
ORDRE MARTINISTE DE Belgique
L’ordre Martiniste de Belgique a été fondé en 1968 par Gustave-Lambert Brahy, écrivain et poète avec le parrainage de Philippe Encausse
ORDRE MARTINISTE HERMETIQUE DE Belgique
L’Ordre Martiniste Hermétique a une Eglise Gnostique Apostolique, un Ordre Martiniste, un Ordre des Elus Coëns, un Ordre Kabalistique de la Rose-Croix, un Ordre des CBCS
ORDRE MATINISTE INITIATIQUE
Crée en Juin 1968 par Robert Ambelain, poursuivi par Gérard Kloppel puis mis en sommeil, l’Ordre Martiniste Initiatique est réveillé le 1er Juillet 2010 par Sar Glorifer (Joseph Castelli). Il s’inscrit dans la continuité de la filiation Russe : Galitzine, Moscou 1788, Petrograd 1802, Tchernigov, 1820.
ORDRE MATINISTE OPERATIF
Créé à Montréal le 20 avril 1984 par 7 dignitaires de l’Ordre Martiniste et Synarchique (victor Blanchard).
L’ORDRE MARTINISTE DES PAYS BAS
Avec le parrainage de Philippe Encausse, création en 1968 de l’Ordre Martiniste des Pays-bas, refondé en 1974, totalement indépendant en 1975. Son activité s’étend outre l’Europe à l’Afrique et l’Amérique. Il revendique une filiation directe avec Augustin Chaboseau, ainsi que Russe (Kourakine) et Allemande (Von Baader, Harthman).
L’ORDRE MARTINISTE –PARIS
L’Ordre Martiniste revendique légitimement sa filiation directe avec l’Ordre fondé par Papus.
L’ORDRE MARTINISTE DES RITES UNIS
Issu de la filiation Ambelain et Kloppel. Il s’inscrit dans la continuité et de la filiation Russe tout en reconnaissant l’Ordre Papusien.
L’ORDRE MARTINISTE TRADITIONNEL
L’OMT est dans la continuité de celui créé en 1931 par Chaboseau et Victor-Emile Michelet. Il s’agit donc d’un réveil ce qui fait de l’OMT le successeur direct de l’OM. Ordre certainement le plus important à l’heure actuelle par son nombre.
L’ORDRE MARTINISTE TRADITIONNEL PRIMITIF – Espagne
Cet ordre se crée en 2007 mais reste flou sur sa filiation.’c
L’ORDRE MARTINISTE S.I.
Grand Prieuré Martiniste-Martinéziste International – Luxembourg – Marc Jones
S’il reconnait Gérard Encausse comme fondateur de l’Ordre Martiniste, c’est Maitre Phillipe que l’OMSI retient comme son chef spirituel.
Il y en a un certain nombre d’autres que j’ai choisi de ne pas lister en raison du manque d’information qu’elles donnent sur leur filiation et leur fonctionnement.
Joëlle Soulier, 17 Janvier 2014
Mes sources : Saint Martin, Robert Amadou, JM Vivenza, Robert Ambelain, Sagi Nahor et Xavier Cuvelier-Roy qui m’a permis de consulter sa liste des Ordres existant aujourd’hui.