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  • Les pères de l' église

    Essai sur les Pères de l’Eglise,

    Il me semble important si l’on reste, stricto sensu, dans la sémantique, quand il est écrit ici «Pères de l’Eglise», Eglise au singulier que l’on nomme expressément l’église apostolique catholique romaine, et de rappeler que le Rite Ecossais Rectifié est un Rite, certes éminemment Chrétien, initiant du premier au dernier grade d’Apprenti à Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte, mais faut-il encore et toujours en faire état, se situe en dehors de TOUT dogmatisme , fut-il Catholique, orthodoxe, protestant ,Gallican, anglican peu importe,

    Et donc avant toute chose de définir, ce qu’est une Eglise, et ce que c’est qu’être Chrétien.

    I)                DEFINITIONS

    L’Eglise, pour ne citer que l’Eglise  Apostolique , Catholique et romaine, a mis en place une structure (prêtres, évêques, cardinaux, pape), où elle, et elle seule, détient la Bonne Parole, elle érige des Règles érigées en Dogme. C’est elle et à travers elle et ses représentants, la Seule représentante du Divin sur Terre.

    L’Ordre Rectifié, au contraire, n’est pas soumis à ce Dogmatisme, car il prône la Liberté Absolue de Conscience de Parole et de Religion, pour mémoire :- « L’Ordre ne souhaite que des Hommes Libres et de Bonnes Mœurs »-, et parler de l’Eglise est quelque chose d’extérieur à l’Ordre. En effet dans le Rite Ecossais Rectifié, dans l’Ordre, on montre la Voie Théosophique, qui va nous amener à retrouver le chemin de la Lumière, mais dans cette voie cardiaque, nous sommes libres ainsi que notre Parole.

    A contrario, l’Eglise, elle, endoctrine par la Parole, c’est elle et elle seule qui détient et enseigne la vérité, sa propre vérité, par des pratiques différentes les unes des autres, que l’on soit catholique, protestant, ou  Anglican, gallican.

    Dans les Rites Maçonniques, et plus encore, au Rite Ecossais Rectifié, rite , éminemment Chrétien, toutes les Loges, sont ouvertes, au Prologue de l’Evangile de St Jean, car c’est le Christ, qui, Lui, tourné vers le Père a fait connaître la Bonne Nouvelle à l’Humanité.

    Alors  tachons de définir ce que c’est, qu’être Chrétien ?

    Un Chrétien est celui qui  reconnait le Christ, qui a reçu l’onction divine, l’initiation et la Bonne Nouvelle. C’est celui qui agit, ici et maintenant dans cette vie, dans un ciel ouvert. Dans l’esprit du Christ et dans sa Loi d’Amour, qui nous a prescrit : Aimez-vous les Uns les Autres comme je vous ai aimés. Grâce au Christ, l’accès au Ciel est possible, puisque le Christ, par sa venue et son Sacrifice, nous a permis d’y parvenir. Il nous a ouvert le Ciel, et permis de dissiper les Ténèbres et on comprend mieux ainsi  pourquoi ce :-« Et tenebrae eam non compréhenderunt »- se trouve, dans les Loges rectifiées sous le Delta Lumineux.
    Etre Chrétien pour atteindre ce but, c’est être comme Celui qui a reçu l’onction divine. C’est donc une voie Individuelle et gnostique. C’est  là toute la doctrine de l’Ordre.

    L’Ordre est une structure Chevaleresque, Monastique (Monastique,dans le sens premier du terme, qui signifie  être Seul) et Spirituelle, chargé de la Transmission de la Bonne Nouvelle. Il reconnait à la différence de l’Eglise, chaque individu au plan Divin, (le Haut et Saint Ordre), comme le représentant de Dieu sur la Terre,(L’homme a été crée à l’Image immortelle de Dieu), ayant en lui, la petite partie de Lumière divine qu’il se doit ou non, selon son désir (Voir l’Homme de Désir de Louis Claude de Saint Martin), de faire grandir, pour accéder, peut-être, au plan divin. L’Ordre, est donc en charge transmettre cette doctrine, par deux moyens la Théurgie, et la Théosophie. Pour ce qui est de la Théosophie, c’est le fait de parler de l’Inconnaissable (Dieu), car nul ne l’a vu,, par contre le Christ, Lui, l’a fait connaître.

    Pour distinguer encore entre l’Ordre et l’Eglise, Dans l’Ordre la Clémence est présentée et acquise pour chaque Chrétien, lorsqu’il entre sur le chemin, dans l’Eglise, a contrario, elle n’est admise qu’après confession de ses fautes.

    Après cette définition, qui me paraissait essentielle avant d’aborder le présent  sujet, je souhaiterais l’organiser de façon suivante :

                 Définitions : Eglise et Chrétien

    I)                Préambule et Rappel Historique

    II)              Définitions de la Théurgie et de la Théosophie

    III)             Les Philosophes Grecs, de Platon à Dante.

    IV)           Les Pères de l’Eglise

    V)             Conclusions

    VI)           Conclusion sur les Pères de l’Eglise

    VII)         Conclusion sur le Rite Ecossais Rectifié

     

    II)              PREAMBULE & RAPPEL HISTORIQUE

     Or, donc, cet essai, ne constitue pas un enseignement, il n’est, et n’a pas d’autre but et uniquement d’autre but  qu’une connaissance culturelle. Il ne sert pas de fondement à une quelconque école de pensée théologique, car rappelons nous ce que nous a dit et répété haut et fort, notre Bien aimé frère Jean Baptiste WILLERMOZ : - «Tout sujet d’Ordre politique ou religieux, doit être banni de nos Loges».

    Et par voie de conséquence, si tel était le cas, ce sujet ne pourrait qu’apporter désordres et divisions au sein de nos Structures. Ce sera donc avec beaucoup de circonspections que nous essaierons d’éclairer ce thème , sachant comme il nous est dit dans nos Rituels que le seul livre parfait  écrit par Dieu , c’est l’Homme tous les livres écrits par l’homme, ne sont que de piètres ersatz et donc, sujets à caution et à erreurs; car Nul Homme , quel que fut son niveau intellectuel, ses connaissances, ou  ses titres, ne saurait prétendre  à la perfection divine .
    La seule, « Bonne Nouvelle », est la parole de Jean, Frère Bien Aimé du Christ, qui annonce la Venue de la Lumière, nul n’est besoin de rappeler ici, le Prologue de l’Evangile de Jean, puisque nous ouvrons tous, quel que soit le Rite maçonnique que nous pratiquons, et à fortiori au Rite Ecossais Rectifié, rite éminemment Chrétien , nos travaux avec le Livre de la Sainte Loi, ouvert sur ce prologue.

    A  plus d’un titre important car, (pour mémoire, simple rappel  historique), c’était le « Consolamentum » la prière pour les mourants que récitaient, les « Parfaits » Cathares.

    Il me parait peut être Judicieux, mais ce n’est qu’un avis personnel, plutôt qu’une connaissance non exhaustive de tous les Pères de l’Eglise, certes comme je le disais plus avant intéressante d’un point de vue strictement culturel ,soit d’essayer d’en récapituler, les plus importants, et ceux qui auraient pu, influencer, c’est peut être là, le nœud gordien la pensée willermozienne qui évoque  et manifeste , par des allégories et des symboles ce christianisme primitif , ce Haut et Saint Ordre.

    Il serait aussi, peut être bon de se rappeler le contexte historique dans lequel il a été établi. Nous sommes Fin du 18éme siècle, la religion d’Etat, c’est la religion catholique apostolique et romaine. En effet, depuis la prise de contrôle du pouvoir temporel par les membres de cette secte, qui allait imposer son pouvoir à la fois spirituel, mais surtout temporel après le concile de Nicée, sur le christianisme primitif. Car jusqu’à cette époque, nul  chrétien, n’avait besoin d’intermédiaire temporel pour s’adresser à Dieu. Cette prise de pouvoir, fut pour l’essentiel favorisée par  l’empereur Constantin, qui a ainsi assis son propre pouvoir. Il faut aussi se remémorer que,  Constantin a hésité entre le culte de Mythra, et le christianisme, pour fédérer les peuples placés sous son autorité, Chacun de nous alors que nous étions sur les bancs de l’école se rappelle, les étendards à la tête de ses armées, portant la Croix, et cette devise :-« In hoc Signo Vinces »--« Par ce Signe tu Vaincras »-  

    Or donc, pour remettre l’écriture de la pensée Willermozienne, dans son contexte,  le représentant de la religion Catholique sur terre, après le Pape, c’est le Roi, et attaquer la religion catholique c’est attaquer le Roi.  On risque fort  au mieux,d’être embastillé, au pire d’être exécuté. Il n’y avait pas si longtemps de cela que s’éteignaient les bûchers de l’Inquisition. Rappelons-nous : « France, Fille Ainée de l’Eglise »

    Il a donc fallu à cette époque, pour  Jean Baptiste Willermoz, être particulièrement attentif et prudent, pour insérer la doctrine de la Réintégration,  dans les Rituels du RER, réintégration qui se trouve chez son Maitre ,Martines de Pasqually. Pour ce qui est de réintégrer, si mes souvenirs de français sont encore bon, cela signifie :-« Retrouver, retourner à l’état original, ou originel »-

    III)            DEFINITIONS DE LA THEURGIE ET DE LA THEOSOPHIE

     Réintégrer l’état originel qui était le nôtre avant la Prévarication, mais par quels moyens ? En utilisant la Théurgie, et la Théosophl IE

    Théurgie:    -action des moyens mis en place sur le chemin vers la lumière/Dieu

                          -  choix du carré long pour construire d'abord  le temple intérieur/ c'est à dire apprendre à séparer l'intérieur de l'extérieur/ l'activité des pensées pour aller vers le silence. Action en plusieurs temps.

                         - le carré long, les couleurs, les Rituels, le positionnement de chacun dans la loge, les nombres, les bougies, les meubles, compas, équerre, l’épée, l'encens etc....

     

    Théosophie: - doctrine/ enseignement de la Sagesse Divine.

                            - choix du cercle/ action directe vers le Centre, l'Ame du Monde/ le Sanctuaire du cœur.

                            - la Prière d'ouverture (le Sanctuaire de la Vérité), la Prière de fermeture en Cercle autour de la loge, la Bible/ le Logos/ le verbe Créateur.

                             - la Prière est dite par l'Officiant  avec  le cœur. ' Le seul habilité)

    Théurgie et théosophie sont complémentaires dès le début de la recherche, la théurgie c'est le monde temporel et la théosophie le plan spirituel. Plus on avance dans le chemin de la Sagesse Divine vers la Paix intérieure, plus l'impétrant s'allège du superflu, dans l'ultime simplicité de la Prière du cœur vers la quintessence, qui est l'absence totale de temporel. L’action de la théurgie et de la théosophie au début est à pratiquer en concomitance, tout en comprenant bien dès le début au 1er degré que la théosophie est la Voie Royale.

    En voyant les choses au pire de ce quelles peuvent être pour l'homme, il n'y a alors plus de place, plus de trace de spiritualité. Il n'y a plus rien à chanter ou à louer, plus rien à sacrifier ou prier; mais il y a toujours encore ici et maintenant, partout et toujours, le Nom Divin, porté par le Souffle. On peut dire qu'alors l'Eglise des catacombes se tiendra dans la "caverne du cœur".

    Si tout homme n'est pas élu, tout homme est appelé. Le Nom Divin est là en permanence et se soustraire au temps c'est retrouver la part d'éternité en nous.

    Les Théologiens les plus marquants, de l’œuvre de Jean Baptiste Willermoz, furent sans conteste ; Origéne et son importance dans le christianisme primitif , fil conducteur de la doctrine willermozizenne, Grégoire de Nysse, , pour ses apports aux Evangiles,, Saint Augustin, ainsi que les Pères du Désert, mais le sujet choisi est déjà bien trop  vaste, pour l’approfondir comme il devrait l’être.

    IV)           LES PHILIOSOPHES GRECS  ET LES PERES SPIRITUELS

    Il serait aussi important de mentionner dans cet essai,  les –« Pères Spirituels » lesquels, outre Martinez de Pasqually, et son importance dans l’ossature du Rite Ecossais Rectifié, que furent les Philosophes Grecs Platon et Plotin. Prenons tout d’abord Platon et son concept des cinq corps

    Or, les cinq corps platoniciens, le Trétraèdre, le Cube (Tiens cela ne vous rappelle-til rien ?) l’Octaédre, le Dodécaédre, l’Isocaédre, sont rapportés respectivement et traditionnellement au Feu, à la Terre, à l’Air, et à l’Eau, soit aux quatre éléments, Quand au Dodécaédre, il répand l’Ether Primordial, (le Souffle Divin,), qui par conséquent n’est pas un élément puisqu’il est en rapport direct avec  Dieu.. Ce rapport, ce travail à un intérêt métaphysique (Connaissance du Plotinisme), un intérêt concernant le rapport du métaphysique, avec « le physique » ,(monde des formes géométriques), et un intérêt pratique, il révèle, les associations d’idées cachées derrière les parties de cérémonies marquées, par les vêtures, au moment où elles sont pratiquées par le Vénérable Maître de la Loge.

    Et, a fortiori, le fait de porter ensuite, habituellement en Loge, tel vêtement symbolique, réveille subconsciemment des idées en rapport, avec ce que traditionnellement, l’on se figure lié à telle, ou telle  partie du corps (voir le Zodiaque dans l’Homme et son sens traditionnel). Bien entendu, tout cela n’est valable, que pour des hommes portant un costume « traditionnel », donc ne vivant pas quasiment nus (Or n’est ce pas la Prévarication, qui nous a fait quitter notre corps de Gloire, pour revêtir notre corps de peau ?)

    Et si nous évoquions Dante, qui reprend  également, la formulation platonicienne, concernant  tant le Cosmos, que ce qui se passe en nous, au cours de notre évolution spirituelle, l’Ether est l’Esprit de DIEU, l’Amour qui pénètre l’Univers à travers les quatre éléments constitutifs de tout. L’Ether (Dieu )est ce qui anime les êtres formés de ces éléments, c’est l’Ame Universelle.

    Pour Plotin, il y a le Bien, et une détente de lui-même, en expansion jusqu’à atteindre l’état d’Etre (Le Beau) ( rappelons nous  – « Regardez-vous comme vous êtes » -, c'est-à-dire avec nos défauts, nos voices et notre matérialité, mais aussi et c’est important BEAUX, comme nous voie aussi DIEU), et l’Intelligence Universelle(le Vrai), qui développe des nombres, ou Idées Eternelles : Beauté », Bonté, Justice Sagesse, Grandeur. Puis l’Ame Universelle surgit. Elle se divise en deux tendances, l’une supra individuelle est en mouvement vers l’intellect, l’autre une tendance vers le sensoriel. Quand l’Ame se recueille, dans l’Intelligence, l’Eternité (Hors du Temps, tiens cela ne vous rappelle t-il rien ? Qu’en penses-tu mon Bien Aimé Frère Robert ?), existe. Dès que l’Ame se détache de l’Intelligence, et va vers le sensible (ou matière), nait  le Temps

    Le Temps, capable de s’anéantir dans l’Intellect,, ou de devenir le Destin, des (futurs) individus, car, on n’en est pas encore à ce stade où choses et êtres, auront une apparence individuelle, ce Temps, donc, associé à l’Espace, donnera la Nature et la Matière, dont nous Hommes faisons partie.

    Et l’on retrouve encore ici, Platon. Il  sera demandé un jour au futur Compagnon, ce qui est frappé sur le Temple de Delphes –«  Connais-toi, et tu connaitras l’Univers et les Dieux »-mais aussi, et ce qui est repris dans les Evangiles et dans nos Rituels, et qui revêt une importance capitale , c’est ce :-« Vocatus Adquae non Vocatus Deis Adérit » ce qui signifie :-Que l’ont soit appelé ,ou  initié ou non appelé, Dieu sera toujours présent. Reprise comme il a été dit plus haut par l’Evangile et nos rituels :- « Beaucoup seront appelés, mais il y aura peu d’élus »

    On pourrait se poser une question essentielle  qui pourrait nous heurter. Comment  Dieu qui est Amour, qui nous envoie,pour faire de nouveau Alliance avec l’Homme, son Fils, le Divin Rédempteur, afin de nous sauver tous, de la Prévarication, peut-il faire un choix ? Ce serait nier sa propre existence. Pourquoi donc sommes nous tous lavés de la faute originelle par ce Sacrifice ?  Ne faut-il pas penser que si nous sommes lavés par ce Sacrifice, si nous sommes dans la Rédemption, encore faut-il que nous accomplissions, nous-mêmes, et déjà ici bas, notre chemin, du retour vers la Lumière. Afin de retrouver cet état de corps de Gloire et de Lumière, qui était celui d’Adam Kadmon, avant sa prévarication ? Et l’on pourrait ainsi comprendre pourquoi, dans nos Rituels, avant que l’impétrant n’entre dans le cabinet de réflexion, il lui est demandé son nom de baptême et le nom de baptême de son père. Ce  baptême, le place de Facto, dans la communion, la communauté du Christ. Il lui sera également dit, par le Frère préparateur :-« Vous croyez être seul dans ces ténèbres, mais vous ne l’êtes pas »-, Mise en œuvre ici de la théosophie, qui se poursuivra, par la théurgie, lors des voyages de l’impétrant .Rappelons nous la main sur la nuque de l’Apprenti par le Parrain.
    Nous sommes placés sur le chemin du retour vers  la Lumière, et du Verbe fait Chair, cet Amour infini, et , par là de notre réintégration, vers notre corps de gloire et de Lumière primitif, celui d’avant la Chute. Nous sommes lavés de la prévarication, certes, mais, après avoir étudié la doctrine grâce aux moyens symboliques, acquis à chaque initiation,, nous permettant de nous élever vers ce Haut et Saint Ordre, il nous sera demandé un jour clairement, de faire un choix, entre le Bien et le Mal, Même si ce choix, était déjà, omniprésent sous couvert de voiles, lors de nos apprentissages successifs. Rappelons nous nos Rituels : - «Celui qui n’est jamais entré sur le chemin, est cent fois moins à plaindre, que celui qui entré sur la Voie, a abandonné»-

    Dans cette recherche des inspirateurs de JBW, outre ORIGENE, Clément d’Alexandrie, Grégoire de Nysse, qui a mon sens est l’un des plus importants , pour la compréhension,, de notre Rite,  Saint Augustin,  pour ne citer que quelques uns des plus majeurs, dans notre quête  Théosophique du retour vers notre Dieu intérieur, vers la Lumière de la Vérité , car c’est dans ce cœur ouvert que nous pourrons parler à Dieu, non plus comme un élève à son Maître craint, nous n’aurons plus à lever les yeux, au Ciel pour implorer un pardon, mais nous lui parlerons comme un Fils à son Père, et il nous regardera comme un Père regarde son Fils. Parce que Dieu ne demande qu’à faire alliance avec le cœur de l’homme, mais avec lui seul. Ce cœur débarrassé de tous les vices et scories qui l’encombre et l’attache à sa matérialité.

    C’est, dans un premier temps, l’enseignement biblique qui  conduit la pensée de JB WILLERMOZ. Aussi, part-il de la notion de dégradation de l’ humanité, nécessitant, une Initiation, avant l’apport Chrétien et également depuis, parce que si, comme je l’ai mentionné plus avant le rôle du baptême et des sacrements , ne nous permet pas de retrouver de facto, notre corps de Gloire, le rôle des Initiations successives, reste celui de nous faire sentir, ce que pouvait être l’Etat Adamique .Pour ce faire JBW, exige de nous , une confiance (cela ne vous rappelle t-il rien lors de votre réception d’Apprenti ?) totale en  son enseignement , en sa parole, et en sa compétence. Et si l’on devient, aussi éclairé que lui , on acceptera :-« La Vérité, qui n’a qu’à se montrer, pour fixer la confiance de ceux qui l’aiment »-

    Ainsi donc, à travers cette doctrine,, et tout au long des Initiations successives, apparait en filigrane, quelque chose d’autre caché derrière des allusions à des mystères antiques, concernant toute l’Humanité. Il serait judicieux d’expliquer pourquoi celle-ci a besoin de ce qui est exprimé par deux images : il s’agit d’être « délivré », (Ce qui est bien une image inhabituelle, dans la prose apostolique et catholique)et de « chaines ». On lit chez Jean Baptiste WILLERMOZ, que l’homme est impuissant, enchainé et condamné, à ne rien connaître que par ses « sens ». Et par son enseignement tout au long de nos Initiations respectives, il nous amène, si nous en avons la Force, et le Désir, à ce Retour vers la Lumière.

     Après avoir tenté, de cerner les philosophes et théologiens, ayant inspiré J.B. Willermoz, outre Martines de Pasqually, il serait bon de voir la définition de Pères de l’Eglise, qu’en donne à la fois les Dictionnaires et les livres d’Histoire. .

    V)              LES PERES DE L’EGLISE

    Si l’on s’en tient au Dictionnaire, on trouve :

    Anciens écrivains chrétiens qui, par leurs œuvres, la valeur de leur doctrine, font autorité en matière de foi.

    Le titre de « Pères de l'Église » a été attribué à certains auteurs chrétiens qui ont : 1. vécu durant les premiers siècles du christianisme ; 2. vécu en état de sainteté ; 3. professé la doctrine chrétienne dans leurs écrits ; 4. reçu l’approbation de l’Église.

    La patrologie désigne l'ensemble de la production littéraire de ces Pères de l'Église, dont aucune liste n’a officiellement été établie. Ils peuvent être distingués en fonction de leur ancienneté (cas des Pères apostoliques), de leurs écrits (cas des Pères apologistes), de leur langue de rédaction, de leur région d’apostolat, etc.

     Pères apostoliques

    Les plus anciens Pères de l’Église (tels Clément de Rome, Ignace d'Antioche et Polycarpe de Smyrne) ont été contemporains des apôtres, et sont en cela appelés « Pères apostoliques » ; leurs écrits – notamment laDidakhê, ou Doctrine des douze Apôtres – sont un précieux témoignage de la vie et de la foi des premières générations chrétiennes.

     

    Voila  pour la définition,  mais plus on avance dans ce qui semble à priori, d’une simplicité relative, on s’aperçoit très vite que la liste des Pères de l’Eglise des plus Anciens aux plus récents, est loin d’être forclose. Remontons le temps et les Siècles, jusqu’aux tous premiers après la Mort et la Résurrection dans son corps de Gloire de notre Divin Maître

    Les Pères ayant lutté contre la gnose

    Au IIe s., l'Église chrétienne s’attache à combattre la gnose. Effort de connaissance religieuse indépendante de la foi, la gnose évacue tout le contenu de la Révélation pour y substituer, sous un vocabulaire chrétien, un ensemble de mythes empruntés à la spéculation juive et au mysticisme gréco-oriental. Saint Irénée est le représentant le plus actif de la réaction orthodoxe contre les gnostiques, et l'un des principaux Pères des trois premiers siècles. Originaire d'Asie Mineure et disciple de saint Polycarpe, par lequel il se rattache à la tradition de Jean l'Évangéliste, il se rend à Rome où il rencontre Justin, puis en Gaule où, après la persécution de 177, il devient évêque de Lyon.

    Avec la Démonstration de la prédication apostolique, courte catéchèse, il ne reste de lui que la Démonstration et réfutation de la fausse gnose (Adversus Haereses), en cinq livres, publiés en plusieurs fois aux environs de 180. La théologie chrétienne lui doit quelques-unes de ses thèses les plus fondamentales, répandues en Occident par Tertullien et en Orient par Athanase.

    Les « écoles » théologiques

    Le IIIe s. voit se dessiner des courants de pensée, de véritables écoles de théologie. Les Pères ont à faire face, non seulement à une contre-église comme le gnosticisme, mais à des tentatives (schismatiques) pour expliquer rationnellement le dogme. Parmi les grands auteurs qui se mobilisent contre les hérésies naissantes figurent Hippolyte à Rome, Cyprien et surtout Tertullien en Afrique. Ce dernier, mort en 222, est le fondateur de la théologie latine. Elle lui doit, en effet, la première esquisse de ses thèses fondamentales (Trinité, Incarnation, sacrements).

    À cette époque, la théologie d'Alexandrie fait figure d'école originale et constitue même, avec Origène, une école théologique à proprement parler. Origène (mort vers 252-254) transforme l'école catéchétique d'Alexandrie en un établissement de haut enseignement scripturaire et théologique

    . Au plan doctrinal, le ive s. est dominé par l'arianisme, tentative de la pensée hellénique de rationaliser le christianisme. Saint Athanase, patriarche d'Alexandrie de 328 à 373, est la grande figure du concile de Nicée, qui condamne l'arianisme. Son œuvre majeure est un traité en trois livres : Contre les ariens.

    D'un autre côté, les grands docteurs cappadociens, héritiers de la tradition d'Origène, élaborent une théologie de la Trinité. Ce sont saint Basile le Grand (mort en 379), son frère cadet saint Grégoire de Nysse (mort vers 394), surnommé « le Mystique », et saint Grégoire de Nazianze (mort vers 390), considéré par l'Église grecque comme « le Théologien ». Parallèlement, à Antioche, Jean Chrysostome (mort en 407) et Théodoret de Cyr (mort vers 466) représentent une tendance différente, caractérisée par une exégèse plus littérale et « scientifique », une théologie plus rationalisante et moralisante.

    Les Pères latins

    À la même époque, les Pères latins sont moins spéculatifs que les Grecs, également moins originaux, à l'exception de saint Augustin. On retiendra les noms de saint Hilaire de Poitiers (mort en 367), surnommé l'Athanase de l'Occident, de saint Ambroise (mort en 397), évêque de Milan ayant esquissé une théologie de l'État chrétien, et de saint Jérôme (mort en 419-420), auquel on doit plusieurs traductions d'Eusèbe, d'Origène et surtout la refonte de la traduction latine de la Bible : la Vulgate.

    Saint Augustin est sans conteste le plus grand des Pères latins. On connaît les grandes étapes de sa vie, dont les Confessions (397-401) nous racontent la première partie : la jeunesse à Tagaste, à Rome, à Milan, la crise qui aboutit à la conversion et au baptême (387), le sacerdoce (391) et l'épiscopat (396) à Hippone, la mort (430) dans la ville assiégée par les Vandales. Héritier de la culture philosophique antique, rhéteur autant que prédicateur populaire, il joue un rôle décisif dans l'élaboration, en Occident, d'une culture et d'une civilisation chrétienne (la Cité de Dieu, 413-426).

    La fin de l'âge patristique

    Au ve s., le déclin de la culture s'accentue rapidement ; miné par les invasions barbares, l'Empire se désagrège ; le fossé entre l'Orient et l'Occident se creuse. L'Orient est divisé par des controverses dogmatiques, compliquées de rivalités politiques et nationales qui annoncent le déchirement de la chrétienté. Ces débats sont dominés par deux grandes figures : saint Cyrille d'Alexandrie (mort en 444), « le sceau des Pères », qui termine l'âge d'or de la patristique en Orient, et le pape saint Léon le Grand (mort en 461).

     

     

    Pour répondre de manière plus simple, on peut dire que le titre de "Père" est réservé aux plus grands théologiens de l'Église ancienne. Étant donné que la "grandeur" d'un théologien n'est pas quelque chose de quantifiable, cette définition s'avère trop imprécise pour pouvoir être utilisée dans le travail théologique et historique. Néanmoins, elle mérite d'être approfondie pour aboutir à des formes plus élaborées. Jean-Paul II dans la lettre Patres Ecclesiae (1980), écrite pour le XVIe centenaire de la mort de saint Basile, appelle "pères" les théologiens de l'Antiquité "qui, par la force de leur foi, par l'élévation et la fécondité de leur doctrine ont donné à l'Église une vigueur nouvelle et un nouvel essor.

     

    Cependant, la notion de "Père de l'Église" est un vrai concept théologique et il faut l'aborder en tant que telle. L'attribution du titre de Père résulte d'un choix porté sur l'un ou l'autre grand théologien de l'Église ancienne. Ce choix n'est pas fortuit, car il fait apparaître et articule la pensée théologique, soit d'un individu, soit d'une communauté. Voyons les origines de cette expression.

     

    L'attribution du titre de "Père de l'Église" s'explique aussi par des pratiques utilisant la référence au maître et aussi la recherche des "racines" d'un enseignement. Peu à peu l'habitude est prise de fonder la doctrine sur l'autorité des grands théologiens du passé. L'apparition de cette référence au passé constitue une vraie révolution dans la théologie de l'époque patristique, car dès lors s'opère un choix parmi les nombreux théologiens. Or, cette opération pouvait fonctionner aussi en sens inverse : les théologiens déclarés hérétiques, ont pu entraîner leurs maîtres à la condamnation. Ainsi celle de Nestorius a provoqué - un siècle plus tard - celle de ceux qui l'avaient précédé : Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyre et Ibas d'Edesse. Le titre de "père" est donc lié à la vérité doctrinale, car quiconque est soupçonné d'avoir généré une hérésie ne peut pas être en même temps "Père de l'Église". Il faut ici ajouter pourtant que la condamnation de Nestorius et de Théodore n'a pas empêché l'Église syriaque orientale de les vénérer comme des "Pères"… Vaut-il donc mieux parler de "Pères des Églises" ?

    VI)           CONCLUSION SUR LES PERES DE L’EGLISE 

    En guise de conclusion provisoire, on peut dire que l'expression "Père de l'Église" s'avère être un véritable concept théologique. Reconnaître un théologien comme "Père" signifie que l'on se situe devant l'histoire et que l'on fait de celle-ci la Tradition qui structure le présent de l'Église. Parler de théologie, c’est parler doctement et savamment de l’Inconnaissable, car Dieu personne ne l’a vu et ne le verra jamais, seul le Christ l’a fait connaitre, (c’est le prologue de l’Evangile de Jean).

     

     

    VII)         CONCLUSION SUR LE R.°.E.°.R.°. ET LE HAUT ET SAINT ORDRE

    Comme je l’ai expliqué tout au début, cet essai ne constitue pas un enseignement, il n’est que le fait de mon ressenti, d’une recherche  pour des faits historiques précis (notamment sur les pères de l’église), mais je souhaiterais conclure définitivement, par cette réflexion, qui résume à elle seule toute la Beauté du Rite Ecossais Rectifié, je cite  R. GUIGUE (Ecrivain et CBCS)

    -« La Maçonnerie Templière, pratiquée en France, par le RER,reste une forme initiatique d’une grandeur absolue. Elle, à l’instar des Pauvres Chevaliers de la Milice du Christ du Temple de Salomon ,se caractérise, par un idéal Chevaleresque, Monastique(Action Solitaire), gnostique et profondément Chrétienne. Elle offre, au Mystique, une voie d’une exceptionnelle richesse, s’il sait comprendre que ;-« L’Homme est l’Image Immortelle de Dieu, mais qui saura le Reconnaître s’il le défigure lui-même »-

    Ainsi, dès la réception au Grade d’Apprenti, commence la difficile Quête de l’Universel Absolu, qui constituera, pour celui jugé digne d’accéder à cet Etat de Perfection, l’Etre Nouveau’( Le Nouvel Homme de Louis Claude de Saint Martin), qui, marqué du signe d’une Election non Humaine, se trouvera cheminant à la rencontre du GRAAL.
    Cette Voie difficile, périlleuse, est offerte à tous les Cherchants, Persévérants et Souffrants, du RER, dès le 1er Grade d’Apprenti Chevalier Maçon, selon l’Ancienne formulation de 1774, plus discrètement désigné aujourd’hui par le terme d’Apprenti.


    Ce travail demandé est un peu long, mais le sujet proposé par le Cercle CERWJB, sur les Pères de l’Eglise était trop vaste, et surtout nécessitait afin d’éviter des amalgames et des interprétations périlleuses pour ne pas tomber dans le Dogmatisme, ces éclairages et développements. Je vous prie , toutes et tous de bien vouloir m’en excuser, mais je n’ai aucune crainte à ce sujet.

    Pour terminer, enfin, comme nous sommes dans les Temps de l’Avent, avant la Venue du Rédempteur, nôtre Divin Maître je souhaiterais formuler des Vœux, tout d’abord à tous ceux qui ont été Doux et Bons et qui ont fait le Bien , à tous ceux qui ont fait le Mal, afin que nos Lumières luisent au fond de leurs Cœurs pour effacer la Haine, à tous ceux qui sont dans la Peine et la Souffrance, à la Sagesse, et la Beauté de nos Ames, à la Santé de nos Corps et à la Force de nos Cœurs tous Unis pour que règne l’Amour.

    Passez, Toutes et Tous, de très Bonnes Fêtes de Fin d’Année, je vous embrasse en Notre Seigneur Jésus Christ, et qu’il vous tienne, vous tous, et tous ceux qui vous sont chers, sous sa Sainte Garde

    Fait ce Jour d’Hui 03/12/2014/700

    En l’Or.°. de Marseille

    RJVd’EM  In Ordine  Régis Eques a ROSA

  • LOUIS CLAUDE DE SAINT MARTIN – SA VIE – SON ŒUVRE – SA PENSEE


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    Louis-Claude de Saint Martin est né à Amboise le 18 Janvier 1743, de Louise Tournyer et de Claude-François de Saint Martin. Il est décédé le 13 Octobre 1803.maison natal.jpgplaque maison SM.jpg

    Voilà très brièvement pour son état civil.

     

    Il perdra très jeune l’affection de sa mère qui naîtra au Ciel alors qu’il n’avait pas 3 ans. Mais, à partir de ses 6 ans, il recevra les bons soins d’une belle-mère aimante et attentionnée. L’enfant est élevé dans une famille pieuse et c’est probablement un climat propice à développer chez lui le goût des mystères Divins.

     

    Sa santé est fragile, voire précaire puisqu’il dira dans « Portrait » « j’ai changé 7 naissance enfant - Copie.jpgfois de peau étant en nourrice ». C’était un enfant doux, réservé et un peu mélancolique, on voit clairement, dans ces traits de caractère, se profiler l’adulte à venir pour qui les joies ordinaires resteront inconnues.

     

    Son père faisant profession d’Avocat, c’est tout naturellement vers le droit qu’il orientera ses études en entrant à la faculté de droit de Paris. Ces années d’études le confronteront à la vie estudiantine qui aura peu d’attrait pour lui tout autant que le droit qui ne le passionnera pas, c’est le moins que l’on puisse dire, et auquel il préférera la lecture des philosophes du siècle dit des lumières !

    Cependant, pour être conforme au désir de son père, il obtiendra sa licence en droit. Mais il se sent mal à l’aise dans cette société déjà matérialiste qui laisse bien peu de place à ses hautes aspirations spirituelles.

     

    Il a très certainement senti très tôt qu’il était dans le monde sans être du monde.

     

    Pour suivre la tradition familiale et satisfaire au désir paternel, il sera reçu avocat du Roi à Tour le 9 août 1762, oserais-je dire la mort dans l’âme ?

     

    Très vite, il se rendra compte que la magistrature n’est pas sa voie, la charge lui pèse tant qu’il ne voudra plus continuer à exercer une profession à laquelle il se sentira totalement étranger.

     

    Sa reconversion ne semble guère plus judicieuse : le Duc de Choiseul Duc de Choiseuldécidera de le faire entrer dans l’armée comme  officier. Comment imaginer Louis-Claude de Saint Martin exerçant le métier des armes ?

     

    Cependant, le destin prend parfois des détours étonnants pour nous conduire sur la bonne voie, à moins qu’il ne s’agisse de la manifestation de la grâce de Dieu qui surveille de près les brebis qui s’égarent…Il fallait bien que l’officier Saint Martin devienne le Philosophe Inconnu !

     

    En effet, c’est dans le Régiment Foix-Infanterie que Saint Martin va rencontrer celui grâce à qui il s’engagera sur le chemin initiatique que nous connaissons. C’est à Grainville, premier Capitaine des Grenadiers, que revient ce mérite ! Promu Lieutenant à 26 ans, Saint Martin ne sera guère plus passionné par le métier des armes que, naguère, par l’exercice de la magistrature. Il dira d’ailleurs « je me serais plus accommodé à être simple soldat pour obéir aux ordres plutôt que d’en donner »…C’est dire s’il était motivé par ses nouvelles fonctions !

     

    maçonnerie.jpgSur les conseils de Grainville, il entrera en maçonnerie et se livrera, certainement avec bonheur, à l’étude que suppose et nécessite l’appartenance à une société initiatique. Mais c’est une autre rencontre qui va initier, dans tous les sens du terme, un bouleversement dans sa vie.

     




    N’oublions pas que le Régiment Foix-Infanterie est en garnison à Bordeaux…Quelle chance ! Cette rencontre capitale est donc, bien évidemment, celle qu’il va faire avec celui qu’il considère comme son premier Maître : Martinès de Pasqually.

     

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    Si vous m’avez bien écoutée vous aurez remarqué que je parlais, jusqu’à présent, de Saint Martin au passé mais, dès maintenant, je vais parler de lui au présent parce que son œuvre est intemporelle et qu’elle nous concerne tous, hommes de désirs, au présent.

     

    A partir de cette rencontre avec Martinès il nous offre une voie royale, la voie du salut !

     

    Martinès fut sans doute dépositaire d’une transmission paternelle judéo-chrétienne due à son origine marane. Il avait organisé son Ordre, en tous cas à Bordeaux, à partir d’avril 1762 jusqu’au 5 mai 1772, date de son départ pour Saint Domingue d’où il ne reviendra pas.

     

    Son but, très globalement, était de rétablir le culte primitif. N’étant pas Coën, je ne m’arrêterai pas sur les détails de son organisation.  Cependant, Saint Martin, malgré les impératifs que lui impose sa vie de garnison, reçoit les premiers grades Coën entre l’été 1765 et l’hiver 1768, probablement du Chevalier Baudry de Balzac. Dès lors, Saint Martin n’aura de cesse que de progresser dans l’Ordre.

     

    A partir de 1768, il établit une relation étroite avec Martinès et en 1771 il devient son secrétaire, faisant suite à l’Abbé Fournier qui l’avait précédé dans cette fonction. Très impliqué, il copie les rituels et entre en relation avec les chefs de l’Ordre dont Jean-Baptiste Willermoz.

     

    soie-compas-willermoz.jpg


     

    Il participe aussi, et ce n’est pas rien, à la mise en forme du Traité.

     

    Toujours très motivé, il assiste son Maître lors des préparations rituelles. Prières, invocations, tracés, sont destinés à l’œuvre majeure de réconciliation. Saint Martin y met toute sa ferveur et maitrise rapidement les rites bien que sa faible constitution physique pâtisse sérieusement des efforts requis pour mener à bien les opérations.

     

    Puis, il vient à s’interroger sur la légitimité de ce cérémonial, allant jusqu’à dire àportail martin.jpg Martinès « faut-il tout cela, Maître, pour prier le bon Dieu ? » question à laquelle Martinès répond « il faut bien faire avec ce que l’on a ». Plus tard, il va être amené à se distancier des pratiques théurgiques au profit d’une voie intérieure, la voie de l’interne, dont je parlerai plus loin.

     

    Pour l’heure, il se penche sur le Traité de façon d’autant plus profonde qu’il adam et eve.jpgcollabore activement à sa rédaction. Il s’imprègne de la doctrine de Martinès qui expose, entre autre, pour faire court, la chute des anges rebelles puis celle d’Adam et les conséquences terribles qui en découlent.

     

    eve adon carcature.jpgAdam, après avoir prévariqué, perdra son corps de gloire et sera enfermé dans un corps de matière, gardant en lui l’image Divine mais en perdant la ressemblance. Il entrainera dans sa chute toute sa postérité et il faudra une triple intervention divine pour nous restaurer, un jour, dans notre première propriété, vertu et puissance spirituelle divine :

     

    -     La réconciliation d’Adam par Hély, après la chute

     

    -     La réconciliation des hommes par Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu qui est venu, non pour abolir la loi de Moïse, mais l’accomplir à notre place en mourant sur la croix

     

    -     Le retour à la fin des temps du Christ comme Emanuel pour opérer la réintégration.

     

     

    Passionné par le travail qu’il accomplit avec Martinès, il décide, après 6 ans passés à Foix-Infanterie, de se libérer de ses obligations militaires pour retrouver la liberté de s’adonner à plein temps à ce qui le passionne tant. Saint Martin est ordonné Réau+Croix par Martinès le 17 avril 1772, lequel s’embarquera peu après pour Saint Domingue…..aller sans retour !

     

    Après la mort de Martinès, il reste en relations épistolaires avec les nombreux contacts que sa position de secrétaire lui avait permis d’établir. Ceux-ci vont rapidement voir en lui un possible et savant instructeur et Willermoz va lui confier officiellement cette fonction, l’accueillant chez lui pour plus de commodité.


     

    Saint Martin y commence la rédaction « des erreurs et de la vérité » et les deux hommes planifient un programme d’enseignement que Saint Martin prodiguera aux frères de Lyon, assisté de Willermoz et de Jean Jacques du Roy d’Hauterive : viennent de naitre les fameuses Leçons de Lyon dont le but constant, quels que soient les sujets abordés, est « comment travailler à la réconciliation de l’homme ? ».

     

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    Cachet de Saint Martin


     

    Les Leçons de Lyon prennent fin le 10 avril 1776. Saint Martin quitte Lyon et fréquente les salons parisiens, notamment celui de Madame de Lusignan, chez qui salon_madame_geoffrin.jpgil a ses entrées et grâce à laquelle il peut côtoyer les personnes importantes et influentes du royaume.

     

    Comme le temps nous est un peu compté, je suis obligée d’écourter le récit des pérégrinations de Saint Martin pour arriver à sa rencontre, par delà l’espace et le temps, avec son second maître : Jacob Boehme.

     

    jacob bohem.jpg


     

    Lors d’un séjour à Strasbourg, il rencontre Charlotte de Broecklin, une Allemande érudite et passionnée par l’œuvre de Boehme. Celle qu’il appelle « ma chérissime B » par souci de discrétion va devenir pour lui une amie d’exception et ils vont entretenir une longue et riche correspondance.

     

    Il va s’écarter de la Franc Maçonnerie puis, découvrant l’œuvre de Boehme qu’ilvoix cardiac.jpg va traduire en Français, il rejette la théurgie Coën pour proposer une voie plus intérieure.

     

     

     

    Pendant les 10 dernières années de sa vie, il va négliger l’écriture pour se consacrer à la traduction des livres de Jacob Boëhme qui étaient dans son propre pays, l’Allemagne, pratiquement tombés dans l’oubli.

     

    Pour ce faire, il va apprendre l’allemand, langue qu’il ne pratiquait pas du tout. Mesurez vous l’ardent désir qui l’animait pour qu’il se livre à un tel travail ? Il apprend l’allemand non seulement pour le parler couramment mais encore pour traduire fidèlement la pensée subtile et quelque peu compliquée de Boehme. Il est facile en lisant ses œuvres en français de prendre conscience du mérite de Saint Martin à s’attaquer à pareille tâche !

     

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    On peut affirmer sans risque d’erreur, que c’est Saint Martin qui a permis, non seulement en Allemagne mais dans l’europe entière, de redécouvrir ce penseur d’exception.

     

    Il comprend que Boehme est de la race de son premier maitre et qu’il ne faut pas les opposer mais au contraire les conjoindre. Il écrit dans « Mon portrait historique » : « Notre premier maitre avait certaines lumières, mais le second, B, a des lumières supérieures encore qui nous font aborder des domaines insoupçonnés ». Quels sont donc ces domaines ? Ils touchent à la nature du Principe Premier, ce Principe est un sans fond (ungrund), un rien, un néant. Il se dévoile dans son retrait.

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    Etant donné l’importance de Boehme dans la pensée de Saint Martin, il est utile d’en dire quelques mots : il est né en 1575 et mort en 1624. C’était un simple cordonnier qui, très jeune, était gardien de troupeau. On dit qu’un jour où il gardait ses bêtes, il trouva un trésor dans une grotte mais n’y toucha pas. On y verra symboliquement, son accès au trésor caché des mystères Divins.

     

    L’histoire dit encore qu’un jour où il était seul dans son atelier, un étranger se présenta pour acheter une paire de chaussure. N’osant lui vendre ce qu’il demandait, l’apprenti lui proposa un prix supérieur pour dissuader le client qui cependant accepta. En sortant de l’échoppe avec son achat, ce singulier personnage lui dit d’une voix forte ‘Jacob tu es peu de chose mais tu seras grand et tu deviendras un autre homme, tellement que tu seras pour le monde un objet d’étonnement »

     

    Il vécu une expérience mystique et restera 7 jours dans les plus hauts degrés de la contemplation intérieure et aura encore des grâces inexplicables mais la Grâce Divine s’explique t’elle ?

     

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    Il écrira fidèlement les récits de ses visions en rédigeant son 1er livre « L’aurore naissante ». Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet mais ce n’est pas celui qui nous occupe aujourd’hui. Il nous suffit, pour l’heure, de savoir que Saint Martin a reconnu dans les travaux de Boehme ce qu’il aurait pu écrire lui-même.

     

    Il ne se contente pas de traduire Boehme mais va jusqu’à payer de ses deniers la parution en français de l’Aurore Naissante et nous livre cette réflexion dans « mon portrait… » :

    « Dans le mois de Brumaire an IX, j’ai publié ma traduction de l’aurore naissante de Jacob Boehme. J’ai senti en la relisant de suite et tout à mon aise que cet ouvrage serait béni de Dieu et des hommes, excepté du tourbillon des papillons de ce monde qui n’y verront rien… »

    Saint Martin déplore de ne pas être entendu et compris des hommes du torrent qui n’aspirent qu’à se bercer d’illusions ou de croyances.

     

    Au cours de l’été 1803, il se rend à Amboise mais sent que sa santé se dégrade sérieusement. Ce constat ne le chagrine pas et il l’accepte très sereinement. Il quitte cette terre le 13 octobre 1803 entouré de quelques amis venus l’assister.

     

     

     

     

    B -  SON OEUVRE

     

     

    Les ouvrages de Saint Martin ont pour but d’expliquer la nature par l’homme et de ramener toutes nos connaissances au Principe dont l’Esprit humain peut devenir le centre. Je vais résumer le plus brièvement possible ses œuvres majeures, ou, tout du moins les plus importantes à mon sens.

     

    DES ERREURS ET DE LA VERITE. Publié en 1775

       Il fut écrit en réponse aux dires de Boulanger qui affirmait que les religions ereur et verte.jpgétaient nées à cause de la frayeur que les hommes éprouvaient face aux phénomènes naturels qu’ils ne savaient pas expliquer. Après avoir fait remarquer aux hommes l’incertitude de leurs recherches et les continuelles méprises qui en découlaient, il leur indique la route qu’ils auraient du suivre et démontre que l’homme possède en lui une lumière active et intelligente qui est seule à la source de la pensée religieuse, un savoir non matériel.

     

     

    LE TABLEAU NATUREL. Publié en 1782

          C’est un traité de science initiatique qui prend sa source dans l’âge d’or, passe tab.nat..jpgpar la chute pour arriver à la réintégration finale. Saint Martin se penche sur l’étude des Lois qui régissent l’univers et livre quelques vérités profondes à ce sujet. Selon Saint Martin, l’homme, le quaternaire, en sombrant dans la matière ténébreuse, s’est enfermé dans la circonférence du zéro. Il lui faudra donc faire pénétrer l’unité dans ce quaternaire pour rétablir l’ordre universel brisé par la chute. Pourrait-on y voir une suite du Traité de Martinès ?

     


     

     

     L’HOMME DE DÉSIR. Publié en 1790

         Ce sont des « chants » dans lesquels l’âme humaine se reporte vers son étathomme de desir.jpg premier que la voie de l’Esprit peut lui faire recouvrer par la bonté Divine ; Kirchberger considèrera cette œuvre comme la plus riche en pensées lumineuses et Saint Martin trouvera dans ses propres écrits des germes qu’il avait semés mais qui prendront sens pour lui après qu’il ait étudié Boehme.

     

     

    LE NOUVEL HOMME. Publié en 1792

          L’idée fondamentale de cette œuvre est que l’homme porte en lui une sorte de louis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free masontexte dont toute sa vie devrait être le développement car l’âme de l’homme est une pensée de Dieu. Il en découle que le moyen de nous renouveler pour rentrer dans notre nature consiste à penser par notre propre Principe et d’employer nos pensées comme autant d’organes pour opérer ce renouvellement. Saint Martin dira plus tard qu’il n’aurait pas écrit ce livre, ou alors qu’il l’aurait écrit autrement, s’il n’avait pas eu connaissance des écrits de Boehme.

     

     ECCE HOMO. Publié en 1792

        Il a publié ce livre à l’intention de la Duchesse de Bourbon pour répondre auxlouis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free mason faiblesses spirituelles de cette amie un peu trop fascinée par le merveilleux et le somnambulisme. Saint Martin y invite à la prudence face à ces pratiques et rappelle à nouveau les principes fondamentaux qui régissent la destiné de l’homme. Il y expose la misère présente des hommes et l’espoir de leur possible réhabilitation.

     

     

    LE CROCODILE. Publié en 1799

      C’est un poème épique de 102 chants. On y retrouve de longs voyages sans louis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free masonaccidents qui soient mortels ; un peu d’amour, sans aucune de ses fureurs ; de grandes batailles où pas une goutte de sang n’est versée ; quelques instructions sans le bonnet du docteur.

    S’y mêlent le fantastique, l’occulte, la satire. L’action se passe pendant la révolution et les personnages sont en relation avec les principes de la doctrine martiniste.

     

    LE MINISTERE DE L’HOMME ESPRIT. Publié en 1802

         Le but de ce livre est de montrer comment l’homme esprit, c'est-à-dire celuilouis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free mason qui exerce un ministère spirituel, peut s’améliorer, se régénérer, lui et les autres, en rendant la Parole, le Verbe à l’homme et à la nature. La grande amélioration que propose Saint Martin consiste dans le développement radical de notre Essence Divine. Le Ministère de l’homme esprit apprend enfin à opérer en lui-même l’action du Réparateur, en s’immolant, à son exemple, pour se séparer du règne matériel, organe du mal.

     

    On retrouve aussi d’autres ouvrages dans ses œuvres majeures comme « De l’esprit des choses publié en 1800, et parmi ses œuvres posthumes « Des Nombres » publié en 1848.

     

     

     C – SA PENSEE

    Nous avons vu plus haut que Saint-Martin s’éloigne de la Maçonnerie et qu’il rejette la théurgie Coën, voie de l’externe, pour proposer une voie plus intérieure. Cette voie est celle de l’interne nommée parfois imprudemment la voie cardiaque. Si Saint Martin utilise plus volontiers les mots « voie de l’interne » c’est probablement afin d’éviter la confusion néfaste avec ceux de « voie cardiaque ».

    Bien évidemment, il ne s’agit pas des bons sentiments, des bonnes actions non plus que de l’affect comme pourrait le laisser entendre le mot « cœur » : ce domaine là est uniquement celui du terrestre et de la matière.

     

    Le cœur, siège de la voie interne, signifie autre chose !

     

    Dans l’homme, ce cœur là, est la figuration de son centre radical, de sa pure Conscience. La voie interne est une exploration systématique et consciente de notre univers intérieur, depuis les zones superficielles jusqu’au centre radical qui, lui, est éternel.

     

    C’est dans ce sens là uniquement qu’il faut entendre la pensée de Saint Martin. Explorons donc sa pensée si riche et si simple à la fois.

     

    En quoi consiste donc cette voie de l’interne ? Je viens de la définir mais laissons la parole à Saint Martin, il nous dit : « La seule initiation que je prêche et que je cherche de toute l’ardeur de mon âme, est celle par où nous pouvons entrer dans le cœur de Dieu et faire entrer le cœur de Dieu en nous pour y faire un mariage indissoluble qui nous rend, l’ami, le frère et l’épouse de notre Divin Réparateur. Il n’y a d’autre mystère pour arriver à cette initiation que nous enfoncer de plus en plus jusque dans les profondeurs de notre être et de ne plus lâcher prise que nous ne soyons parvenus à en sortir la vivante et vivifiante racine ».

     

    Saint Martin nous invite donc à entrer, avec une sorte de dépouillement, dans le recueillement, le silence, la méditation solitaire qui va nous conduire à un cœur à cœur avec Dieu.

     

    Il convient pour y parvenir d’aller chercher au plus profond de nous-mêmes, dans notre cœur/centre, les lumières enfouies qui n’attendent que de se révéler à nous pour peu que l’on s’en donne les moyens.

     

    Ces moyens sont la purification, la sanctification, la régénération et la prière. La purification est une condition obligatoire pour pouvoir s’unir à Dieu. Comme on ne fait pas entrer un hôte dans une maison sale, il serait bien illusoire de vouloir convier Dieu dans un cœur/centre souillé.

     

    Il faut donc en extirper toutes nos prétentions humaines, la plupart du temps très égotiques, abandonner nos attachements à ce qui n’est pas fixe en nous pour nous approcher le plus possible de la seule Vérité. Saint Martin nous le dit dès la 1ère page du Nouvel Homme : « la Vérité ne demande pas mieux que de faire alliance avec l’homme mais elle veut que ce soit avec l’homme seul et sans aucun mélange de tout ce qui n’est pas fixe et éternel comme elle ». Il nous dit plus loin : « tremblons donc que les canaux de notre être ne soient pas assez purifiés pour que la Vérité passe en lui sans y éprouver de la gène et de la douleur ».

     

    Prenons donc bien conscience de la dégénérescence de notre condition actuelle, des ravages quotidiens que produisent nos ego et de leurs tristes répercussions. Reconnaissons nous donc totalement indignes, petits et misérables mais dignes cependant dans l’espérance de retrouver un jour notre vraie nature.

     

    Qu’en est-il maintenant de la sanctification ? Voilà ce que nous en dit Saint Martin au chapitre 224 de l’homme de désir : « Le Père a sanctifié le Fils, le Fils a sanctifié l’Esprit, l’Esprit a sanctifié l’homme. L’homme doit sanctifier tout son être ; son être devait sanctifier les agents de l’univers ; les agents de l’univers devaient sanctifier toute la nature et, de là, la sanctification devait s’étendre jusqu’à l’iniquité ».

     

    Vaste programme qui reste à accomplir en ce qui nous concerne. Nous devons absolument nous abandonner tout entier à l’amour Divin, mettre à nu notre cœur et nous confier à la miséricorde du Seigneur. C’est véritablement un total engagement de notre être, sans la moindre retenue, un « retranchement des œuvres du monde » conscient et accepté.

     

    Bien sûr, nous sommes prisonniers de notre corps de matière et nous continuons en permanence à commettre des actes plus ou moins réprouvés. C’est donc avec cette lucide certitude que nous devons nous engager sur le chemin de la régénération, faire mourir en nous le vieil homme pour permettre la naissance du nouvel homme.

     

    Il va falloir transformer l’homme dégradé en homme régénéré, car sans cette transformation du cœur aucune prière n’est prononcée correctement. Les ténèbres ne sont dissipées que par la régénération spirituelle et c’est au prix d’un repentir sincère que se renouvelle le cœur et que s’envisage la régénération. Voilà le véritable travail de l’interne car c’est dans le cœur/centre que s’obtient, ou pas, un devenir pour l’âme.

     

    C’est donc dans ces conditions réalisées que la prière va devenir opérante !

     

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    Comment faut-il donc prier ? Il y a bien évidemment plusieurs manières de le faire en fonction de différents critères mais dans l’homme de Désir Saint Martin nous dit : « si vous ne savez pas comment prier, répétez donc sans cesse : je commande à l’iniquité de fuir loin de moi ; je commande à tous les secours naturels et spirituels de se rassembler autour de moi ; je supplie tous les élus purs de me conduire et de me protéger ; je me prosterne devant celui qui seul peut rétablir tous mes rapports ».

     

    Cette prière est puissante. En effet « je commande à l’iniquité de fuir loin de moi », par cet acte conscient, la porte inférieure du cœur est fermée. C’est la phase de purification. « Je commande à tous les secours naturels et spirituels de se rassembler autour de moi » cette phase de demande s’effectue par la porte supérieure du cœur qui ouvre sur le monde des puissances divines pures mais aussi sur toutes les puissances secondes qui dirigent la création. Saint Martin ne nous demande pas de nommer qui que ce soit, car, l’attitude du théurge est d’accepter ce que Dieu veut bien lui donner et seulement cela. « je supplie tous sacred-heart-doves-chalice.jpgles élus purs de me conduire et de me protéger » : cette seconde demande s’adresse à la communion des Saints. Là encore, on ne nomme personne, viendra à nous qui doit venir en fonction de la volonté Divine. « Je me prosterne devant celui qui seul peut rétablir tous mes rapports » : cette attitude est la seule qui permette de s’ouvrir en coupe pour recevoir ce que Dieu veut bien nous accorder.

     

    Nous retrouvons dans cette prière : purifie toi – demande – reçois, ce qui permet l’action juste. Dans les trois phases préliminaires le théurge fait un appel direct aux êtres concernés. Pour appeler Dieu, il entre en totale passivité par la prosternation. Cet appel à la réhabilitation est lancé vers Dieu dans un respect absolu. Elle marque l’humilité du théurge qui sait que seul Dieu possède le véritable agir.

     

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    Ceci n’est qu’une petite approche de la prière, qui va terminer le survol de la pensée de Saint Martin sur laquelle il y aurait encore beaucoup à dire mais le temps ce soir nous manque pour aller plus loin…Laissons quand même à Saint Martin les mots de la fin :

     

    « Ma tâche dans ce monde a été de conduire l’esprit de l’homme par une voie naturelle aux choses surnaturelles qui lui appartiennent de droit mais dont il a perdu totalement l’idée, soit par sa dégradation, soit par l’instruction fausse de ses instituteurs…Cette tâche est neuve mais elle est remplie de nombreux obstacles et elle est si lente que ce ne sera qu’après ma mort qu’elle produira ses plus beaux fruits… »

     

     

    Joelle Soulier, le 29 novembre 2013