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  • La Renaissance du Phénix à Lyon (d'apres Semper Rectificando)

    Texte sur le blog de nos amis semper rectificando

    Les principes fondamentaux ont été réaffirmés le 14 décembre 2013 à Lyon,

    afin que puisse renaître de ses cendres le Phénix,

    et soit engagée l’oeuvre de réintégration des êtres

    dans leur première propriété vertu et puissance spirituelle divine !

     

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          Lors de sa Tenue de Grande Loge Ecossaise, le samedi 14 décembre 2013 à Lyon,

    correspondant au premier anniversaire du réveil du Grand Directoire des Gaules (15 XII

    2012), le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaules, a ratifié

    avec le Gran Priorato Rectificado de Hispania et le Grand Prieuré Indépendant et

    Traditionnel des Gaules, des Traités d’Amitié et Reconnaissance,portant sur le rappel des

    fondements historiques, organisationnels et doctrinaux du Régime Ecossais Rectifié.

    Cet acte solennel, qui dépasse largement les accords classiques conclus communément

    entre Puissances maçonniques, puisqu’il s’appuie, de façon claire et explicite, sur les

    bases authentiques du Régime rectifié, représente un moment significatif de l’Histoire de

    l’Ordre fondé lors du Convent des Gaules en 1778.

    En effet, les trois Puissances signataires, relevant d’une même origine – puisqu’elles proviennent toutes du réveil du Régime Ecossais Rectifié effectué en 1935 – ont voulu, par cette décision importante, signifier qu’elles entendaient oeuvrer à la défense de l’Ordre, en le considérant comme un système initiatique indépendant, autonome et souverain visà-vis des structures obédientielles qui, depuis des décennies, se sont emparées du « Rite », en imaginant le soumettre à des vues profondément étrangères aux principes de la Réforme de Lyon.

    Ainsi, les trois Puissances rectifiées réunies à Lyon le samedi 14 décembre 2013, ont souhaité rappeler en préambule, leur indéfectible attachement à l’essence du Régime rectifié par les points suivants :

    · 1) – Le souhait de conserver en fidélité l’esprit des Convents fondateurs de l’Ordre ;

    · 2) – La volonté de respecter les critères explicites exposés dans les Codes de 1778, qui seuls            définissent le Régime ;

    · 3) – Le souci de la conservation et préservation, de la légitimité historique initiatique et doctrine du Régime Ecossais Rectifié.


    a) L’Histoire du Régime rectifié, rappelée et respectée

    Lors de son discours d’orientation, le Sérénissime Grand Maître du D.N.R.F.-G.D.D.G.,

    a souligné ce qui avait motivé, initialement, Camille Savoire (1869-1951) dans sa décision

    de réveiller le Grand Directoire des Gaules en 1935, en rompant avec le Grand

    Orient de France : « Une séparation absolue de l’organisation rituelle et initiatique

    du Régime rectifié d’avec le Grand Orient de France, pour qu’il puisse vivre selon les

    formes arrêtées lors du Convent des Gaules et comme décidé lors du Traité d’Union

    avec les Directoires en 1776. » [1]


    Face au refus du Grand Orient de France de respecter cette séparation, s’imaginant

    « détenteur du Rite », le 23 mars 1935 se déroulait à Paris la tenue historique de la

    Préfecture de Genève, où fut remise une Patente officielle à Camille Savoire, lui octroyant,

    en tant que Grand Maître et Grand Prieur du Grand Directoire des Gaules, toute

    autorité pour créer en France des ateliers du Rite Écossais Rectifié.

    Dans son discours Camille Savoire soulignait que le G.O.D.F. s’opposait à la pratique

    authentique du R.E.R. et que le Grand Directoire des Gaules formerait donc, pour

    répondre aux exigences willermoziennes, un Ordre autonome et indépendant,

    composé de membres « désireux de quitter les Obédiences françaises dont les

    agissements sont en contradiction avec le caractère de la Franc maçonnerie.» [2]


    b) Retour aux bases fondatrices du Régime rectifié

    Avec le recul des années, et alors que l’initiative de Camille Savoire allait être menacée

    rapidement par plusieurs événements conjoints qui firent disparaître de la scène

    maçonnique le Grand Directoire des Gaules dès 1939, et ce pour de longues

    décennies, que puissent se retrouver les Puissances rectifiées désireuses d’unir leurs

    efforts en vue de respecter les critères du « Réveil » de 1935, est un signe extrêmement

    encourageant, et gros d’espérance pour ceux qui aspirent à ce que le Régime Ecossais

    Rectifié parvienne, enfin, à vivre en liberté véritable sous le seules ailes du Phénix.

    Il n’est d’ailleurs pas anodin, que les trois Puissances signataires de ce samedi 14

    décembre 2013 (D.N.R.F.-G.D.D.G., G.P.R.D.H., G.P.I.T.G.), qui proviennent du

    « Réveil » de 1935, soient toutes issues de la transmission de Camille Savoire, et que si

    le Grand Directoire des Gaules a été réveillé le 15 décembre 2012 par des Frères

    provenant du Grand Prieuré des Gaules de 1946 qui s’est écarté des critères rectifiés par

    son multiritualisme aberrant et sa dérive ecclésiale, ainsi que des Frères du Grand

    Prieuré Indépendant de France, juridiction rectifiée du Grand Orient de France, que

    le Gran Priorato Rectificado de Hispania s’est constitué le 16 octobre 2010 en

    rompant avec une désorientation dogmatique qui s’était imposée au sein du Gran Priorato

    de Hispania, on retiendra que la naissance du Grand Prieuré Indépendant des

    Gaules en 1965, participait déjà, d’un mouvement de refus de la Convention signée entre

    le G.P.D.G. et la G.L.N.F. en 1958, dont on sait les conséquences funestes qu’elle eut par

    la suite sur le Régime [3].

    c) L’unité de l’Ordre

    C’est donc conscientes des démarches qui les portèrent, respectivement, et selon des

    circonstances spécifiques, à refuser des situations devenues totalement inacceptables

    pour le Régime, que les trois Puissances signataires ont décidé d’unir leurs efforts ce

    samedi 14 décembre 2013 à Lyon, en scellant, d’une commune volonté, leur engagement

    au service de l’héritage willermozien.

    Il s’agit donc bien, d’une « unité » constituée et édifiée, afin que puisse de nouveau

    rayonner « l’Esprit » de l’Ordre, dans la mise en oeuvre concrète de la « science de

    l’homme » entendue dans le sens de la «doctrine» dont le Régime est dépositaire,

    cherchant à construire, pour ceux qui se rangeront à ses côtés en acceptant de cheminer

    avec lui en se dirigeant du Porche vers le Sanctuaire, un nouveau destin commun en forme

    d’invitation en s’appuyant, avec confiance, sur les seules bases rituelles et doctrinales du

    Régime Écossais Rectifié, ceci pour le plus grand bonheur des âmes de désir en quête de

    la Vérité, et celui de toute la famille humaine au bien de laquelle sont, par définition,

    consacrés tous ses travaux.

    Conclusion:

    Sachant que le Régime rectifié, car il s’agit bien d’un « Régime » lorsqu’on parle du

    système initiatique élaboré au Convent des Gaules en 1778, est fondé sur des principes

    intangibles, le caractère préoccupant de la situation maçonnique contemporaine a donné

    l’occasion aux trois Puissances rectifiées réunies à Lyon, de rappeler leur attachement à la

    conception willermozienne de l’Ordre, de sorte de sauvegarder l’esprit du Régime, ce qui

    donna au Grand Maître du Grand Directoire des Gaules de réaffirmer : « L’Ordre

    apour objet de se consacrer à l’étude et à la conservation d’une doctrine dont il est le

    dépositaire de par l’Histoire, doctrine sacrée qui a un but essentiel et très élevé que peu

    d’hommes sont dignes de connaître. De ce fait, « l’Ordre », du point de vue rectifié,

    lorsqu’on y fait allusion, entendu dans son principe le plus profond, le plus

    authentique, ne réfère donc pas à une structure administrative et temporelle, mais

    relève d’une dimension purement spirituelle. » [4]

    De la sorte, il n’est pas niable qu’en ce samedi 14, du mois de décembre 2013 à Lyon, par

    ces Traités signés et ces principes fondamentaux réaffirmés, un pas significatif vient

    d’être effectué, afin que puisse renaître de ses cendres le Phénix symbole d’éternité, et de

    la réintégration des êtres, attendue et espérée, dans leur première propriété, vertu et

    puissance spirituelle divine !*

     

    Enfin, en réponse à ceux qui se révèlent aveugles face à ce projet de "Refondation du

    Régime", croyant, naïvement, qu’on peut régler les questions touchant aux lois

    historiques, initiatiques et doctrinales, par de vulgaires, et d’ailleurs tristement profanes,

    dispositions administratives et disciplinaires, la seule réponse, fraternelle, entendue ce

    jour fut celle-ci :

    « L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.

    Le vent redouble ses efforts,

    Et fait si bien qu’il déracine

    Celui de qui la tête au Ciel était voisine

    Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts. » [5]

     

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    Notes.

    1. Camille Savoire, Lettre à Adrien Pouriau (1874-1948), Président du Conseil de l’Ordre du

         G.O.D.F., 20 mars 1935.

    2. Camille Savoire précisait : « Voilà comment nous avons régulièrement réveillé en

         France le Rite Rectifié : ce réveil ayant été fait en accord et avec le concours de la seule

          puissance ayant l’autorité suprême du Rite au monde et en conformité des décisions des

         divers Convents de 1778, 1781, 1808, et 1811, et en exécution de la décision prise en 1828

         par le Directoire de la 5e Province de Neustrie déléguant à la dernière de ses

          préfectures, dite de Zurich, ses archives, prérogatives, droits, etc…, avec mission de les

         conserver jusqu’au jour où le réveil du Rectifié pourrait s’effectuer en France et lui

         permettrait de s’en dessaisir. »

    3. Au Convent du G.P.D.G. à Paris, les 23, 24 et 25 septembre 1960, le Frère Louis Didier,

        alors Préfet des Flandres, avait exprimé, non sans vigueur, son rejet des dispositions de la

        Convention de 1958, et de ce refus catégorique, naquit à Lille l’idée d’ériger un Grand

        Prieuré. La Charte constitutive, qui rappelait que les décisions de la Convention 1958

        furent prises sans « consultation préalable », fut transmise à André Moiroux le 8 mai

        1961. Le G.P.D.G., le 14 octobre 1965, déposait de sa charge René Rucart, Préfet des

        Flandres. Celui-ci, loin de prendre acte et de se retirer, prit l’initiative de la création d’un

        « Directoire provisoire du Rite Rectifié en France », qui faisait parvenir le 30 novembre

        une lettre circulaire à tous les Chevaliers du G.P.D.G., et à certains de ceux rattachés au

         G.O.D.F. et à la G.L.N.F.-Opéra, et le 12 décembre 1965 constituait le « Grand Prieuré

         Indépendant des Gaules », placé sous la présidence de René Rucart, son siège social étant

         déposé à Lille.

    4. Johannes Marcus i.O. Eq. A Crucis Mysterio, Discours d’Orientation, Lyon, 14

       décembre 2013.

    5. Jean de La Fontaine, Le Chêne et le Roseau, Liv. I, XXe, Fables, 1698.

        En lien sur le même sujet :

    L’unité du Régime Écossais Rectifié selon les principes de l’Ordre

    http://www.directoirerectifiedefrance.org/?page_id=493

     

    El Fénix renace de nuevo en Lyon

    http://www.masoneriacristiana.es/noticias/renaceElFenixEnLyon.html

  • Anniversaire du Directoire National Rectifié de FRANCE

    Ce samedi 14 et Dimanche 15 décembre, nous avons fêté les 1an du D.N.R.F.-G.D.D.G. à LYON, et nous avons pu nous réunir pour ce Chapitre National, puis en tenue de Grande Loge Ecossaise, dans le temple « Jean Baptiste Willermoz »  de la G.L.F.de  Villeurbanne.


    Inutile de vous dire que ce rassemblement National nous a réchauffé le cœur d’autant que notre association avait vu aussi le jour un 15 Décembre, il y a un An, et qu’elle n’est pas étrangère, à certains rapprochements qui nous ont permis d’aboutir à la signature de ce traité.


     Comme quoi, le hasard n’existe pas !


    La signature des 2 traités, d’abord avec le Grand Prieuré Indépendant et Traditionel des Gaules, qui a reconnu notre association, puis avec nos amis espagnols du « Gran Priorato Rectificado de Hispania », représenté par une délégation de frères venus de Barcelone, et le « Gran Prior » de Madrid, est venu scellé notre désir et notre volonté de travailler en revenant et en conservant en fidélité, les fondements initiatiques du Régime Écossais Rectifié selon la conception willermozienne, et dans le respect de ce que voulut Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) pour l’Ordre, en se rattachant à l’essence de la Réforme de Lyon engagée au Convent des Gaules (1778), entérinée au Convent de Wilhelmsbad (1782).


    Cette magnifique journée a pu se poursuivre dans les salons privés de la Brasserie Georges, ou chacun, de son discours, de ses joies, de ses chants,  a pu exprimer tout le bonheur que nous avions à nous retrouver ,dans l’amour, le partage de ses instants inoubliables, bercés par  la mélodie d’un « joyeux anniversaire » que nous a offert ,l’orgue de barbarie , de la brasserie Georges .


    Les plus courageux, ont prolongé cette soirée, ou plutôt commencé la matinée, dans les salons de l’hôtel voisin, avant de déjeuner tous ensemble et de rejoindre le cimetière ou repose JB Willermoz pour une chaine d’union commémorative.


     Cette chaine d’Union faite par quelques frères, et certains membres de notre association a accompagné tout au long du voyage du retour, ceux qui s’étaient déplacé de si loin et qui rejoignaient tôt, leurs foyers .


    Nous pensons donc déjà, à notre deuxième date anniversaire, et peut être à d’autres rencontres pour notre Ordre, en ces lieux qui nous sont déjà si familiers, tant la Ville de Lyon, le RER tel que nous le vivons et les moments que nous partageons sont si beaux.


     


    Merci à tous


    Le Président du CERWJB


    JM FERRIGNO


     


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  • LOUIS CLAUDE DE SAINT MARTIN – SA VIE – SON ŒUVRE – SA PENSEE


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    Louis-Claude de Saint Martin est né à Amboise le 18 Janvier 1743, de Louise Tournyer et de Claude-François de Saint Martin. Il est décédé le 13 Octobre 1803.maison natal.jpgplaque maison SM.jpg

    Voilà très brièvement pour son état civil.

     

    Il perdra très jeune l’affection de sa mère qui naîtra au Ciel alors qu’il n’avait pas 3 ans. Mais, à partir de ses 6 ans, il recevra les bons soins d’une belle-mère aimante et attentionnée. L’enfant est élevé dans une famille pieuse et c’est probablement un climat propice à développer chez lui le goût des mystères Divins.

     

    Sa santé est fragile, voire précaire puisqu’il dira dans « Portrait » « j’ai changé 7 naissance enfant - Copie.jpgfois de peau étant en nourrice ». C’était un enfant doux, réservé et un peu mélancolique, on voit clairement, dans ces traits de caractère, se profiler l’adulte à venir pour qui les joies ordinaires resteront inconnues.

     

    Son père faisant profession d’Avocat, c’est tout naturellement vers le droit qu’il orientera ses études en entrant à la faculté de droit de Paris. Ces années d’études le confronteront à la vie estudiantine qui aura peu d’attrait pour lui tout autant que le droit qui ne le passionnera pas, c’est le moins que l’on puisse dire, et auquel il préférera la lecture des philosophes du siècle dit des lumières !

    Cependant, pour être conforme au désir de son père, il obtiendra sa licence en droit. Mais il se sent mal à l’aise dans cette société déjà matérialiste qui laisse bien peu de place à ses hautes aspirations spirituelles.

     

    Il a très certainement senti très tôt qu’il était dans le monde sans être du monde.

     

    Pour suivre la tradition familiale et satisfaire au désir paternel, il sera reçu avocat du Roi à Tour le 9 août 1762, oserais-je dire la mort dans l’âme ?

     

    Très vite, il se rendra compte que la magistrature n’est pas sa voie, la charge lui pèse tant qu’il ne voudra plus continuer à exercer une profession à laquelle il se sentira totalement étranger.

     

    Sa reconversion ne semble guère plus judicieuse : le Duc de Choiseul Duc de Choiseuldécidera de le faire entrer dans l’armée comme  officier. Comment imaginer Louis-Claude de Saint Martin exerçant le métier des armes ?

     

    Cependant, le destin prend parfois des détours étonnants pour nous conduire sur la bonne voie, à moins qu’il ne s’agisse de la manifestation de la grâce de Dieu qui surveille de près les brebis qui s’égarent…Il fallait bien que l’officier Saint Martin devienne le Philosophe Inconnu !

     

    En effet, c’est dans le Régiment Foix-Infanterie que Saint Martin va rencontrer celui grâce à qui il s’engagera sur le chemin initiatique que nous connaissons. C’est à Grainville, premier Capitaine des Grenadiers, que revient ce mérite ! Promu Lieutenant à 26 ans, Saint Martin ne sera guère plus passionné par le métier des armes que, naguère, par l’exercice de la magistrature. Il dira d’ailleurs « je me serais plus accommodé à être simple soldat pour obéir aux ordres plutôt que d’en donner »…C’est dire s’il était motivé par ses nouvelles fonctions !

     

    maçonnerie.jpgSur les conseils de Grainville, il entrera en maçonnerie et se livrera, certainement avec bonheur, à l’étude que suppose et nécessite l’appartenance à une société initiatique. Mais c’est une autre rencontre qui va initier, dans tous les sens du terme, un bouleversement dans sa vie.

     




    N’oublions pas que le Régiment Foix-Infanterie est en garnison à Bordeaux…Quelle chance ! Cette rencontre capitale est donc, bien évidemment, celle qu’il va faire avec celui qu’il considère comme son premier Maître : Martinès de Pasqually.

     

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    Si vous m’avez bien écoutée vous aurez remarqué que je parlais, jusqu’à présent, de Saint Martin au passé mais, dès maintenant, je vais parler de lui au présent parce que son œuvre est intemporelle et qu’elle nous concerne tous, hommes de désirs, au présent.

     

    A partir de cette rencontre avec Martinès il nous offre une voie royale, la voie du salut !

     

    Martinès fut sans doute dépositaire d’une transmission paternelle judéo-chrétienne due à son origine marane. Il avait organisé son Ordre, en tous cas à Bordeaux, à partir d’avril 1762 jusqu’au 5 mai 1772, date de son départ pour Saint Domingue d’où il ne reviendra pas.

     

    Son but, très globalement, était de rétablir le culte primitif. N’étant pas Coën, je ne m’arrêterai pas sur les détails de son organisation.  Cependant, Saint Martin, malgré les impératifs que lui impose sa vie de garnison, reçoit les premiers grades Coën entre l’été 1765 et l’hiver 1768, probablement du Chevalier Baudry de Balzac. Dès lors, Saint Martin n’aura de cesse que de progresser dans l’Ordre.

     

    A partir de 1768, il établit une relation étroite avec Martinès et en 1771 il devient son secrétaire, faisant suite à l’Abbé Fournier qui l’avait précédé dans cette fonction. Très impliqué, il copie les rituels et entre en relation avec les chefs de l’Ordre dont Jean-Baptiste Willermoz.

     

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    Il participe aussi, et ce n’est pas rien, à la mise en forme du Traité.

     

    Toujours très motivé, il assiste son Maître lors des préparations rituelles. Prières, invocations, tracés, sont destinés à l’œuvre majeure de réconciliation. Saint Martin y met toute sa ferveur et maitrise rapidement les rites bien que sa faible constitution physique pâtisse sérieusement des efforts requis pour mener à bien les opérations.

     

    Puis, il vient à s’interroger sur la légitimité de ce cérémonial, allant jusqu’à dire àportail martin.jpg Martinès « faut-il tout cela, Maître, pour prier le bon Dieu ? » question à laquelle Martinès répond « il faut bien faire avec ce que l’on a ». Plus tard, il va être amené à se distancier des pratiques théurgiques au profit d’une voie intérieure, la voie de l’interne, dont je parlerai plus loin.

     

    Pour l’heure, il se penche sur le Traité de façon d’autant plus profonde qu’il adam et eve.jpgcollabore activement à sa rédaction. Il s’imprègne de la doctrine de Martinès qui expose, entre autre, pour faire court, la chute des anges rebelles puis celle d’Adam et les conséquences terribles qui en découlent.

     

    eve adon carcature.jpgAdam, après avoir prévariqué, perdra son corps de gloire et sera enfermé dans un corps de matière, gardant en lui l’image Divine mais en perdant la ressemblance. Il entrainera dans sa chute toute sa postérité et il faudra une triple intervention divine pour nous restaurer, un jour, dans notre première propriété, vertu et puissance spirituelle divine :

     

    -     La réconciliation d’Adam par Hély, après la chute

     

    -     La réconciliation des hommes par Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu qui est venu, non pour abolir la loi de Moïse, mais l’accomplir à notre place en mourant sur la croix

     

    -     Le retour à la fin des temps du Christ comme Emanuel pour opérer la réintégration.

     

     

    Passionné par le travail qu’il accomplit avec Martinès, il décide, après 6 ans passés à Foix-Infanterie, de se libérer de ses obligations militaires pour retrouver la liberté de s’adonner à plein temps à ce qui le passionne tant. Saint Martin est ordonné Réau+Croix par Martinès le 17 avril 1772, lequel s’embarquera peu après pour Saint Domingue…..aller sans retour !

     

    Après la mort de Martinès, il reste en relations épistolaires avec les nombreux contacts que sa position de secrétaire lui avait permis d’établir. Ceux-ci vont rapidement voir en lui un possible et savant instructeur et Willermoz va lui confier officiellement cette fonction, l’accueillant chez lui pour plus de commodité.


     

    Saint Martin y commence la rédaction « des erreurs et de la vérité » et les deux hommes planifient un programme d’enseignement que Saint Martin prodiguera aux frères de Lyon, assisté de Willermoz et de Jean Jacques du Roy d’Hauterive : viennent de naitre les fameuses Leçons de Lyon dont le but constant, quels que soient les sujets abordés, est « comment travailler à la réconciliation de l’homme ? ».

     

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    Cachet de Saint Martin


     

    Les Leçons de Lyon prennent fin le 10 avril 1776. Saint Martin quitte Lyon et fréquente les salons parisiens, notamment celui de Madame de Lusignan, chez qui salon_madame_geoffrin.jpgil a ses entrées et grâce à laquelle il peut côtoyer les personnes importantes et influentes du royaume.

     

    Comme le temps nous est un peu compté, je suis obligée d’écourter le récit des pérégrinations de Saint Martin pour arriver à sa rencontre, par delà l’espace et le temps, avec son second maître : Jacob Boehme.

     

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    Lors d’un séjour à Strasbourg, il rencontre Charlotte de Broecklin, une Allemande érudite et passionnée par l’œuvre de Boehme. Celle qu’il appelle « ma chérissime B » par souci de discrétion va devenir pour lui une amie d’exception et ils vont entretenir une longue et riche correspondance.

     

    Il va s’écarter de la Franc Maçonnerie puis, découvrant l’œuvre de Boehme qu’ilvoix cardiac.jpg va traduire en Français, il rejette la théurgie Coën pour proposer une voie plus intérieure.

     

     

     

    Pendant les 10 dernières années de sa vie, il va négliger l’écriture pour se consacrer à la traduction des livres de Jacob Boëhme qui étaient dans son propre pays, l’Allemagne, pratiquement tombés dans l’oubli.

     

    Pour ce faire, il va apprendre l’allemand, langue qu’il ne pratiquait pas du tout. Mesurez vous l’ardent désir qui l’animait pour qu’il se livre à un tel travail ? Il apprend l’allemand non seulement pour le parler couramment mais encore pour traduire fidèlement la pensée subtile et quelque peu compliquée de Boehme. Il est facile en lisant ses œuvres en français de prendre conscience du mérite de Saint Martin à s’attaquer à pareille tâche !

     

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    On peut affirmer sans risque d’erreur, que c’est Saint Martin qui a permis, non seulement en Allemagne mais dans l’europe entière, de redécouvrir ce penseur d’exception.

     

    Il comprend que Boehme est de la race de son premier maitre et qu’il ne faut pas les opposer mais au contraire les conjoindre. Il écrit dans « Mon portrait historique » : « Notre premier maitre avait certaines lumières, mais le second, B, a des lumières supérieures encore qui nous font aborder des domaines insoupçonnés ». Quels sont donc ces domaines ? Ils touchent à la nature du Principe Premier, ce Principe est un sans fond (ungrund), un rien, un néant. Il se dévoile dans son retrait.

    jacob b principe.jpg

     

     

    Etant donné l’importance de Boehme dans la pensée de Saint Martin, il est utile d’en dire quelques mots : il est né en 1575 et mort en 1624. C’était un simple cordonnier qui, très jeune, était gardien de troupeau. On dit qu’un jour où il gardait ses bêtes, il trouva un trésor dans une grotte mais n’y toucha pas. On y verra symboliquement, son accès au trésor caché des mystères Divins.

     

    L’histoire dit encore qu’un jour où il était seul dans son atelier, un étranger se présenta pour acheter une paire de chaussure. N’osant lui vendre ce qu’il demandait, l’apprenti lui proposa un prix supérieur pour dissuader le client qui cependant accepta. En sortant de l’échoppe avec son achat, ce singulier personnage lui dit d’une voix forte ‘Jacob tu es peu de chose mais tu seras grand et tu deviendras un autre homme, tellement que tu seras pour le monde un objet d’étonnement »

     

    Il vécu une expérience mystique et restera 7 jours dans les plus hauts degrés de la contemplation intérieure et aura encore des grâces inexplicables mais la Grâce Divine s’explique t’elle ?

     

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    Il écrira fidèlement les récits de ses visions en rédigeant son 1er livre « L’aurore naissante ». Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet mais ce n’est pas celui qui nous occupe aujourd’hui. Il nous suffit, pour l’heure, de savoir que Saint Martin a reconnu dans les travaux de Boehme ce qu’il aurait pu écrire lui-même.

     

    Il ne se contente pas de traduire Boehme mais va jusqu’à payer de ses deniers la parution en français de l’Aurore Naissante et nous livre cette réflexion dans « mon portrait… » :

    « Dans le mois de Brumaire an IX, j’ai publié ma traduction de l’aurore naissante de Jacob Boehme. J’ai senti en la relisant de suite et tout à mon aise que cet ouvrage serait béni de Dieu et des hommes, excepté du tourbillon des papillons de ce monde qui n’y verront rien… »

    Saint Martin déplore de ne pas être entendu et compris des hommes du torrent qui n’aspirent qu’à se bercer d’illusions ou de croyances.

     

    Au cours de l’été 1803, il se rend à Amboise mais sent que sa santé se dégrade sérieusement. Ce constat ne le chagrine pas et il l’accepte très sereinement. Il quitte cette terre le 13 octobre 1803 entouré de quelques amis venus l’assister.

     

     

     

     

    B -  SON OEUVRE

     

     

    Les ouvrages de Saint Martin ont pour but d’expliquer la nature par l’homme et de ramener toutes nos connaissances au Principe dont l’Esprit humain peut devenir le centre. Je vais résumer le plus brièvement possible ses œuvres majeures, ou, tout du moins les plus importantes à mon sens.

     

    DES ERREURS ET DE LA VERITE. Publié en 1775

       Il fut écrit en réponse aux dires de Boulanger qui affirmait que les religions ereur et verte.jpgétaient nées à cause de la frayeur que les hommes éprouvaient face aux phénomènes naturels qu’ils ne savaient pas expliquer. Après avoir fait remarquer aux hommes l’incertitude de leurs recherches et les continuelles méprises qui en découlaient, il leur indique la route qu’ils auraient du suivre et démontre que l’homme possède en lui une lumière active et intelligente qui est seule à la source de la pensée religieuse, un savoir non matériel.

     

     

    LE TABLEAU NATUREL. Publié en 1782

          C’est un traité de science initiatique qui prend sa source dans l’âge d’or, passe tab.nat..jpgpar la chute pour arriver à la réintégration finale. Saint Martin se penche sur l’étude des Lois qui régissent l’univers et livre quelques vérités profondes à ce sujet. Selon Saint Martin, l’homme, le quaternaire, en sombrant dans la matière ténébreuse, s’est enfermé dans la circonférence du zéro. Il lui faudra donc faire pénétrer l’unité dans ce quaternaire pour rétablir l’ordre universel brisé par la chute. Pourrait-on y voir une suite du Traité de Martinès ?

     


     

     

     L’HOMME DE DÉSIR. Publié en 1790

         Ce sont des « chants » dans lesquels l’âme humaine se reporte vers son étathomme de desir.jpg premier que la voie de l’Esprit peut lui faire recouvrer par la bonté Divine ; Kirchberger considèrera cette œuvre comme la plus riche en pensées lumineuses et Saint Martin trouvera dans ses propres écrits des germes qu’il avait semés mais qui prendront sens pour lui après qu’il ait étudié Boehme.

     

     

    LE NOUVEL HOMME. Publié en 1792

          L’idée fondamentale de cette œuvre est que l’homme porte en lui une sorte de louis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free masontexte dont toute sa vie devrait être le développement car l’âme de l’homme est une pensée de Dieu. Il en découle que le moyen de nous renouveler pour rentrer dans notre nature consiste à penser par notre propre Principe et d’employer nos pensées comme autant d’organes pour opérer ce renouvellement. Saint Martin dira plus tard qu’il n’aurait pas écrit ce livre, ou alors qu’il l’aurait écrit autrement, s’il n’avait pas eu connaissance des écrits de Boehme.

     

     ECCE HOMO. Publié en 1792

        Il a publié ce livre à l’intention de la Duchesse de Bourbon pour répondre auxlouis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free mason faiblesses spirituelles de cette amie un peu trop fascinée par le merveilleux et le somnambulisme. Saint Martin y invite à la prudence face à ces pratiques et rappelle à nouveau les principes fondamentaux qui régissent la destiné de l’homme. Il y expose la misère présente des hommes et l’espoir de leur possible réhabilitation.

     

     

    LE CROCODILE. Publié en 1799

      C’est un poème épique de 102 chants. On y retrouve de longs voyages sans louis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free masonaccidents qui soient mortels ; un peu d’amour, sans aucune de ses fureurs ; de grandes batailles où pas une goutte de sang n’est versée ; quelques instructions sans le bonnet du docteur.

    S’y mêlent le fantastique, l’occulte, la satire. L’action se passe pendant la révolution et les personnages sont en relation avec les principes de la doctrine martiniste.

     

    LE MINISTERE DE L’HOMME ESPRIT. Publié en 1802

         Le but de ce livre est de montrer comment l’homme esprit, c'est-à-dire celuilouis claude de saint martin,philosophe inconnu,martinisme,martiniste,ordre,rer,rites ecossais rectifié,ecossais,franc maçon,free mason qui exerce un ministère spirituel, peut s’améliorer, se régénérer, lui et les autres, en rendant la Parole, le Verbe à l’homme et à la nature. La grande amélioration que propose Saint Martin consiste dans le développement radical de notre Essence Divine. Le Ministère de l’homme esprit apprend enfin à opérer en lui-même l’action du Réparateur, en s’immolant, à son exemple, pour se séparer du règne matériel, organe du mal.

     

    On retrouve aussi d’autres ouvrages dans ses œuvres majeures comme « De l’esprit des choses publié en 1800, et parmi ses œuvres posthumes « Des Nombres » publié en 1848.

     

     

     C – SA PENSEE

    Nous avons vu plus haut que Saint-Martin s’éloigne de la Maçonnerie et qu’il rejette la théurgie Coën, voie de l’externe, pour proposer une voie plus intérieure. Cette voie est celle de l’interne nommée parfois imprudemment la voie cardiaque. Si Saint Martin utilise plus volontiers les mots « voie de l’interne » c’est probablement afin d’éviter la confusion néfaste avec ceux de « voie cardiaque ».

    Bien évidemment, il ne s’agit pas des bons sentiments, des bonnes actions non plus que de l’affect comme pourrait le laisser entendre le mot « cœur » : ce domaine là est uniquement celui du terrestre et de la matière.

     

    Le cœur, siège de la voie interne, signifie autre chose !

     

    Dans l’homme, ce cœur là, est la figuration de son centre radical, de sa pure Conscience. La voie interne est une exploration systématique et consciente de notre univers intérieur, depuis les zones superficielles jusqu’au centre radical qui, lui, est éternel.

     

    C’est dans ce sens là uniquement qu’il faut entendre la pensée de Saint Martin. Explorons donc sa pensée si riche et si simple à la fois.

     

    En quoi consiste donc cette voie de l’interne ? Je viens de la définir mais laissons la parole à Saint Martin, il nous dit : « La seule initiation que je prêche et que je cherche de toute l’ardeur de mon âme, est celle par où nous pouvons entrer dans le cœur de Dieu et faire entrer le cœur de Dieu en nous pour y faire un mariage indissoluble qui nous rend, l’ami, le frère et l’épouse de notre Divin Réparateur. Il n’y a d’autre mystère pour arriver à cette initiation que nous enfoncer de plus en plus jusque dans les profondeurs de notre être et de ne plus lâcher prise que nous ne soyons parvenus à en sortir la vivante et vivifiante racine ».

     

    Saint Martin nous invite donc à entrer, avec une sorte de dépouillement, dans le recueillement, le silence, la méditation solitaire qui va nous conduire à un cœur à cœur avec Dieu.

     

    Il convient pour y parvenir d’aller chercher au plus profond de nous-mêmes, dans notre cœur/centre, les lumières enfouies qui n’attendent que de se révéler à nous pour peu que l’on s’en donne les moyens.

     

    Ces moyens sont la purification, la sanctification, la régénération et la prière. La purification est une condition obligatoire pour pouvoir s’unir à Dieu. Comme on ne fait pas entrer un hôte dans une maison sale, il serait bien illusoire de vouloir convier Dieu dans un cœur/centre souillé.

     

    Il faut donc en extirper toutes nos prétentions humaines, la plupart du temps très égotiques, abandonner nos attachements à ce qui n’est pas fixe en nous pour nous approcher le plus possible de la seule Vérité. Saint Martin nous le dit dès la 1ère page du Nouvel Homme : « la Vérité ne demande pas mieux que de faire alliance avec l’homme mais elle veut que ce soit avec l’homme seul et sans aucun mélange de tout ce qui n’est pas fixe et éternel comme elle ». Il nous dit plus loin : « tremblons donc que les canaux de notre être ne soient pas assez purifiés pour que la Vérité passe en lui sans y éprouver de la gène et de la douleur ».

     

    Prenons donc bien conscience de la dégénérescence de notre condition actuelle, des ravages quotidiens que produisent nos ego et de leurs tristes répercussions. Reconnaissons nous donc totalement indignes, petits et misérables mais dignes cependant dans l’espérance de retrouver un jour notre vraie nature.

     

    Qu’en est-il maintenant de la sanctification ? Voilà ce que nous en dit Saint Martin au chapitre 224 de l’homme de désir : « Le Père a sanctifié le Fils, le Fils a sanctifié l’Esprit, l’Esprit a sanctifié l’homme. L’homme doit sanctifier tout son être ; son être devait sanctifier les agents de l’univers ; les agents de l’univers devaient sanctifier toute la nature et, de là, la sanctification devait s’étendre jusqu’à l’iniquité ».

     

    Vaste programme qui reste à accomplir en ce qui nous concerne. Nous devons absolument nous abandonner tout entier à l’amour Divin, mettre à nu notre cœur et nous confier à la miséricorde du Seigneur. C’est véritablement un total engagement de notre être, sans la moindre retenue, un « retranchement des œuvres du monde » conscient et accepté.

     

    Bien sûr, nous sommes prisonniers de notre corps de matière et nous continuons en permanence à commettre des actes plus ou moins réprouvés. C’est donc avec cette lucide certitude que nous devons nous engager sur le chemin de la régénération, faire mourir en nous le vieil homme pour permettre la naissance du nouvel homme.

     

    Il va falloir transformer l’homme dégradé en homme régénéré, car sans cette transformation du cœur aucune prière n’est prononcée correctement. Les ténèbres ne sont dissipées que par la régénération spirituelle et c’est au prix d’un repentir sincère que se renouvelle le cœur et que s’envisage la régénération. Voilà le véritable travail de l’interne car c’est dans le cœur/centre que s’obtient, ou pas, un devenir pour l’âme.

     

    C’est donc dans ces conditions réalisées que la prière va devenir opérante !

     

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    Comment faut-il donc prier ? Il y a bien évidemment plusieurs manières de le faire en fonction de différents critères mais dans l’homme de Désir Saint Martin nous dit : « si vous ne savez pas comment prier, répétez donc sans cesse : je commande à l’iniquité de fuir loin de moi ; je commande à tous les secours naturels et spirituels de se rassembler autour de moi ; je supplie tous les élus purs de me conduire et de me protéger ; je me prosterne devant celui qui seul peut rétablir tous mes rapports ».

     

    Cette prière est puissante. En effet « je commande à l’iniquité de fuir loin de moi », par cet acte conscient, la porte inférieure du cœur est fermée. C’est la phase de purification. « Je commande à tous les secours naturels et spirituels de se rassembler autour de moi » cette phase de demande s’effectue par la porte supérieure du cœur qui ouvre sur le monde des puissances divines pures mais aussi sur toutes les puissances secondes qui dirigent la création. Saint Martin ne nous demande pas de nommer qui que ce soit, car, l’attitude du théurge est d’accepter ce que Dieu veut bien lui donner et seulement cela. « je supplie tous sacred-heart-doves-chalice.jpgles élus purs de me conduire et de me protéger » : cette seconde demande s’adresse à la communion des Saints. Là encore, on ne nomme personne, viendra à nous qui doit venir en fonction de la volonté Divine. « Je me prosterne devant celui qui seul peut rétablir tous mes rapports » : cette attitude est la seule qui permette de s’ouvrir en coupe pour recevoir ce que Dieu veut bien nous accorder.

     

    Nous retrouvons dans cette prière : purifie toi – demande – reçois, ce qui permet l’action juste. Dans les trois phases préliminaires le théurge fait un appel direct aux êtres concernés. Pour appeler Dieu, il entre en totale passivité par la prosternation. Cet appel à la réhabilitation est lancé vers Dieu dans un respect absolu. Elle marque l’humilité du théurge qui sait que seul Dieu possède le véritable agir.

     

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    Ceci n’est qu’une petite approche de la prière, qui va terminer le survol de la pensée de Saint Martin sur laquelle il y aurait encore beaucoup à dire mais le temps ce soir nous manque pour aller plus loin…Laissons quand même à Saint Martin les mots de la fin :

     

    « Ma tâche dans ce monde a été de conduire l’esprit de l’homme par une voie naturelle aux choses surnaturelles qui lui appartiennent de droit mais dont il a perdu totalement l’idée, soit par sa dégradation, soit par l’instruction fausse de ses instituteurs…Cette tâche est neuve mais elle est remplie de nombreux obstacles et elle est si lente que ce ne sera qu’après ma mort qu’elle produira ses plus beaux fruits… »

     

     

    Joelle Soulier, le 29 novembre 2013