"LES SAINTS JEANS"
C.E.R.W.J.B LES RENCONTRES - Page 6
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PROCHAINE RENCONTRE
ORDRE DU JOURDE LA REUNION DU VENDREDI 21/02/2014...19h30AU"Restaurant Al Jennah"40,Cours Julien13006 MARSEILLETel: 0491923738CENTRE D ETUDES ET DE RECHERCHESWILLERMOZ JEAN - BAPTISTEordre du jour de la réunion du vendredi 21 Fevrier1) Propos du président2) Adhésions et demandes d'adhésions3) Présentation d'une commission :4 ) Date de la prochaine réunion5 ) Choix de la prochaine commissionRDV à 19 H 30 au restaurant Al Jennah (La salle du haut)Le secrétaire -
La Renaissance du Phénix à Lyon (d'apres Semper Rectificando)
Texte sur le blog de nos amis semper rectificando
Les principes fondamentaux ont été réaffirmés le 14 décembre 2013 à Lyon,
afin que puisse renaître de ses cendres le Phénix,
et soit engagée l’oeuvre de réintégration des êtres
dans leur première propriété vertu et puissance spirituelle divine !
Lors de sa Tenue de Grande Loge Ecossaise, le samedi 14 décembre 2013 à Lyon,
correspondant au premier anniversaire du réveil du Grand Directoire des Gaules (15 XII
2012), le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaules, a ratifié
avec le Gran Priorato Rectificado de Hispania et le Grand Prieuré Indépendant et
Traditionnel des Gaules, des Traités d’Amitié et Reconnaissance,portant sur le rappel des
fondements historiques, organisationnels et doctrinaux du Régime Ecossais Rectifié.
Cet acte solennel, qui dépasse largement les accords classiques conclus communément
entre Puissances maçonniques, puisqu’il s’appuie, de façon claire et explicite, sur les
bases authentiques du Régime rectifié, représente un moment significatif de l’Histoire de
l’Ordre fondé lors du Convent des Gaules en 1778.
En effet, les trois Puissances signataires, relevant d’une même origine – puisqu’elles proviennent toutes du réveil du Régime Ecossais Rectifié effectué en 1935 – ont voulu, par cette décision importante, signifier qu’elles entendaient oeuvrer à la défense de l’Ordre, en le considérant comme un système initiatique indépendant, autonome et souverain visà-vis des structures obédientielles qui, depuis des décennies, se sont emparées du « Rite », en imaginant le soumettre à des vues profondément étrangères aux principes de la Réforme de Lyon.
Ainsi, les trois Puissances rectifiées réunies à Lyon le samedi 14 décembre 2013, ont souhaité rappeler en préambule, leur indéfectible attachement à l’essence du Régime rectifié par les points suivants :
· 1) – Le souhait de conserver en fidélité l’esprit des Convents fondateurs de l’Ordre ;
· 2) – La volonté de respecter les critères explicites exposés dans les Codes de 1778, qui seuls définissent le Régime ;
· 3) – Le souci de la conservation et préservation, de la légitimité historique initiatique et doctrine du Régime Ecossais Rectifié.
a) L’Histoire du Régime rectifié, rappelée et respectée
Lors de son discours d’orientation, le Sérénissime Grand Maître du D.N.R.F.-G.D.D.G.,
a souligné ce qui avait motivé, initialement, Camille Savoire (1869-1951) dans sa décision
de réveiller le Grand Directoire des Gaules en 1935, en rompant avec le Grand
Orient de France : « Une séparation absolue de l’organisation rituelle et initiatique
du Régime rectifié d’avec le Grand Orient de France, pour qu’il puisse vivre selon les
formes arrêtées lors du Convent des Gaules et comme décidé lors du Traité d’Union
avec les Directoires en 1776. » [1]
Face au refus du Grand Orient de France de respecter cette séparation, s’imaginant
« détenteur du Rite », le 23 mars 1935 se déroulait à Paris la tenue historique de la
Préfecture de Genève, où fut remise une Patente officielle à Camille Savoire, lui octroyant,
en tant que Grand Maître et Grand Prieur du Grand Directoire des Gaules, toute
autorité pour créer en France des ateliers du Rite Écossais Rectifié.
Dans son discours Camille Savoire soulignait que le G.O.D.F. s’opposait à la pratique
authentique du R.E.R. et que le Grand Directoire des Gaules formerait donc, pour
répondre aux exigences willermoziennes, un Ordre autonome et indépendant,
composé de membres « désireux de quitter les Obédiences françaises dont les
agissements sont en contradiction avec le caractère de la Franc maçonnerie.» [2]
b) Retour aux bases fondatrices du Régime rectifié
Avec le recul des années, et alors que l’initiative de Camille Savoire allait être menacée
rapidement par plusieurs événements conjoints qui firent disparaître de la scène
maçonnique le Grand Directoire des Gaules dès 1939, et ce pour de longues
décennies, que puissent se retrouver les Puissances rectifiées désireuses d’unir leurs
efforts en vue de respecter les critères du « Réveil » de 1935, est un signe extrêmement
encourageant, et gros d’espérance pour ceux qui aspirent à ce que le Régime Ecossais
Rectifié parvienne, enfin, à vivre en liberté véritable sous le seules ailes du Phénix.
Il n’est d’ailleurs pas anodin, que les trois Puissances signataires de ce samedi 14
décembre 2013 (D.N.R.F.-G.D.D.G., G.P.R.D.H., G.P.I.T.G.), qui proviennent du
« Réveil » de 1935, soient toutes issues de la transmission de Camille Savoire, et que si
le Grand Directoire des Gaules a été réveillé le 15 décembre 2012 par des Frères
provenant du Grand Prieuré des Gaules de 1946 qui s’est écarté des critères rectifiés par
son multiritualisme aberrant et sa dérive ecclésiale, ainsi que des Frères du Grand
Prieuré Indépendant de France, juridiction rectifiée du Grand Orient de France, que
le Gran Priorato Rectificado de Hispania s’est constitué le 16 octobre 2010 en
rompant avec une désorientation dogmatique qui s’était imposée au sein du Gran Priorato
de Hispania, on retiendra que la naissance du Grand Prieuré Indépendant des
Gaules en 1965, participait déjà, d’un mouvement de refus de la Convention signée entre
le G.P.D.G. et la G.L.N.F. en 1958, dont on sait les conséquences funestes qu’elle eut par
la suite sur le Régime [3].
c) L’unité de l’Ordre
C’est donc conscientes des démarches qui les portèrent, respectivement, et selon des
circonstances spécifiques, à refuser des situations devenues totalement inacceptables
pour le Régime, que les trois Puissances signataires ont décidé d’unir leurs efforts ce
samedi 14 décembre 2013 à Lyon, en scellant, d’une commune volonté, leur engagement
au service de l’héritage willermozien.
Il s’agit donc bien, d’une « unité » constituée et édifiée, afin que puisse de nouveau
rayonner « l’Esprit » de l’Ordre, dans la mise en oeuvre concrète de la « science de
l’homme » entendue dans le sens de la «doctrine» dont le Régime est dépositaire,
cherchant à construire, pour ceux qui se rangeront à ses côtés en acceptant de cheminer
avec lui en se dirigeant du Porche vers le Sanctuaire, un nouveau destin commun en forme
d’invitation en s’appuyant, avec confiance, sur les seules bases rituelles et doctrinales du
Régime Écossais Rectifié, ceci pour le plus grand bonheur des âmes de désir en quête de
la Vérité, et celui de toute la famille humaine au bien de laquelle sont, par définition,
consacrés tous ses travaux.
Conclusion:
Sachant que le Régime rectifié, car il s’agit bien d’un « Régime » lorsqu’on parle du
système initiatique élaboré au Convent des Gaules en 1778, est fondé sur des principes
intangibles, le caractère préoccupant de la situation maçonnique contemporaine a donné
l’occasion aux trois Puissances rectifiées réunies à Lyon, de rappeler leur attachement à la
conception willermozienne de l’Ordre, de sorte de sauvegarder l’esprit du Régime, ce qui
donna au Grand Maître du Grand Directoire des Gaules de réaffirmer : « L’Ordre
apour objet de se consacrer à l’étude et à la conservation d’une doctrine dont il est le
dépositaire de par l’Histoire, doctrine sacrée qui a un but essentiel et très élevé que peu
d’hommes sont dignes de connaître. De ce fait, « l’Ordre », du point de vue rectifié,
lorsqu’on y fait allusion, entendu dans son principe le plus profond, le plus
authentique, ne réfère donc pas à une structure administrative et temporelle, mais
relève d’une dimension purement spirituelle. » [4]
De la sorte, il n’est pas niable qu’en ce samedi 14, du mois de décembre 2013 à Lyon, par
ces Traités signés et ces principes fondamentaux réaffirmés, un pas significatif vient
d’être effectué, afin que puisse renaître de ses cendres le Phénix symbole d’éternité, et de
la réintégration des êtres, attendue et espérée, dans leur première propriété, vertu et
puissance spirituelle divine !*
Enfin, en réponse à ceux qui se révèlent aveugles face à ce projet de "Refondation du
Régime", croyant, naïvement, qu’on peut régler les questions touchant aux lois
historiques, initiatiques et doctrinales, par de vulgaires, et d’ailleurs tristement profanes,
dispositions administratives et disciplinaires, la seule réponse, fraternelle, entendue ce
jour fut celle-ci :
« L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts. » [5]
Notes.
1. Camille Savoire, Lettre à Adrien Pouriau (1874-1948), Président du Conseil de l’Ordre du
G.O.D.F., 20 mars 1935.
2. Camille Savoire précisait : « Voilà comment nous avons régulièrement réveillé en
France le Rite Rectifié : ce réveil ayant été fait en accord et avec le concours de la seule
puissance ayant l’autorité suprême du Rite au monde et en conformité des décisions des
divers Convents de 1778, 1781, 1808, et 1811, et en exécution de la décision prise en 1828
par le Directoire de la 5e Province de Neustrie déléguant à la dernière de ses
préfectures, dite de Zurich, ses archives, prérogatives, droits, etc…, avec mission de les
conserver jusqu’au jour où le réveil du Rectifié pourrait s’effectuer en France et lui
permettrait de s’en dessaisir. »
3. Au Convent du G.P.D.G. à Paris, les 23, 24 et 25 septembre 1960, le Frère Louis Didier,
alors Préfet des Flandres, avait exprimé, non sans vigueur, son rejet des dispositions de la
Convention de 1958, et de ce refus catégorique, naquit à Lille l’idée d’ériger un Grand
Prieuré. La Charte constitutive, qui rappelait que les décisions de la Convention 1958
furent prises sans « consultation préalable », fut transmise à André Moiroux le 8 mai
1961. Le G.P.D.G., le 14 octobre 1965, déposait de sa charge René Rucart, Préfet des
Flandres. Celui-ci, loin de prendre acte et de se retirer, prit l’initiative de la création d’un
« Directoire provisoire du Rite Rectifié en France », qui faisait parvenir le 30 novembre
une lettre circulaire à tous les Chevaliers du G.P.D.G., et à certains de ceux rattachés au
G.O.D.F. et à la G.L.N.F.-Opéra, et le 12 décembre 1965 constituait le « Grand Prieuré
Indépendant des Gaules », placé sous la présidence de René Rucart, son siège social étant
déposé à Lille.
4. Johannes Marcus i.O. Eq. A Crucis Mysterio, Discours d’Orientation, Lyon, 14
décembre 2013.
5. Jean de La Fontaine, Le Chêne et le Roseau, Liv. I, XXe, Fables, 1698.
En lien sur le même sujet :
L’unité du Régime Écossais Rectifié selon les principes de l’Ordre
http://www.directoirerectifiedefrance.org/?page_id=493
El Fénix renace de nuevo en Lyon
http://www.masoneriacristiana.es/noticias/renaceElFenixEnLyon.html
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Jean -Baptiste WILLERMOZ
Un jeune « mystique »lyonnais
– né à LYON le 1 juillet 1730 d'une famille d'origine franc -comtoise
– son grand -père Claude – Pierre Willermoz est sculpteur sur bois à Saint – Claude
– baptisé le 11 juillet 1730 en la paroisse de Saint – Nizier.
– Suit jusqu'à 12 ans des études au collège de la Trinité chez les Pères Jésuites et acquiert
ainsi une écriture parfaite déliée , de solides bases ,et une excellente connaissance du latin et
des auteurs anciens.
– devient « fabricant d'étoffes et d'argent » comme son père et « commissionnaire en soi
ries »
– de famille très catholique, un rien austère , assidue aux offices religieux, d'autant plus que
son oncle Léonard Willermoz est prêtre et vicaire de l'église Saint- Nizier quartier de Lyon
qui est le cœur commercial de la ville .
– Baignant dans une atmosphère mêlée de labeur et de piété ,les dons de J B Willermoz ne
tardent pas à se manifester .
– Entrepreneur ,doué d'un rare talent organisateur .
– Acharnement au travail
– Se soucie précocement des questions religieuses , réelle familiarité avec les textes des Pères
de l'église ; son oncle le vicaire a vraisemblablement encourager non neveu à se conformer
aux exigences d'une vive religiosité catholique ???
– Adolescent , il possède un substantiel bagage philosophique , patristique et théologique ,
accédant avec une rapidité stupéfiante aux plus hautes responsabilités dans la société secrète
dont il allait devenir membre .
L' entrée en Franc -maçonnerie
– Son succès dans son activité commerciale signe sa réussite sociale.
– En 1754 à 24 ans , il s'installe définitivement à son compte maître fabricant ,lui donnant
ainsi l'introduction dans différents milieux aisés et cultivés de la capitale des Gaules .
L'un de ces milieux , plutôt fermé et réservé , la Franc-maçonnerie va jouer un rôle considérable
dans sa vie ,.la Franc-maçonnerie attirant alors dans tous les salons du royaume une foule de
curieux .
– Introduit en 1750 ,à 20 ans ,au sein d'une loge ,peut-être les « Les Amis Choisis « , le nom
nous reste inconnu d'après le témoignage de JB Willermoz .
– Deux ans plus tard , à 22 ans ,il est nommé VM .Il s'attache alors à une idée puisée chez
Clément d'Alexandrie , à savoir que le christianisme est porteur d'une authentique initiation .
Il fera cette déclaration dans un courrier à Charles de Hesse en 1781 : »Je fus persuadé , dés
mon entrée dans l'Ordre que la Maçonnerie voilait des vérités rares et importantes et cette
opinion devint ma boussole ... »
Un étonnant activisme initiatique
-en 1753 ,à 23 ans , alors qu'il vient d'être élu VM dans la loge dans laquelle il avait reçu la
lumière , il fonde un nouvel atelier « La parfaite Amitié » une des loges les plus anciennes de
Lyon.
– En 1756 une autre loge était fondée « L'amitié » reconnue par la Grande Loge en 1758 avec
Jacques Grandon comme VM .
– Le 10 mars 1760 ,Willermoz et Grandon constituent la loge « Les Vrais Amis »dont le VM
Jean Paganucci futur membre du Temple coen deLyon participera , 15 ans plus tard à la
rédaction des rituels de la « Réforme «
– Les Maîtres de la « Parfaite Amitié « l'Amitié » et les « Vrais Amis » créent en1760 un
« Comité des Loges de Lyon » ,intitulé Grande Loge des Maîtres Réguliers » dont JB W sera
désigné Grand Maître à partir de 1761 , puis prendra le titre de Garde des sceaux et d'archiviste
à compter de 1763 , ce qui lui donnera d'accéder à un nombre considérable de documents
infiniment précieux pour parfaire sa connaissance des degrés et grades pratiqués à cette époque
Hermétisme et légende templière
– JB Willermoz va alors se passionner pour les degrés hermétistes dont ceux de « Chevalier
du Soleil »ou des « Adeptes » ,de « l'Aigle « , du « Pélican » , de « Saint - André »ou encore
« Maçons d'Heredon » que l'on regardait comme des grades suprêmes .
– De 1761 à 1765 JB Willermoz s'oriente vers la recherche de ce qui lui apparaîtra comme
étant l'essence véritable de la Maçonnerie, son objectif caché et authentique : la quête du
secret de la Vérité voilée aux yeux des profanes.
– JB Willermoz convainc Meunier de Précourt de lui révéler le degré de « Grand Inspecteur
Grand Elu »( ou Chevalier Kadosch). Il soupçonne une influences des thèses des Frères
allemands de la Rose + Croix dans ce rituel et le lien qui pouvait être établi entre la légende
du Temple et la recherche de la « Pierre Philosophale »
– C'est ainsi qu'en 1765 est constitué un chapitre des « Chevaliers de l'Aigle noir Rose+Croix
– Bien qu'ayant manifesté un fort intérêt pour tous ces grades aux noms imposants , il est
désabusé et las ,il reste convaincu que la Maçonnerie est détentrice d'un véritable secret ,
mais malgré l'intensité de ses efforts , il sent qu'il n'est pas parvenu à le mettre à jour .
Martinez de Pasqually et les Elus coens
-Au printemps 1767 il se déplace à Paris et apprend par Bacon de la Chevalerie l'existence d'un
nouvel Ordre secret installé à Versailles sous le nom de « Tribunal Souverain », Ordre d'un
niveau supérieur à tout ce qu'il avait connu (travaux , cérémonies ,ect …) Le chef de cet Ordre
est Martinez de Pasqually qui introduisait les candidats qui se présentaient à la porte de son
Temple dans une société avec pour titre étrange « Ordre des Chevaliers Maçons Elus coens
de l'Univers « . JB Willermoz est reçu par Martinez de Pasqually lui -même, qui fait que
cette première réception scellera l'union définitive .
– Il découvre une doctrine originale et cohérente ( explications sur les sujets touchant à
l'origine, la condition temporelle et les lois auxquelles elle obéit et la destination ultime de
l'homme.
– JB Willermoz conservera toute sa vie un attachement au trésor spirituel légué par
Martinez de Pasqually
– En mai 1768 , JB Willermoz est reçu Réau+Croix par son Substitut Universel , Bacon de
la Chevalerie.
Les Leçons de Lyon
-Le 5 mai 1772 ,Martinez de Pasqually quitte brusquement Bordeaux dans la nécessité de
recueillir un héritage familial , s'embarque sur un navire en partance pour ST Domingue
aux Antilles ou il décédera deux années plus tard en septembre 1774.
– Louis -Claude de Saint Martin, secrétaire de Martinez de Pasqually , désormais seul à
bordeaux , se rend à Lyon sur une invitation de JBW et y reste jusqu'en avril 1776.
– Avec JBW il organise la série des « Leçons « dites de Lyon , destinées à l'étude et
l'approfondissement de l'enseignement de Martinez de Pasqually
– Il va engager dans les Leçons de Lyon une relecture générale des enseignements
martinésiens à la lumière des vérités de la Révélation afin de rendre conforme la doctrine
de la « Réintégration « avec l'initiation chrétienne qu'il souhaitait réaliser de tous ses
vœux.
Des Elus coens à la Stricte Observance dite « Templière »
-Désorienté par le départ de Martinez ,très inquiet par l'état de la Maçonnerie en France
consécutif au désordre généré par le conflit entre les grades écossais , demande un
rattachement formel à la Stricte Observance dite « Templière » par une lettre adressée au
Baron de Hund le 18 décembre1772.
-JBW sera reçu Chevalier sous le nom d'Eques Baptista ab Eremo( Chevalier Baptiste du
Désert) ,son blason représentant un ermite portant une lance sur l'épaule et ayant pour
devise « Vox in déserto » ,avec douze autres membres de la loge nouvellement créée :
« La Bienfaisance ».
– JBW trouva dans la Stricte Observance une structure incomparable , plus stable que
celle de l'Ordre des Élus coens. L'Ordre des Élus coens étant désorganisé , les rituels
toujours désespérément incomplets , les instructions inachevées ,les catéchismes manquants
Le Régime Ecossais Rectifié
1- Le Convent des Gaules
Les décisions prises par Convent des Gaules sont à l'origine du rite ou plus exactement
du « Régime Écossais Rectifié « transformant en profondeur la Stricte Observance.
Le Convent propose l'adoption du nom suivant « Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la
Cité Sainte « .
Seront publiés deux textes essentiels le « Code Maçonnique des Loges réunies de France «
et le Code Général de la Cité Sainte « ,constituant une Maçonnerie symbolique fondée non
plus sur trois grades mais sur quatre conduisant à un Ordre de Chevalerie dit « Ordre Intérieur » formé des Écuyers Novices , des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte , Ordre Intérieur
auquel était adjoint une classe secrète dite « non ostensible « de Chevaliers Profes et Grands
Profes .
Le vœu de JB Willermoz , dans sa volonté de réforme et de rectification de la Stricte
Observance ,fut donc d'instituer un Ordre capable de répondre à l'exigence secrète de l’Évangile
d 'édifier une authentique Chevalerie Chrétienne se fixant pour objet non la conquête des
biens temporels , d’où son rejet des rêves chimériques de certains souhaitant que soit réédifié
dans sa puissance initiale l'Ordre du Temple , mais que les « Pauvres Chevaliers du Christ «
élèvent au contraire ,un nouvel édifice en leur cœur dédié à la Gloire de l' Éternel et consacré
à l'adoration active du Père, édifice qui puisse échapper à la vindicte du temps et à la folie
hommes , en étant une demeure invisible , un Temple mystique , un Tabernacle sacré éclairé
par la prière , un autel pur entièrement habité par l'Esprit . « Esprit « qui est le seul guide ,
l'instructeur et le bienveillant protecteur et la divine et sainte lumière de l'Ordre des Chevaliers
Bienfaisants de la Cité Sainte.
2- Le Convent de Wilhelmsbad
Une règle en neuf articles fut écrite montrant bien le lien étroit entre la pensée de Martines
et le nouveau Régime Écossais Rectifié, soit la concrétisation de son projet d'accomplir la
transformation de la nature même de la Maçonnerie écossaise regardée selon les critères de
Martinez de Pasqually comme « apocryphe » en une Maçonnerie « non apocryphe » cad détentrice
de la doctrine de la « Réintégration ».
L'Héritage initiatique
Pendant la Terreur , dans la nuit du 24 août 1793 ,son dévouement fut exemplaire ,puisqu'il
porta dans ses bras les malades menacés par l'incendie des hôpitaux ,organisant , quasi seul
leur évacuation .
Avec un rare courage ,il fit de vifs reproches aux chefs de Paris .Il sera arrêté trois fois ,sa
mort est inévitable et imminente mais un soldat chargé de sa garde impressionné par son courage
et sa dignité déclarera « Citoyen tu m'as l'air d'un brave homme . Sauve-toi « .Willermoz
se cacha pendant des jours et surtout réussira à sauver les précieuses archives secrètes du
collège métropolitain .
Il épousera tardivement , à l'age de 66 ans une jeune femme de 24 ans Marie Pascal avec
laquelle il aura trois enfants qu'il perdra tous ..L' aînée une fille morte à sept jours , le deuxième
un garçon à l'age de sept ans et sa dernière fille morte en naissant . Il écrira pour le garçon né en
1805 et décédé en 1812 donc à l'age de sept ans une doctrine composée de neufs cahiers
intitulée « Instruction particulière et secrète à mon fils pour lui être communiqué lorsqu'il
aura atteint l'age de parfaite virilité , si alors il se montre digne de la recevoir « Ces neufs
cahiers seront écrits de 1795 à 1805 et assemblés en 1818.
Quant à son épouse, elle disparaît dix jours après son troisième accouchement à l'age de trente
six ans.
JB Willermoz quittera cette terre le 29 mai 1824 , à l'age de 94 ans .
Il nous reste un héritage considérable en provenance de JB Willermoz dont la plus belle réalisation , conservée par l'histoire est bien évidemment le Rite Écossais Rectifié dispensateur
de tant de « bienfaisantes « lumières aux « âmes de désir » , ceci sans interruption depuis la
disparition de son fondateur .
Le Rite Écossais Rectifié eut l'ambition de réformer et de « rectifier » la Franc-maçonnerie
afin de lui transmettre ces bienfaisantes lumières de la doctrine de la réintégration « christianisée
qui éclaire d'une manière unique ce que fut l'homme à son origine , son état actuel et sa
destination future .
Le principe du Rite Écossais Rectifié est intangible et catégorique : c'est l'Ordre et non
une structure obédientielle qui légitime et fonde la régularité des loges et de tout le système
initiatique …
Le Rite Écossais Rectifié travaille à la réédification du vrai Temple qui n'est point fait de
mains d'homme.....
Le but de JB Willermoz était clair : rétablir l'unité de la Maçonnerie sur un fondement
initiatique véritable .
Le système pensé par JB Willermoz repose donc sur un Ordre de chevalerie qui ne fait pas
que « couronner » l'édifice du Rite Écossais Rectifié , il lui confère son essence , son esprit
et sa vie .
En conclusion :
– JB Willermoz fut un génial visionnaire , doublé d' un travailleur infatigable .Il a
écrit à Paris en 1806 à l'age de 76 ans : « Je sais que des Frères forts occupés de leurs
affaires personnelles ne peuvent pas y donner beaucoup de temps ; que tous n'ont pas
un caractère d'écriture propre à cette destination ; et que par conséquent il est des cas
ou il faut accorder un temps plus long ; mais je sais aussi qu'en veillant un peu plus et
se levant plus matin , au moins quelques jours de la semaine , on avance hautement.... »
En effet , il a eu une idée très claire : il a agencé son système le Rite Écossais Rectifié
dans l'unique but de rendre réelles et actives les potentialités et virtualités inscrites dans
l'être même de l'homme .
En habit d'architecte , il a agencé les matériaux pré- existants s'inscrivant dans la
tradition . Alors quels sont ces matériaux ?
1 En premier lieu les usages maçonniques de l 'époque( puis du Rite Français)
soit :
- La Position des colonnes J et B attribuées aux Apprentis et aux compagnons
-L 'emplacement des Surveillants
-Les signes aux 3 grades
-La marche en partant du pied droit
-Le port de l’épée en loge pour tous les frères et bien d'autres similitudes
2 En deuxième source ,les usages allemands empruntés à la Stricte Observance
dite maçonnerie rectifiée ou réformée, système maçonnico- chevaleresque:
Institué par Charles de Hund vers 1755 ; Ce sont pour l’essentiel ,des tableaux de loges relatifs aux 4
grades , à ne pas confondre avec les tapis de loge , comme la colonne tronquée avec Adhucstat
et la phrase « Sic Transit Gloria Mundi « 3 En Troisième source la doctrine martinésienne que Willermoz s'est approprié
en la synthétisant avec la tradition chrétienne .
JB Willermoz était profondément convaincu ( l'un des rares de son époque )que la Franc-
Maçonnerie est porteuse de Vérité .
En Franc-maçonnerie il est sans cesse question de quête de la Vérité , du Temple de la
Vérité ect ….mais quelle vérité ? JB Willermoz a la certitude que la vérité détenue et
véhiculée par la Franc-maçonnerie n'est pas constituée de vérités partielles ,fragmentaires
circonstancielles donc changeantes , susceptibles d'être infiniment remises en question
mais que c'est la Vérité immuable et absolue . Bref ,que la Franc-maçonnerie détient
la signification de la condition humaine .
Tel a été l'unique moteur de l'existence et de l’œuvre maçonnique de JB Willermoz :
la quête inlassable et obstinée de la vérité durant prés de 20 ans par un homme d'ordre ,de
régularité, de moralité , de décence (sa rigidité déplaisait à certains ). Puis la découverte
de la vérité et enfin la diffusion de la vérité par la constitution du Rite Écossais Rectifié .
Il faut noter que Willermoz fut souvent dénigré , critiqué jusqu'à être qualifié de
« tâcheron mystique « ; car il atteignit une haute spiritualité et une largeur de vue peu
commune, comme l'a écrit Antoine Faivre en 1973 dans le livre « l’ésotérisme au
XVIII ° siècle « :
« Il se montra doué autant pour la méditation et l'illumination intérieure que pour
l'organisation ou l'administration . La révolution faillit être fatale à son œuvre , mais
on le considère toujours comme l'un des plus grands personnages de l'histoire
maçonnique .